Des actes et des promesses
Bilan annuel du secteur de l’éducation
Le gouvernement sénégalais a dressé son propre bilan annuel de l’action gouvernementale. Dans ce document de 52 pages, figurent en bonne place les actes posés dans le secteur de l’éducation depuis avril 2012.
A l’issue du premier exercice annuel, le gouvernement du Sénégal a dressé son bilan « propre ». Pour le secteur de l’éducation, les autorités présentent les actions déjà entreprises ou en voie de l’être. Opération de communication ou réplique après que leur bilan ait déjà été dressé ça et là dans la presse ? En tous les cas, les autorités sénégalaises n’ont pas tardé à présenter les actions menées depuis leur installation au pouvoir. En premier lieu figure bien évidemment le sauvetage de l’année scolaire, qui reste jusqu’ici la plus grande réalisation pour le secteur éducatif. Cela n’aura toutefois pas suffi à apaiser les tensions qui persistent. Entre autres mesures prises par l’Etat sénégalais, il y a d’après le document : « l’achèvement de la réhabilitation des lycées techniques Abdoulaye Niasse, André Peytavin et Limamoulaye ; l’accélération du programme de mise en œuvre des Daaras modernes dont le financement serait déjà acquis, la généralisation du curriculum de l’éducation de base, avec démarrage d’un nouveau système d’évaluation certificative en 2014 ».
Dans ce texte qui informe les Sénégalais sur les actes posés, il y a la mise en place d’une nouvelle politique d’édition des manuels scolaires, basée sur un choix multiple déconcentré et un partenariat public-privé, la réhabilitation et le renforcement des équipements des centres d’enseignement technique des régions de Louga, Saint Louis ; la réalisation de formations pour les professionnels du secteur de l’agriculture et des acteurs du secteur informel ; la poursuite du programme de renforcement des infrastructures pédagogiques et sociales des universités, etc. Pour ce qui est de l’Enseignement Supérieur, le gouvernement cite l’amélioration de la gouvernance avec la signature des Contrats de Performance de l’Université Cheikh Anta Diop, de l’Université Alioune Diop de Bambey, de l’Université de Ziguinchor et de l’Université de Thiès. Il y a également à l’intention de ce secteur très controversé, la mise en place de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité (ANAQ), sur la Licence, le Master et le Doctorat. Puis, c’est la mise en place du Comité de pilotage de la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur (CNAES). Mais on le sait, le projet fâche déjà et le monde universitaire, en particulier le Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes), s’oppose farouchement à la démarche empruntée par l’Etat sénégalais et persiste, estimant que ce n’est pas le chemin.
Aussi, si le document annonce le démarrage des études pour l’implantation de l’Université du Sine-Saloum de Kaolack et de la seconde Université de Dakar, nombre d’observateurs pensent qu’il faudrait déjà faire fonctionner l’existant. En outre, le document liste la Création et l’implantation de nouveaux Centres de Recherche et d’Essai (CRE) à Ouakam et Louga, ainsi que le renforcement de l’ouverture des universités vers les secteurs public-privé et les autres structures publiques, avec la signature de conventions de partenariat avec des projets et instituts de recherche.
Par ailleurs, le texte renseigne sur la volonté des autorités de développer une offre éducative avec des filières scientifiques techniques et professionnelles plus adaptées à la demande à tous les niveaux de la pyramide scolaire. Seulement, cela reste encore une promesse. Ainsi, hormis le sauvetage de l’année scolaire qui n’était pas seulement l’œuvre du gouvernement mais de tout un peuple-même si le changement de régime y a fortement contribué- ce sont ici une quinzaine de résolutions prises par le gouvernement par rapport à toute l’immensité de la tâche. Si le document a au moins l’utilité d’informer le peuple sénégalais sur l’action gouvernementale, c’est peut-être ici, l’occasion de rappeler toutes les priorités de la campagne de Macky Sall : « Yoonu Yokkuté », justice sociale, productivité développante, modèle de démocratie efficace, paix, sécurité, stabilité…