DES VICTIMES PRESUMEES SE CONSTITUENT PARTIE CIVILE
PROCEDURE JUDICIAIRE CONTRE HABRE
Les présumées victimes de Hissène Habré ont décidé de se constituer partie civile. Après la première, une deuxième vague a déferlé sur Dakar pour aggraver le dossier.
Les victimes présumées de Hissène Habré suivent sans répit la cadence de la procédure judiciaire. Elles se sont constituées partie civile devant les Chambres africaines ce lundi 15 juillet 2010. Au nombre de quatre, elles se sont présentées devant la Chambre d’instruction pour notifier aux autorités de cette instance juridictionnelle leur constitution. Il s’agit de Clément Abaïfouta, président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré.
Prisonnier, il a été forcé d’enterrer par centaine ses codétenus décédés, d’après ses témoignages. Younous Mahadjir, torturé pour avoir distribué des tracts dissidents contre Habré, de Mmes Hadjo Amina Moctar, détenue enceinte et qui a perdu son fœtus en prison et de Ginette Ngarbaye, torturée à l’électricité et qui a donné naissance à sa fille en prison. Accompagnées de leurs avocats tchadiens (Mes Soulgan Lambi, Jacqueline Moudeina, et Delphine Djiraibe,) et sénégalais (Me Assane Dioma Ndiaye), les présumées victimes de l’ex chef de l’Etat tchadien comptent raconter leur expérience devant les Chambres africaines.
Il est aussi prévu d’autres constitutions de partie civile dans les prochains jours. Lundi, d’autres présumées victimes sont arrivées à Dakar pour renforcer le réquisitoire du Procureur général et l’ordonnance du juge d’instruction. Il a placé Hissène Habré sous mandat de dépôt pour «crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture.»
Lors de la visite aux Chambres africaines extraordinaires, la délégation des victimes tchadiennes a rencontré l’administrateur des Chambres africaines extraordinaires, Ciré Aly Ba. Elles étaient surtout préoccupées par les inquiétudes liées à la prise en charge des avocats pour certaines associations. Ciré A. Ba rassure : «C’est d’ailleurs l’une de nos missions majeures : vous appuyer et vous accompagner dans la procédure pour mieux défendre vos droits.» En attendant, le déferlement des victimes se poursuit à Dakar.