DIFFICULTÉ DE L’ETAT A VENDRE LA POINTE DE SANGOMAR, L'ANCIEN AVION DE COMMANDEMENT
Le chef de l’Etat, Macky Sall, ne doit plus compter sur les recettes de la vente de l’ancien avion de commandement : «La Pointe de Sangomar» pour renflouer les caisses «vides» de l’Etat. L’appareil est frappé d’une mévente.
La perte est déjà sèche. Et elle a semé la désolation au sommet de L’Etat du Sénégal. La vente de l’avion de commandement «La Pointe de Sangomar», annoncée depuis le mois d’avril 2012, par le chef de l’Etat, Macky Sall, tarde encore à se finaliser au point que la Commission chargée de mener la transaction alors mise sur pied par le ministère des Finances se tire les cheveux. Non seulement l’appareil n’attire pas, mais les quelques offres faites par des structures étrangères sont loin de satisfaire l’Etat. D’après des membres de la Commission, la dernière et meilleure offre faite pour l’acquisition de l’avion de commandement de Me Wade se chiffre à 500 000 dollars, soit 250 millions FCfa. «C’est une catastrophe !», s’exclame un haut cadre de l’administration des finances. Il pleure de cette offre car, rappelle-t-il, «La Pointe de Sangomar» a coûté plus d’une dizaine de milliards FCfa pour les aménagements au goût de l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade.
En plus des offres dérisoires faites sur l’appareil, la Commission chargée de la vente de l’avion est confrontée à une autre difficulté. Le contrat qui liait l’Etat du Sénégal au Cabinet d’expertise «Aerotec» a expiré le 11 avril dernier. «Aerotec» avait été choisie à la suite d’un appel d’offres pour accompagner l’Etat dans l’opération de vente, mais aussi devait assurer la maintenance et la mise en route des machines. A ce moment, la société avait lancé un appel pour présenter les caractéristiques de l’appareil et les pièces de rechange qui l’accompagnent. Maintenant que le contrat a pris fin, la maintenance de l’appareil peut en souffrir, à moins que l’Etat ne trouve au plus vite une solution à cette équation. Pourtant, des techniciens n’arrivent pas à expliquer la mévente de l’avion dont l’état n’est pas mauvais. Seulement, l’on annonce que son acquéreur devra s’acquitter du paiement de la somme d’un milliard FCfa au titre des frais de «Check D». Une obligation pour que l’avion puisse prendre les airs.
Devant la difficulté de l’Etat à trouver un acquéreur, certains proches du dossier avaient conseillé à la puissance publique de garder l’appareil dans son patrimoine. Seulement, cette option est vite écartée par des techniciens du ministère des Finances. Ces derniers rappellent que le maintien de l’avion dans le patrimoine national devra nécessiter des charges annuelles supplémentaires de l’ordre de 5 milliards FCfa à l’Etat du Sénégal alors que «La Pointe de Sangomar» n’est pas d’une grande utilité.
Le casse-tête de la commission a commencé l’année dernière. A ce moment, l’on expliquait «la dévaluation de la valeur marchande de l’avion de commandement au presque 1/10 de son prix par les réalités du marché aéronautique où les aménagements ne sont pas pris en compte à la vente. Seul l’état du fuselage et des moteurs entrent dans l’évaluation du prix». (Voir L’Observateur n° 2685 du 1er septembre 2012). La commission mise en place est présidée par le Secrétaire général du ministère des Finances, Ngouda Fall Kane. Elle est composée du Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) de la présidence de la République, du conseiller technique du chef de l’Etat chargé des questions aéronautiques, le Général Madické Seck, d’un représentant du Sénat, de quatre représentants du ministère des Finances (conseiller technique chargé des affaires domaniales, de l’Agent judiciaire de l’Etat, de la Direction de l’enregistrement des domaines et du timbre, de la Direction du matériel et du transit), un représentant de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim).