DAKAR SE DEBARRASSE TIMIDEMENT DE SES IMMONDICES
LEVEE DU MOT D’ORDRE DES TRAVAILLEURS DU NETTOIEMENT
Les klaxons des camions de ramassage des ordures ont retenti, hier matin, à Dakar confirmant l’effectivité de la levée du mot d’ordre de la grève des travailleurs du nettoiement annoncée nuitamment la veille. Ainsi, Dakar commence petit-à-petit à se débarrasser de l’emprise des ordures qui abaient fini par défigurer certaines artères.
En effet, transformée en dépotoir le temps de l’arrêt de travail des nettoyeurs, l’Avenue Blaise Diagne est prise d'assaut par une vingtaine de techniciens de surface. Sans masques de protection encore moins de bottes, Souleymane Yaffa et ses collègues, pellent ces ordures entassées pendant quatre jours aux abords de l’Avenue. Une situation qu’ils jugent dangereuse pour leur santé. Parce que le travail devient de plus en plus pénible. Ainsi ils s’acharnent avec hargne sur ses amas d’immondices. Et, l’odeur nauséabonde qui s’y dégage pousse les passagers à se boucher leur nez.
«Le fait de laisser les ordures s’entasser sur un même endroit des jours avant de les collecter ne nous arrange pas», soutient Souleymane Yaffa avant d’indiquer : «Parce que c’est dangereux pour notre santé». Ainsi, ne manque-t-il pas d’interpeler l’Etat sur leurs conditions de travail qu’il juge difficiles. Selon lui, «les ouvriers qui ne bénéficient ni de couverture médicale ni de repos reçoivent 75 000 F Cfa pour 30 jours, et ceux qui ne travaillent pas les dimanches reçoivent 60 000 F Cfa».
Chef de zone de la Brigade d’intervention rapide (Bir) Mamadou Diop qui supervise le nettoiement qui s’effectue en face du marché Tilène indique que son équipe est sur le terrain, depuis sept heures du matin.
Avec une dizaine de camions mobilisés, Mamadou Diop renseigne que ses agents travaillent à tour de rôle jusqu’à vingt deux heures pour débarrasser Dakar de ces nombreux tas d’immondices.
Toutefois, si dans certaines localités le travail de nettoiement a repris, d’autres attendent toujours de se faire débarrasser de leurs ordures. C’est le cas de la devanture du centre commercial El Hadji Maodo Sylla, du rond point Sandaga ainsi qu’en face de Keur Serigne Bi.
Les tas d’immondices jetés anarchiquement aux abords de ses artères continuent de meubler le décor de ses lieux sous le regard impuissant des riverains et des occupants.