Des statistiques fiables, remède aux problèmes du marché du travail et de la migration de la main d'oeuvre
Dakar, 12 juil (APS) - Les problèmes posés par le marché du travail et la migration de la main d’œuvre ne peuvent être résolus que grâce à des statistiques fiables et en quantité suffisante, a déclaré, vendredi à Dakar, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion et des valeurs civiques, Benoît Sambou.
Celles-ci permettraient d’avoir une meilleure connaissance ainsi qu'une meilleure maîtrise des questions d’emploi et de migration de travail, a estimé M. Sambou.
Il présidait l'ouverture d'un atelier de restitution des ’’consultations régionales pour la mise en place de cadres régionaux de concertation et de système d’information sur le marché de l’emploi intégrant la migration du travail’’.
Une rencontre organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et qui a vu la présence de sa directrice, Carmela Godeau.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture de l’atelier, Benoît Sambou a souligné que ’’la faiblesse de la production de statistiques sur le marché de l’emploi et de la migration de travail a pour conséquence une grande faiblesse de la prise en compte de la dimension emploi et de la migration de travail dans la planification globale et dans les documents de politique sectorielle du pays’’.
Il a ainsi rappelé l’engagement pris par les chefs d’Etat africains, lors de la 17-ème session ordinaire de l’Union africaine tenue à Malabo en 2011, de réduire de 2 % par an et sur une période de cinq ans, le chômage des jeunes.
De même, ces dirigeants avaient promis de maintenir, d’étendre et d’harmoniser les systèmes d’information sur le marché du travail.
’’Cet engagement ne peut être satisfait, s’il n’y a pas de production régulière de statistiques au moins sur une base annuelle et sur l’ensemble du territoire de chaque pays membre’’, a fait observer M. Sambou.
Au niveau national et décentralisé, a-t-il signalé, ’’le défi est encore plus grand de disposer d’informations harmonisées et homogènes d’une structure à une autre ou d’une région à une autre, car le souci de comparaison est rarement pris en compte au moment de l’élaboration des projets de collecte, de traitement et d’analyse des données’’.
Abordant la question de la migration du travail, Benoît Sambou a estimé qu’elle occupe une place ‘’de plus en plus importante dans l’agenda de développement local’’.
Et d’ajouter qu’il est apparu, lors des consultations régionales, que ’’les émigrés expriment de plus en plus le désir de participer au développement local, à travers des actions de type communautaire ainsi que pour le développement de projets économiques’’.
’’Mais, il a été fait cas des grandes difficultés qu’ils rencontrent, pour disposer d’informations sur les créneaux porteurs, les dispositifs d’accompagnement, mais surtout sur les problèmes d’accès aux facteurs de production et la sécurisation de leurs investissements’’, a t-il relevé.
Les missions conjointes de consultation au niveau de 10 régions du Sénégal ont été menées par les ministères de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Travail ainsi que l'APIX.
L'objectif de l'atelier est de discuter des stratégies d’appui et d’accompagnement des cadres de concertation sur l'emploi et la formation intégrant la migration de travail au niveau des régions.
Pour la directrice de l’OIM, Carmela Godeau,’’le Sénégal se distingue par de fortes dynamiques migratoires internationales caractérisées par d’importants flux à l’intérieur de la région ouest-africaine’’.
’’Ces flux migratoires intra-régionaux s’articulent avec d’autres systèmes migratoires orientés vers l’Afrique centrale et australe et vers les pays du Nord (notamment de l’Union européenne)''.
''L’importance et la diversité des courants migratoires, principalement suscités par la recherche d’opportunités économiques, illustrent les enjeux auxquels l’Etat du Sénégal est confronté en matière de gestion de la migration de travail'', a-t-elle ajouté