DES EFFORTS ENCORE À FAIRE
AMÉLIORATION DE LA TRANSPARENCE

Le Sénégal doit encore améliorer la transparence de ses finances pour assurer un financement durable de la croissance escomptée dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), estime le ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara, qui présidait hier l’ouverture d’un séminaire sur les statistiques de finances publiques.
Le Sénégal doit encore améliorer la transparence de ses finances pour assurer un financement durable de la croissance escomptée dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse) et sécuriser l’accès aux marchés inter- nationaux de capitaux.
Le ministre délégué en charge du Budget, Birima Mangara, qui à présidé hier l’ouverture du séminaire régional sur «la mise aux normes internationales et régionales des statistiques de finances publiques», estime que le Sénégal a tout de même des atouts pour atteindre cet objectif. Il s’agit selon M. Mangara, «de la stabilité politique et d’une gestion macroéconomique prudente».
Pour le directeur du Centre régional d’assistance technique du Fonds monétaire international pour l’Afrique de l’ouest (Afritac), Jean Le Dem, tout comme les autres pays de la région, le Sénégal «a encore des efforts à faire».
Il s’agit de l’application d’une directive de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) datant de 2009 et qui propose aux pays de produire des tableaux standardisés, notamment le Tableau des opérations financières de l’Etat (Tofe). Le Sénégal qui s’est fixé comme impératif une mise aux normes Msfp 2001 (Manuel de statistique des finances publiques) des finances publiques et des statistiques de finances publiques, doit à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest présents à Dakar, appliquer les nouvelles règles pas à pas avant 2017.
Mais déjà, se réjouit le ministre du Budget, le Sénégal compte parmi les premiers pays à s’engager résolu- ment dans l’adoption des directives et règlements de l’Uemoa. Des nouvelles règles qui doivent permettre «la modernisation des finances publiques et le passage progressif aux nouvelles normes comptables».
Il s’agit d’améliorer considérablement l’analyse et la visibilité des finances publiques. «Nous en attendons à la fois une image plus complète, plus réaliste et une image anticipée de la situation et des passifs.
Au-delà des habituelles comptabilités de caisse, bien connaître la situation patrimoniale de l’Etat est un élément d’information important pour l’objectif de viabilité des finances publiques. C’est une condition pour développer une stratégie d’investissement à moyen et long terme», explique M. Mangara.
Ainsi, souligne le ministre du Budget, le séminaire va permettre d’affiner la surveillance des statistiques et d’avoir une plus grande visibilité dans les finances publiques, et dans la gestion de la dette notamment.
Appliquer la Norme Msfp 2001
Avec les avancées notées sur la comptabilité publique et les statistiques de finances publiques durant les années 2000, l’Afritac a élaboré en 2001 son système de statistiques de finances publiques, le Msfp. «Ce système se caractérise par une approche comptable patrimoniale, un système intégré de flux et d’encours (actifs et passifs) et l’enregistrement des opérations en droit constatées», souligne l’Afritac dans un document de présentation.
Les participants au séminaire de Dakar plancheront ainsi sur la mise aux normes internationales des statistiques de finances publiques de la sous région.
«Les normes internationales, c’est le Fmi qui les prépare et nous avons des normes qui datent de 2001 et qui ne sont pas encore complètement appliquées dans les différents pays. Il y a un certain nombre d’ajustements à faire pour avoir des statistiques qui soient conformes aux normes et en même temps comparables entre elles», explique M. Le Dem.
Le deuxième thème porte sur la comptabilité des Etats, «de façon à utiliser la balance générale du trésor pour alimenter les statistiques de finances publiques plutôt que d’utiliser des données éparses», ajoute l’expert.