DES ORGANISATIONS DENONCENT LA VIOLATION DE LA LOI SUR LA PARITE
BUREAU DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Dakar, 14 oct (APS) - Des organisations ont exprimé, lundi à Dakar, leur désapprobation de la non-application de la loi sur la parité et invité les autorités à effacer ''cette tache odieuse sur le linge immaculé de la démocratie sénégalaise''.
‘’Nous voulons prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, pour manifester notre désapprobation pour la non-application de la loi sur la parité, lors du renouvellement du bureau de l’Asemblée nationale, le vendredi 11 octobre 2013’’, a déclaré l Fatou Sow Sarr, présidente du Caucus des femmes leaders du Sénégal, en réaction au renouvellement du bureau de l'Assemblée nationale.
Fatou Sow Sarr s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO).
Le Parlement sénégalais a voté en 2010 une loi exigeant la parité entre les hommes et les femmes pour les fonctions électives et semi-électives.
Les députés ont procédé vendredi au renouvellement - pour un mandat d'un an - du bureau de l'Assemblée nationale, dans lequel figurent six femmes sur un total de 17 membres.
''Nous avons fait confiance à ceux qui ont en charge la destinée de notre pays, en estimant que le respect qu’ils doivent au peuple qui les a élus commence par le respect des lois qu’ils se sont librement données’’, a-t-elle déploré.
''C'est pourquoi nous exigeons aujourd’hui l’application stricte de la loi sur la parité. Si ceux qui sont à la tête de ce pays estiment que la parité ne fait pas partie de leur projet de société, ils doivent d’abord supprimer cette loi, c’est cela la procédure légale’’.
‘’Les femmes et les hommes qui se sont battus pour l’avènement de la loi sur la parité ont contribué à faire hisser notre pays au rang des démocraties les plus achevées. Ce qui vaut au Sénégal l’admiration du monde entier’’, a fait savoir la présidente du Causus des femmes leaders du Sénégal.
‘’La balle est dans le camp des autorités et nous restons à l’écoute, car nous avons pris toutes les dispositions pour mener ce combat à terme, y compris si c’est nécessaire par la saisine des juridictions supra nationales comme la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples’’ , a averti Mme Sarr.
De son côté, le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), Aboubacry Mbodji, a lancé un appel ‘’aux institutions électives pour que la loi sur la parité soit respectée dans sa lettre et dans son esprit, ''sinon l’Etat du Sénégal sera attrait devant la Cour de justice'' de la Communauté économique et des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Pour leur part, les députées Aïda Mbodji et Hélène Tine ont interpellé le président de la République, Macky Sall sur l’application de cette loi.
Selon la dernière nommée, ''c’est gênant qu’on nous cite en exemple partout dans le monde et qu’on torpille cette loi et ses dispositions à chaque foi qu’on doit mettre en place le bureau de l’Assemblée nationale''.
Des membres du Réseau des femmes d'Afrique de 'l'Ouest (RAFAO), la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, (LSDH), d'Article 19, l’Association des juristes sénégalaises(AJS) et des syndicalistes ont pris part à cette rencontre.