DES FEMMES ENTREPRENEURS EN FORCE
VILLAGE DE LA FRANCOPHONIE
Sans réclamer le titre de chefs de ménages, un rôle qu’elles remplissent au sens propre du terme, les femmes entrepreneurs de l’espace francophone émergent progressivement.
Elle est assise sur une natte sous son stand. A sa droite, un tabouret vide. Elle porte des verres fumés. Tout de noir vêtu, Fatoumata Zara Kandadjigui, est couturière et teinturière malienne. Elle est l’une des représentes du Réseau des femmes dudit pays au XVe Sommet de la francophonie Dakar 2014. Comme elle, des femmes entrepreneurs de l’Afrique francophone y brille, ce mardi, par leur présence massive.
Cette participation massive est due à leur émergence économique. Ce qui contribue à lutter contre la pauvreté, alléger considérablement les charges des époux. Mme Keïta Fatoumata Zara Kandadjigui exerce cette profession depuis 24 ans. Elle gagne deux fois le salaire mensuel d’un fonctionnaire de l’Etat malien. « J’ai un bénéfice d’environ 500 000 FCAF le mois. Ce qui m’a permis de construire ma propre maison, acheter les trousseaux de toutes mes filles, payer les frais de scolarité de mes enfants », lance-t-elle, en regardant le ciel qui depuis un moment darde ses rayons. Une réussite encadrée.
Son organisation bénéficie souvent de soutiens financier, matériel et en formation d’Organisations non gouvernementale. Celles-ci ciblent en grande partie les transformatrices de produits locaux. Ceux-ci (miel, pain de singe, fonio précuit, manioc, piment assaisonné…) sont étalés sur des tables. Moins chers, ils marchent par rapport au basin et bogolan maliens.
A cinq marche de son stand, une femme joviale danse au milieu de divers articles faits à l’aide de wax maliens, béninois… Elle est souriante, décontractée. Kengne Colette, artisane et exposante sénégalaise, présente fièrement sa robe (un ensemble avec rajout de joute, une broderie sénégalaise au niveau de la poitrine). « Attendez-moi je vais répondre à cette cliente », supplie la jeune dame de 45 ans. Que voudriez-vous, madame ?
Elisabeth, une résidente au Sénégal, après quelques discussions sur la provenance du tissu et son mode fabrication, achète un sac à main. « J’aime les produits locaux. Nous devons consommer local pour que vivent les artisans », justifie-t-elle. Un wax de couleur verte suffit pour la donne un air d’élégance. Une invite au consommer local pour que vive l’artisanat.