DE "TAXAWU DAKAR" À "TAXAWU SÉNÉGAL"
LES PARTISANS DE KHALIFA SALL PENSENT DÉJÀ À LA PROCHAINE PRÉSIDENTIELLE
Des partisans du maire de Dakar travaillent déjà à la création d’une coalition… « Taxawou Sénégal » pour préparer la présidentielle de 2017 !
Dans un mode d’élection comme le notre où le président de la République est élu au suffrage universel direct, la majorité des suffrages valablement exprimés l’emporte !
Donc les deux bulletins exprimés dans un hameau de Kédougou et les cinq mille « cartes » inondant un centre de vote à Guédiawaye ou Yoff se retrouvent dans la même caisse des cumuls. Certains petits politiques, presque inexistants ou qui n’existent que le temps d’une coalition ou d’une transhumance, profitent de cette comptabilité universelle pour y dissimuler leur maigre fortune tout en gonflant la note, en vue d’en récolter des dividendes politiques en cas de victoire du candidat qu’ils soutenaient ou de la coalition dont ils sont membres.
La coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) n’a pas échappé à cette règle puisque des partis « cabines téléphoniques » s’y étaient fondus pour revendiquer leur part de la victoire et, par conséquent, dire leurs prétentions au moment du partage du gâteau ! Dans la même veine, les élections locales de dimanche constituaient un instrument de pesage et de mesure pour les leaders et demi-leaders de partis qui se sont éternellement recroquevillés dans Benno Bokk Yakaar (Bby).
Ces élections ont donc servi au président Macky Sall pour au moins connaître le poids électoral des uns et le quotient affectif des autres dans leur propre localité. Un exercice duquel le maire sortant de Dakar, Khalifa Sall, est sorti hautement auréolé ! Une victoire prévisible puisque le bilan positif de M. Khalifa Sall était visible et bien visible.
D’abord, le maire de Dakar parle peu, et fait beaucoup. En observant de près son parcours politique jalonné d’une bonne organisation et d’une excellente méthode de travail à la mairie de Dakar, on imagine aisément que Khalifa Sall avait déjà tracé une feuille de route qu’il a pu bien protéger contre toute tache noire qui aurait trait à des scandales financiers ou des histoires de mœurs. Ce afin de poursuivre tranquillement sa marche souterraine vers la présidence de la République.
A preuve, l’hôtel de ville de Dakar, sous son magistère, est l’une des rares communes jusqu’ici non éclaboussées par des marchés de gré-à-gré ou de magouilles foncières. Le seul problème sérieux auquel était confronté le tombeur de Mme Aminata Touré Mimi, c’est le fléau des marchands ambulants qu’il est en passe d’éradiquer. Et de manière très courageuse !
« Si mon deuxième mandat dépend de la pagaille et du désordre semés par les marchands ambulants dans le centre-ville, ce mandat-là, je n’en veux pas ! » avait ouvertement soutenu le maire Khalifa Sall dans sa volonté de nettoyer Dakar de ses marchands ambulants qui menaçaient de le combattre, pas par la violence et le vandalisme, mais par la voie des urnes.
Fallait-il en rire ou en pleurer quand on sait que la plupart des marchands ambulants sont des ruraux qui n’habitent même pas dans la zone électorale de Khalifa Sall, et n’y sont pas inscrits pour les élections, quel que soit le scrutin. D’ailleurs, Khalifa Sall l’avait bien compris, lui, la bête politique qui a été le plus jeune adjoint au maire de Dakar de tous les temps.
Mieux, il a été toujours, depuis Abdou Diouf, le mandataire du parti socialiste (Ps) dans toutes les réunions de concertation entre le ministre de l’Intérieur et les partis politiques du Sénégal.
Un capital d’expérience et de célébrité qu’il a mis à profit lors de ces élections locales de 2014. En posant l’acte majeur de se « démarquer » de Bby, de défier l’autorité de son parti politique (Ps) domestiqué par le même Bby, pour aller à la compétition sous sa propre bannière de « Taxawu Dakar », Khalifa Sall était assurément sûr de lui !
Et de sa victoire face à une dame qu’il considérait comme une candidate de paille ! Il était persuadé que les électeurs dakarois ne sont ni aveugles, encore moins amnésiques eux qui ont vu de leurs propres yeux ses réalisations et l’encouragent à terminer ses chantiers.
D’ailleurs, les premières dispositions que le maire Khalifa Sall avait prises en vue d’empêcher l’occupation anarchique des rues et trottoirs de Dakar avaient été vivement appréciées par les nombreux habitants de la capitale, riverains et commerçants. De même que par les touristes et autres hôtes étrangers qui vivent parmi nous et s’en réjouissaient.
En dehors du fléau des ambulants, Khalifa Sall a réussi en même temps à transformer Dakar en ville moderne et propre : le pavage des trottoirs, l’installation de nouveaux lampadaires, la voirie urbaine des quartiers, la réhabilitation des feux de signalisation, l’équipement des structures de santé, la réfection des écoles, la distribution d’uniformes et de lait aux enfants, l’informatisation des mêmes écoles etc…
Fort d’un bilan si élogieux, Khalifa Sall est allé laminer le Premier ministre Mimi Touré avec tout ce qu’elle avait comme souteneurs et logistique étatique. Après sa victoire de dimanche et l’appétit politique venant en gagnant, il se dit Khalifa Sall ne compte pas s’arrêter à la mairie.
A la lumière de ce qui précède, et à partir du moment où il est clairement établi que bon nombre de partis et de leaders sont l’ombre d’eux-mêmes, il est clair que l’actuel maire de Dakar, Khalifa Sall, va encore pousser ses ambitions. Déjà, au lendemain de la victoire de « Taxawu Dakar » à Grand-Yoff et partout d’ailleurs dans les grandes communes de Dakar, nombreux sont les leaders de petits partis et autres mouvements occasionnels qui ont regretté d’avoir loupé le train « Taxawu Dakar ».
Il y avait de quoi se mordre les doigts du fait que même des maires sortants au bilan contesté ont été réélus grâce à la vague déferlante de la « khalifamania ». Comme quoi, la personnalité du patron de « Taxawu Dakar » a pu transporter à bon port tous ces resquilleurs et passagers aux « faux tickets ».
Un concept gagnant que Khalifa Sall va sans doute renouveler pour ratisser encore plus large en perspective de la présidentielle de 2017. D’après un proche collaborateur du maire réélu ayant beaucoup travaillé sur le projet « Taxawu-Dakar », il n’est pas exclu de voir naitre une grande coalition nommée, cette fois-ci, « Taxawu Sénégal » !
« Déjà, certains militants nous ont même suggéré d’aller vite enregistrer le nom « Taxawu Sénégal » avant que des saboteurs ne se l’approprient. On ne sait jamais dans la vie, même si Khalifa n’a pour le moment aucune ambition présidentielle ! » nous souffle ce membre du directoire de campagne de Khalifa Sall. Coalition Taxawu Sénégal (Cts), une thèse fort plausible puisqu’on voit mal Khalifa Sall prendre les rênes du Parti socialiste (Ps) alors qu’il a déjà un pied à l’étrier du cheval gagnant de « Taxawu Dakar ».
Cette coalition en gestation devrait en effet embrasser bien au-delà du PS et viser non seulement d’innombrables partis et associations, mouvements et autres, mais aussi toutes les localités sénégalaises, et pas seulement Dakar. Qui dit que l’appétit politique ne vient pas en gagnant Grand-Yoff ou la bataille du « Dien Bien Phu » sénégalais ?