DAKAR, CAPITALE DE L'ANARCHIE
62% DES CHANTIERS SANS AUTORISATION
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L’Inspection générale de bâtiment (Igb), qui dressait hier le bilan de ses opérations de contrôle à travers la capitale sénégalaise, a indiqué que 62% des chantiers de construction à Dakar ne sont pas autorisés. Grâce à la Direction de surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), 1 470 sommations ont été servies à des contrevenants aux dispositions du Code de l’urbanisme dont 1 283 pour arrêt des travaux de construction, 32 pour arrêt de lotissements irréguliers, 173 pour déguerpissements et 12 pour démolitions en 2013.
Le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, par le biais de l’Inspection générale de bâtiment (Igb) et la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), a dressé hier un bilan alarmant de l’irrégularité qui sévit dans la construction de bâtiments à Dakar. 62% des chantiers dans de la région n’ont pas d’autorisation de construire, expliquent les responsables de l’Igb.
«Depuis 2013, l’Igb et la Dscos ont initié des opérations conjointes dénommées ‘’Une semaine, une commune d’arrondissement’’ afin de mener un contrôle généralisé des constructions en cours sur tout le territoire communal de manière à mettre la pression sur les contrevenants aux règlements de l’urbanisme, mais aussi d’informer et de sensibiliser sur les règles d’utilisation du sol», rappelle Moussa Sarr, directeur de Cabinet du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Le contrôle, qui a concerné les communes de Ngor-Almadies, Grand Dakar, Parcelles Assainies et Hann Bel-Air, en plus de la Corniche Ouest, avait porté sur la vérification et la régularité des documents produits par les constructeurs.
Et «six constructions sur dix ne sont pas autorisées», révèle Mamadou Diène, patron de la Dscos, qui indique que le contrôle sera élargi dans toutes les grandes agglomérations du territoire national.
Ces dysfonctionnements, selon M. Diène, sont liés à la lenteur notée dans l’obtention de l’autorisation de construire, l’ignorance des promoteurs et le coût de la taxe qui décourage les propriétaires.
Depuis le début de l’opération, 191 chantiers en cours ont été visités. Ce qui a permis à la Dscos de servir, selon le directeur de Cabinet du ministre Khoudia Mbaye, 1 470 sommations à des contrevenants aux dispositions du Code de l’Urbanisme, dont 1 283 pour arrêt des travaux de construction, 32 pour arrêt de lotissements irréguliers, 173 pour déguerpissements et 12 pour démolitions.
Face à la recrudescence des effondrements d’immeubles, les agents du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat avaient initié l’année dernière un numéro vert afin de dénoncer les occupations et irrégularités dans le pays.
Ce numéro vert a permis à la Dscos de recevoir 1 068 plaintes émanant des différentes couches de la population, des démembrements de l’Etat comme du privé, dénonçant des occupations illégales de terrains appartenant à autrui, des empiétements de construction ou de non-respect des règles de mitoyenneté.
Le 800-800-002 a aussi permis de répertorier 600 appels sur l’ensemble du territoire national dont la seule région de Dakar occupe les 90% des appels, dénonçant des immeubles en ruine.