DIEU EST GRAND, MAIS LES SÉNÉGALAIS NE SONT PAS PETITS
Une mission médicale américaine a récemment séjourné au Sénégal pour poser son regard sur notre expertise, relativement au traitement du virus Ebola. Notre pays est parvenu à sauver le seul porteur du virus enregistré jusque-là, alors que le tout puissant pays de l’Oncle Sam a enterré son seul cas. C’est assez surréaliste, mais pourtant on y est arrivé.
Madame le ministre de la Santé, Awa Marie Coll Seck, a elle-même assuré que le Sénégal a des ressources humaines très compétentes et ce, dans tous les domaines. Ce qui est vrai. Nous avons l’intelligence de soigner le virus Ebola, nous avons eu l’intelligence de découvrir le virus Hiv2, même si c’est une co-découverte.
Nous avons réussi à organiser deux alternances politiques sans bain de sang, ce qui n’était pas du tout évident. Nous avons l’intelligence de pouvoir occuper de très hautes fonctions internationales. Ce que d’ailleurs certains de nos voisins nous envient. Les exemples sont loin d’être exhaustifs.
Seulement, notre trop-plein d’intelligence ne nous sert pas toujours à faire du bien. Autant nous sommes capables du meilleur, autant nous sommes imbattables quand il s’agit d’être irrationnel. Dans le monde, nous sommes pratiquement les seuls à avoir provoqué la mort de près de 2 000 personnes avec le chavirement d’un bateau (Le Joola), sans que personne ne soit emprisonné.
Dans cette histoire qui a ému le monde entier, personne n’a été reconnu coupable. Les familles des victimes étrangères doivent sans doute se dire que les Sénégalais sont incroyables. Tout comme d’autres étrangers qui se disent abasourdis face à notre vieille division, quand il s’agit de célébrer certaines fêtes musulmanes.
Il se dit que le Sénégal est l’un des rares pays à avoir célébré la Tabaski dimanche dernier. Ce que le Président gambien, lui, n’a pas digéré en emprisonnant tout bonnement ces «religieux particuliers», qui sont dans son pays...
L’exception sénégalaise est aussi une réalité en politique. C’est ici qu’on verra un homme politique faire tous les partis au pouvoir pour entretenir le train de vie que lui et sa famille mènent. On a réussi à faire de la transhumance politique une marque de fabrique bien de chez nous. Dire que le Sénégalais n’est pas petit, c’est peut dire, devant cette ostentation à vouloir rapprocher le parti de l’actuel Président à celui du Président déchu.
Il y a toujours dans ce pays des hommes politiques qui refusent de travailler, qui sont décidés à être des courtiers et courtisans politiques jusqu’à la fin de leurs jours.
Et ce sont justement ces gens qui nous tympanisent avec ce qu’on appelle : «Les retrouvailles libérales». A qui ces fameuses retrouvailles vont-elles profiter ?
Ce n’est pas à ces 65% de Sénégalais qui ont voté pour le changement en février 2012. Personne d’entre ces Sénégalais n’a élu Macky Sall pour qu’il se retrouve avec qui que ce soit. Les fautes politiques se paient cash et on ose espérer que le président de l’Apr le sait.