DE L'ETHIQUE ET DE LA MEDIATION
Ceux qui mangent à tous les râteliers ne sont pas invités à notre table !
Les Sénégalais seront certainement ravis de se prononcer sur la diminution du mandat du président de la République qui devrait passer de 7 à 5 ans. Macky Sall devrait choisir la voix référendaire pour se conformer à son engagement vis-à-vis du peuple des Assises Nationales, ce peuple qui est véritablement la vox populi. Non pas qu’il s’agisse d’une exigence à laquelle le président de la République doit se soumettre même s’il s’était engagé à réduire son mandat mais plutôt parce que selon les dispositions de l’Article 27 de la Constitution du 22 janvier 2001 « le président de la République est élu pour un mandat de 7 ans, renouvelable, une fois. Cette disposition ne peut être modifiée que par voie référendaire.
Macky Sall a agité la voix parlementaire pour faire baisser son mandat. Cette option se heurte à une disposition constitutionnelle donc à moins qu’elle ne soit englobée dans le nouveau corpus sur lequel travaille le professeur Amadou Makhtar Mbow l’homme qui a dirigé les travaux des Assises et qui doit produire la nouvelle Constitution sénégalaise. En tout état de cause, Macky Sall reste fidèle à la parole donnée n’en déplaise certains de ses partisans et affidés qui souhaitent qu’il gère les 7 ans pour lesquels il a été élu.
Au moment où Macky Sall est dans une démarche guidée par l’honorabilité, des avocats troublent le peuple par leur attitude compromettante. Me Clédor Ciré Ly et Elhadj Diouf ont en effet une démarche bien singulière dans l’affaire de la traque des biens mal acquis. Etre dans une profession libérale ne saurait signifier avoir une posture de girouette. Me Clédor Ciré Ly a défendu la Gazette face à Thierno Ousmane Sy dans l’affaire Sudatel. Il avait en face de lui Me Elhadj Diouf qui était l’avocat de Thierno Ousmane Sy dans cette même affaire. L’affaire Sudatel vaut aujourd’hui à Thierno Ousmane Sy d’être traîné devant la justice dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Clédor Ciré ly défend dans cette affaire des biens mal acquis Thierno Ousmane Sy alors que Me Elhadj Diouf range sa robe au coté de l’Etat du Sénégal. Où est l’Ethique ? Le barreau doit il laisser faire ? Thierno Ousmane Sy a le droit d’être bien défendu. Va-t-il récuser son trublion ? La question ne se pose pas à la Gazette. Ceux qui mangent à tous les râteliers ne sont pas invités à notre table.
Dans la traque des biens mal acquis, Abdoulaye Wade est un acteur incontournable pour l’éclatement de la vérité. Il doit être entendu. Son fils lui a été entendu. Il a pleuré devant le procureur spécial après avoir été confondu. La proposition de médiation pénale agitée depuis des semaines est une réponse aux nombreuses pressions dont les nouveaux gouvernants font l’objet pour que les anciens dignitaires du régime coupables de malversation ne soient pas envoyés au cachot. La ministre de la Justice disait en début décembre 2012 « S’il est prouvé que quelqu’un a pris des deniers publics et qu’il décide de restituer la somme, on pourra faire preuve de clémence et le laisser partir». Des émissaires venus de tous les coins de l’Afrique, des guides religieux de chez nous et autres citoyens jouent les médiateurs dans cette affaire. Le procureur spécial Alioune Ndao peut inculper quand il veut la plupart des personnes poursuivies dans cette affaire avons-nous appris parce que ce ne sont pas les preuves qui lui manquent. Il reste que le jeu de médiation pénale est dangereux car il reste une porte ouverte à toutes les dérives. Des personnes sans foi ni loi sont tapies dans l’ombre attendant que l’on ouvre cette boite de pandore pour s’enrichir à souhait. Les exemples foisonnent.