"Des efforts importants ont été faits dans la prise en charge des urgences, mais il reste tellement à faire "
Mbalo Dia Thiam, à l’occasion de la journée mondiale de la Santé :
Dans notre pays, la prise en charge des malades, l’accueil et les droits des malades posent souvent problème dans nos hôpitaux. Une situation dont les responsabilités, d’après les explications du secrétaire général du Sutsas (Syndicat unique des travailleurs de la Santé et de l’Action sociale), Mbalo Dia Thiam, sont partagées entre les malades, les accompagnants, les personnels de santé et les responsables de structures.
« Il faut dire que l’accueil se passe à tous les niveaux de la pyramide. Et selon qu’on soit au niveau d’un poste de santé, d’un centre de santé ou d’un hôpital, les réalités diffèrent. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a des efforts qui sont entrain d’être faits au niveau des structures hospitalières et sanitaires d’une manière générale, même si beaucoup reste à faire à ce niveau.
La problématique se trouve, d’abord, au niveau organisationnel. Il y a une pyramide interne qu’il faut respecter mais il y a des malades qui ne la connaissent pas et qui vont directement à l’hôpital. Or, le plus souvent, ils y vont pour des affections qui devraient se régler au niveau inférieur à savoir, par exemple, au poste de santé. Il y a donc un problème de respect de la pyramide sanitaire. Parce que, pour être admis à l’hôpital, il faut un billet d’hôpital. C’est avec ce billet qu’on vient et qu’on est hospitalisé. Or, il y a beaucoup de gens qui viennent à l’hôpital alors qu’ils ne sont pas en urgence.
La question de l’urgence se pose aussi. En général, certains accompagnants ne connaissent pas la notion d’urgence. Ensuite, le ventre mou de la réforme c’est les urgences médicales et chirurgicales. Nous avons une faible capacité de prise en charge des urgences et, également, un faible taux d’urgentistes. De ce point de vue, il y a un problème, parce que la réforme hospitalière n’a pas été accompagnée par, disons, des financements des projets d’établissement, c’est pourquoi le génie civil n’a pas changé. Et généralement, les gens se bousculent au niveau des urgences.
D’ailleurs, il n’est pas rare d’assister à certaines scènes un peu désagréables comme celles de gens qui se querellent. Parce que, quand on voit quelqu’un passer avant son malade, c’est toujours des problèmes ! ».