DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES EN ATTENDANT UNE RENCONTRE LUNDI
RENCONTRE GOUVERNEMENT-SYNDICATS D'ENSEIGNANTS
Beaucoup espéraient, hier, un dénouement de la crise scolaire à l’issue de la rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Même si plusieurs avancées ont été notées, il reste que la question de l’indemnité de logement est encore sur la table. Mais le gouvernement souhaite plutôt revoir le système de rémunération des agents de l’Etat.
Au terme de leur rencontre d’échanges d’hier, le gouvernement et les syndicats d’enseignants ont décidé de se retrouver lundi prochain. Ce sera peut-être l’ultime rencontre entre les deux parties pour espérer voir les élèves reprendre le chemin de l’école.
D’ores et déjà, des avancées significatives ont été notées sur les principaux points de revendications des enseignants. « Sur les cinq questions majeures, les quatre sont derrière nous », a indiqué, hier, le ministre de la Fonction publique, Viviane Laure Elisabeth Bampassy.
En effet, l’indemnité de logement semble toujours être le point d’achoppement entre le gouvernement et les enseignants. A ce titre, le ministre a rappelé que l’Etat ne peut pas encore prendre d’engagement du fait de la nécessité de faire un « cadrage macro-économique ». En somme, le gouvernement souhaite « repenser » le système indemnitaire de l’ensemble des agents de la Fonction publique.
Mme Bampassy a souligné qu’une étude a été commanditée et le pré-rapport est attendu au mois de mai 2015. « Nous irons vers le partage avec les différents secteurs de la Fonction publique pour voir quelle est la physionomie que nous allons donner à notre système de rémunération, afin qu’il soit juste et équitable », a-t-elle expliqué.
A son avis, cette option ne signifie nullement «une fuite en avant»de la part de l’Etat. Nonobstant, « le gouvernement ne souhaite guère prendre des engagements qu’il ne pourra pas appliquer d’ici un an », a renchéri le ministre.
Les syndicats partagés
Face à cette réponse du gouvernement, les syndicats d’enseignants semblent partagés. Pour Abdoulaye Ndoye, du Cusems, « aucune avancée significative » n’a été notée par rapport à cette question de l’alignement de l’indemnité de logement, soulignant que son syndicat est resté sur sa faim.
Mais, Mamadou Lamine Dianté, du Grand cadre des syndicats de l’enseignement, adopte une attitude mitigée, préférant retourner discuter avec sa base avant de revenir lundi prochain. « Nous n’avons pas de sentiment de satisfaction ou d’insatisfaction à donner », a-t-il dit.
Concernant les autres points de revendications, le gouvernement a donné des gages et des délais d’exécution précis. Ainsi, pour ce qui concerne la validation, la loi a été votée et promulguée, et le décret d’application sera signé au retour du chef de l’Etat qui est en voyage.
Cependant, le Premier ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne a donné des instructions pour que le ministre de la Fonction publique reçoive les dossiers dès le 15 mai. S’agissant de la formation diplômante, le
ministre de l’Education va débuter la formation dès le mois d’août 2015. Pour ce qui est de l’habitat social, le gouvernement a fait de « réelles avancées », selon Viviane Bampassy, avec notamment l’immatriculation de la Zac de Kounoune. « Les attestations des enseignants attributaires sont envoyés au receveur des domaines de Rufisque qui a commencé à travailler sur les baux de ces parcelles », a-t-elle expliqué.
3.500 actes à résorber
A propos des régions, une enveloppe de 800 millions de FCfa sera dégagée par le gouvernement pour l’aménagement des Zac, dont celle de Kantène, à Ziguinchor. Le schéma d’aménagement sera livré le 15 mai prochain. Abordant la question des lenteurs administratives, le chef du gouvernement a exhorté le ministre de la Fonction publique à travailler sur un plan de résorption de la délivrance des actes.
« Aujourd’hui, a expliqué Viviane Bampassy, nous avons 3.500 actes préparés et concernent près de 28.000 enseignants. Ces actes ont une incidence financière. Premier ministre a donné des instructions au ministre du Budget pour la mise en place d’un dispositif de résorption de ces actes ».
Enfin, pour ce qui est de la gestion démocratique du personnel, la commission existante sera redynamisée afin de travailler, de façon transparente, avec les enseignants. Toutefois, cette démarche participative dans la gestion du personnel enseignant ne doit aucunement remettre en cause le pouvoir discrétionnaire de l’autorité.
Durant cette rencontre présidée par le Premier ministre, il y avait pas moins de huit ministres autour de la table et les facilitateurs, à savoir des députés, des membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ainsi qu’un comité du dialogue social.