DES MAIRES ET DES POLÉMIQUES
INSTALLATION DES NOUVEAUX CONSEILS MUNICIPAUX ET DÉPARTEMENTAUX
SAINT-LOUIS : MANSOUR FAYE S’INSTALLE DANS SON FAUTEUIL DE MAIRE
Finalement Mansour Faye a été installé hier dans son fauteuil de maire de Saint-Louis. Le recours du camp de Ameth Fall Braya n’y a rien pu faire. La Cour d’appel, qui avait ordonné un sursis à l’installation du Conseil municipal, s’était rétractée. Le successeur de Cheikh Bamba Dièye appelle ses adversaires au travail.
Mansour Faye a été élu hier maire de Saint-Louis au cours de la cérémonie d’installation du Conseil municipal issu des élections locales du 29 juin dernier. Seul candidat au poste, le beau-frère du chef de l’Etat a obtenu 57 voix sur les 67 conseillers présents. L’élection du nouveau ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement est passée comme lettre à la poste. Seul dix parmi les conseillers se sont abstenus, les 57 autres ayant porté le choix sur lui.
Mansour Faye devient ainsi le 45ème maire de Saint-Louis et succède à Cheikh Bamba Dièye élu en 2009. Candidat de la coalition Benno bokk yaakaar dont il était la tête de liste majoritaire, Mansour Faye sera épaulé par huit adjoints, tous issus de son camp. Il s’agit de Aïda Mbaye Dieng (Ld), Alioune Badara Diop (Apr), Aminata Fall (Apr), Moustapha Kandji (Af), Latyr Fall (Ps), Lamine Ndiaye (Apr), Balla Guèye (Apr) et Ndilane Fall (Ps).
Dans sa première déclaration après son élection, M. Faye a invité ses concitoyens à «tourner la page» des élections et à «se mettre au travail pour l’intérêt de la ville». «D’abord, je rends grâce à Dieu. La population de la commune de Saint-Louis vient de m’élire à travers les conseillers municipaux, 45ème maire de la commune avec la participation de l’ensemble des coalitions qui étaient en lice lors des élections municipales. L’élection s’est passée dans les règles de l’art et nous pouvons dire que l’ensemble des coalitions et partis qui ont participé à ces joutes électorales ont voté pour moi. C’est un sentiment de satisfaction à l’endroit des conseillers municipaux et coalitions. C’est la population qui sort vainqueur de ces élections. Aujourd’hui, ce qui nous attend, c’est de pouvoir répondre à l’attente des populations de Saint- Louis. Les élections sont derrière nous. Nous allons scruter l’avenir en travaillant et en imposant le travail pour que Saint-Louis devienne une ville où il fait bon vivre», a dit le nouvel élu.
Dans un contexte de vive tension provoquée par les contestations du camp de Ameth fall Braya, arrivé deuxième selon la commission de recensement, Mansour Faye appelle «l’ensemble des partis à venir travailler avec (lui) pour répondre aux besoins des Saint-louisiens».
«L’appel est destiné à tout le monde. Seul le travail nous permettra de sortir la ville des ténèbres. Je n’ai aucune autre ambition que celle de conduire une équipe dans une dynamique participative», a précisé le nouveau maire qui recevra son écharpe lors d’une cérémonie programmée ultérieurement.
LES CONSEILS DE "BRAYA" DÉNONCENT «UN FORCING POUR BBY»
L’installation de Mansour Faye comme maire de Saint-Louis ne semble pas saper le moral de Ameth Fall Braya qui continue de contester l’élection du beau-frère du Président Macky Sall. En décidant de surseoir une première fois à l’installation du nouveau Conseil municipal jusqu’au verdict du recours introduit par les avocats du responsable du Pds à Saint- Louis, le président la Cour d’appel de ladite localité est revenue sur son ordonnance. De quoi s’attirer les foudres des avocats de la coalition And défar Ndar ak sopi.
En conférence de presse hier, les conseils de M. Braya déclarent : «Le samedi 12 juillet 2014, nous avons demandé au président de la Cour d’appel de surseoir à toute installation de Conseil municipal en attendant une prise de décision par la Cour d’appel prévue le 18 juillet prochain. Ce qui était une mesure particulièrement sage. Le Premier président et son équipe ont estimé devoir nous suivre. Il a rendu une ordonnance pour le sursis à toute installation de Conseillers municipaux à Saint- Louis. Le lendemain, ce même Premier président s’est rétracté et cette rétraction nous pose problème.» Me Moustapha Dieng et Cie dénoncent, en conséquence, «un forcing pour le compte de Benno bokk yaakaar au détriment du Pds».
Me Adama Fall, quant à lui, parle de «traitement inégalitaire» de la part de l’administration territoriale de Saint-Louis. Ainsi, il regrette l’installation de conseillers municipaux par les préfets dans des localités où le Pds et ses alliés ont déposé des recours.
C’est le cas à Goudomp, Bambey, Médina Gounass et Saint-Louis. A titre comparatif, il fait le parallélisme avec Podor où le recours de Mamadou Racine Sy, candidat de Bby, retarde l’installation de Aïssata Tall Sall.
En outre, Me Fall regrette «l’Etat d’urgence» décrété à Saint-Louis avec «l’impressionnant dispositif de sécurité mis en place». Pour l’avocat, «l’installation d’un maire démocratiquement élu n’a pas besoin de cet arsenal répressif».
Sur ce, Me Dieng croit bon de préciser : «Nous avons des preuves sur la fraude de milliers de voix.» En fin de compte, ces avocats fustigent «une usurpation de la volonté populaire au profit d’une minorité» et «espèrent» que le droit sera dit vendredi prochain.
AU SOUVENIR DE L’AFFAIRE DE MBANE
C’est presqu’une tradition du lendemain des élections de voir une bataille judiciaire entre protagonistes. Les recours déposés auprès de la Cour d’appel de Saint- Louis après la publication des résultats des Locales du 29 juin rappellent bien le cas de Mbane en 2009. Dans cette ancienne communauté rurale, la haute juridiction s’est prononcée trois fois avant la confirmation de la victoire de Benno siggil senegaal (Bss) et l’installation définitive de Aliou Diack comme président de Conseil rural.
La Cour suprême de Dakar, toutes chambres réunies, avait finalement clos le débat en rejetant le rabat d’arrêt introduit par la coalition Sopi 2009 contestant les résultats des élections locales du 22 mars. Il fallait barrer la route à Aliou Diack à tout prix.
Aujourd’hui, c’est Ameth Fall Braya qui conteste la victoire de Mansour Faye et ses alliés. La Cour d’appel de Saint-Louis a sorti deux ordonnances contradictoires, l’une pour surseoir à l’installation des Conseils municipal et départemental; l’autre pour l’autoriser.
Mansour Faye a été finalement installé hier et ses adversaires voient mal une installation alors que leur recours n’a pas encore été vidé.
En effet, le contentieux qui opposait la coalition Sopi à Bss avait commencé avec la décision de la Cour d’appel d’annuler le résultat des élections locales du 22 mars 2009, quelques semaines après l’installation de la nouvelle équipe devant diriger le Conseil rural de Mbane. C’est précisément le 18 juin suivant le scrutin que la Cour d’appel s’est prononcée sur ce recours introduit par Mamadou Ciré Diallo, le président du Conseil rural sortant.
Tout proche du chef de l’Etat de l’époque, Me Abdoulaye Babou avait porté l’affaire devant la juridiction. Celle-ci avait décidé d’annuler les résultats de quatre bureaux de vote du village de Ndombo et d’un bureau de Diamaguène.
La décision était motivée. En tant qu’avocat de la coalition de l’opposition, Me Moustapha Mbaye, un des conseils de Benno bokk yaakaar de Saint- Louis aujourd’hui, expliquait : «Comme motif d’annulation des bureaux de vote de Ndombo, on nous a servi assiègement du lieu de vote ayant empêché des personnes d’accomplir leur devoir civique à Ndombo où on note paradoxalement le plus fort taux de participation. Pour Diamaguène, on dit avoir retrouvé des bulletins de vote de Ziguinchor. Alors que dans les procès-verbaux, il n’y a aucune mention motivant l’annulation du vote.» C’était son tour d’introduire un recours à la Cour suprême.
Le 11 août 2009, la haute juridiction trancha en faveur de la coalition Benno siggil senegaal. Les choses semblaient êtres finies, mais c’était sans compter avec la coalition au pouvoir qui avait introduit un rabat d’arrêt auprès de la Cour suprême. Il a fallu que toutes les chambres de la Cour suprême se retrouvent pour décider, de manière définitive, en faveur de Aliou Diack et Cie.
Toutefois, le régime de Abdoulaye Wade ne s’en était pas arrêté là, malgré les félicitations de ce dernier à Aliou Diack, mentionnées dans le communiqué du Conseil des ministres suivant la publication de la décision de la Cour suprême.
Moins de deux ans après l’installation de M. Diack comme président du Conseil rural, le gouvernement s’est lancé dans un projet de découpage administratif de Mbane. Ndombo, le village d’origine de Aliou Diack, a été érigé en commune. A la place des élus, l’Etat a installé des délégations spéciales dans ces nouvelles collectivités. Elles les ont administrées jusqu’aux élections locales de juin dernier.
BAMBEY : AÏDA MBODJI OFFRE LA MAIRIE À GANA MBAYE ET PREND LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL
Aïda Mbodj laisse son fauteuil de maire à Gana Mbaye pour présider le Conseil départemental. La responsable libérale, vainqueur des Locales à Bambey, a respecté sa parole en déclarant qu’elle ne ferait pas un autre mandat à la tête de la mairie.
«Les conseillers municipaux qui ne l’ont pas encore fait doivent aller chercher leur casier judiciaire, sinon ils seront déclarés démissionnaires.» C’est l’avertissement du préfet de Bambey qui a présidé hier, la séance extraordinaire d’installation du Conseil municipal.
Aïda Mbodji ne sera pas maire de Bambey cette fois- ci, comme elle l’avait promis, mais a désigné son successeur après avoir battu la coalition au pouvoir. C’est donc son premier adjoint sortant, Gana Mbaye, qui présidera aux destinées de la ville pour ces cinq ans.
Il devient ainsi le 6ème maire de Bambey, après Pierre Senghor (1959- 1983), Djibril Sène (1983-1996), Mbar Fall (1996-2000), Pape Diouf (2000-2008) et Aïda Mbdoji (2009- 2014). Il faut rappeler que cette municipalité a connu deux Délégations spéciales en 2001 et en 2008.
Aussitôt installé dans ses fonctions, M. Mbaye transfuge de l’Alliance des forces de progrès (Afp), qui a rallié le Pds en 2010, compte poursuivre «l’œuvre entreprise» par son prédécesseur.
Il aura fort à faire dans cette ville que l’ancien chef de l’Etat Abdoulaye Wade qualifiait de «gros village». Bambey peine à se moderniser en dépit de son statut de ville universitaire et de pôle de recherches agricoles. Ses priorités sont l’assainissement et l’éducation. Le nouveau maire, enseignant de formation, est marié, père de famille. Il a été élu par 42 conseillers sur les 44 présents.
Il avait comme adversaire Massamba Ndiaye de Benno bokk yaakaar. A noter que cette élection du Conseil municipal s’est déroulée en l’absence de l’ancien ministre de l’Hydraulique et ancien maire, Pape Diouf, élu conseiller. Le Pds, en coalition avec Rewmi, a été très boulimique en s’adjugeant tous les postes du bureau municipal.
Dans l’après-midi, c’était au tour des conseillers départementaux de se réunir en session extraordinaire. Aïda Mbodji, comme l’avait écrit Le Quotidien, a été élue présidente du Conseil départemental. Dans la composition du bureau du Conseil départemental, les trois arrondissements que sont Ngoye, Lambaye et Baba Garage sont représentés.
Aussitôt après son élection, Mme Mbodji, en route vers les Lieux saints de l’islam pour le petit pèlerinage de la Oumrah, a tendu la main à tous pour le développement de Bambey.
PODOR : ON JOUE LES PROLONGATIONS
Les avocats du maire de Podor ont décidé de récuser le président Taïfour Diop. En effet, venus assister à l’assemblée générale de la Cour d’appel statuant sur le recours de Racine Sy, ils ont été tout simplement expulsés des locaux de la juridiction. Sur ordre Premier président, les Forces de l’ordre leur ont interdit l’accès à la salle d’audience.
Selon Me Mbaye Sène, l’un des conseillers de Me Aïssata Tall Sall, leur présence a été motivée par une convocation des plénipotentiaires des deux parties, des membres de bureau de vote, des électeurs et des membres de la Ceda. Mais, explique Me Sène, «à notre grande surprise, alors que nous étions dans son bureau, le président de la Cour d’appel nous a signifié que nous n’étions pas autorisés à prendre part à la rencontre».
C’est alors que les avocats de Me Aïssata Tall Sall ont finalement décidé d’attendre le début de l’audience pour se présenter en robe dans la salle. Selon lui, le président Taïfour Diop a fait appeler les Forces de l’ordre pour les expulser de la salle et même du Tribunal. Ce qu’il trouve «inadmissible».
«Notre conviction, c’est qu’il a quelque chose à cacher. Il cherche la petite bête pour inviter des parties à venir pour leur poser toutes sortes de questions en notre absence», soupçonne Me Sène, pour qui «c’est la neutralité même du président de la Cour d’appel qui est en question».
Pour rappel, après la publication des résultats des élections locales du 29 juin dernier par la commission départementale de recensement des votes qui avait donné vainqueur la liste Benno ak Aïsssata, le candidat Racine Sy de Benno bokk yaakaar avait déposé un recours auprès de la Cour d’appel pour faire annuler certains bureaux de vote. La Cour a décidé de vider l’affaire vendredi prochain. Cela n’a pas cependant empêché hier l’installation de Aïssata Tall Sall qui se succède à elle-même.
GOLF SUD : AÏDA SOW DIAWARA SAUVÉE PAR ALIOU SALL
Golf Sud devra encore faire avec Aïda Sow Diawara comme maire. Et la Socialiste doit sa réélection à Aliou Sall qui l’a sauvée de justesse en sollicitant le soutien de conseillers au deuxième tour du vote.
En effet, au premier tour, celle qui était tête de liste de la Proportionnelle de Benno bokk yaakaaar (Bby) à Golf Sud a eu la surprise d’être face à quatre candidats dont Racine Ba du Pdr et Ousmane Guissé de l’Afp. Sur les 70 conseillers, 66 étaient présents et 4 absents. Aïda Sow Diawara s’en est sortie avec 32 voix contre 28 pour ses adversaires.
Le quorum n’étant pas atteint au premier tour, le préfet et ses assesseurs procèdent à un deuxième tour. Des tractations entre conseillers et Aliou Sall se font dans la cour de la mairie. «De grâce, votez pour la dame», supplie le frère du Président Sall qui vise la mairie de la ville de Guédiawaye.
Le message semble entendu puisque Aïda Sow Diawara passe finalement devant Ousmane Guissé. «Je suis très émue et je rends grâce a Dieu», dit-elle avec un ouf de soulagement. Mme Diawara entend poursuivre les projets qu’elle a «déjà entamés» et appelle tous les conseillers à travailler «en synergie» pour les populations de Golf Sud.
FATICK : MATAR BÂ PRÔNE UNE GESTION PARTICIPATIVE
Après deux ans passés à la tête du Conseil municipal, en remplacement de Macky Sall élu président de la République, la tête de liste majoritaire de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby), Matar Ba, a été réélu hier maire de Fatick. M. Ba a obtenu 34 voix sur les 45. Ses adversaires, Mamadou Mbassa Sarr de la coalition Aar yaakaar (une dissidence de Bby), Waly Albert Ndong de la coalition And bokk gis-gis ci deug et Ousmane dit Mayécor Diouf de Bes du niakk se sont retrouvés respectivement avec 3, 2 et 1 voix. Ndèye Aïda Diouf et Issakha Dieng, tous de l’Alliance pour la République (Apr), occuperont les postes de premier et deuxième adjoint au maire.
Nouvellement promu ministre des Sports, le maire s’est engagé à «poursuivre le travail entamé» il y a deux ans en mettant surtout l’accent sur une démarche participative. «Aujourd’hui, nous avons dépassé la période où le maire décidait de tout à la place des populations. C’est pourquoi notre bréviaire restera le Plan d’investissement communal (Pic) qui émane de la volonté des populations de Fatick», a-t-il déclaré.
M. Ba a ainsi invité les conseillers des autres coalitions, notamment ceux issus des listes dissidentes la coalition au pouvoir, à venir travailler «main dans la main dans l’intérêt» des Fatickois.
Ailleurs, dans la commune de Ndiob, c’est Oumar Ba de la coalition Dekkal ngor qui a été élu maire contre Djidiack Faye du Parti démocratique sénégalais (Pds). Cet inspecteur de la jeunesse et des sports est un proche du ministre de la Culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye. Il aura comme premier et deuxième adjoint, El hadj Oumar Ba et Samba Thiaw qui sont tous membres de l’Apr.
A Niakhar, l’on a eu droit à un duel épique entre deux candidats de l’Apr. Il s’agit de Omar Diouf, ancien président du Conseil rural, et de Macodou Sène, Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) du ministère des Affaires étrangères. Le fauteuil de maire est revenu à M. Sène qui a coiffé son challenger au poteau à l’issue d’un 3e tour de scrutin avec 24 voix contre 22.
TOUBA : ABDOU LAHAT KÂ, PREMIER MAIRE DE L'HISTOIRE
Le nouveau Conseil municipal de Touba sera installé demain. Et c’est le président du Conseil rural sortant, Abdou Lahat Ka, qui sera le premier maire de la ville religieuse. Touba aura marqué les élections locales du 29 juin avec la liste du khalife général qui a fait l’exception de la parité et le ballotage entre le bulletin blanc et le bulletin unique.
CHEIKH SECK, FUTUR MAIRE DE NDINDI, ÉVACUÉ À DAKAR
Le véhicule du député socialiste Cheikh Seck a heurté hier, un arbre à hauteur de Ndangalma. Le Quotidien a appris que le vainqueur des Locales à Ndindi sous la bannière du Ps et futur maire de cette localité a été évacué vers 16h dans un établissement sanitaire de Dakar. Ce grave accident pourrait se répercuter sur l’installation du maire.