DIKTAT

Dans une démocratie normale avec des institutions normales, tout roulerait sans anicroches n’eussent été ces petits malins de politiciens qui broutent plus que de raison nos maigres biens.
C’est à croire qu’ils ne doutent véritablement de rien quand nos vénérables institutions de contrôle financier les épinglent pour d’énormes fautes de gestion et de prédation de deniers publics.
Par des entretiens et interventions dans les médiats complaisamment accordés, ces louches dégagent en touche et, ipso facto, pensent s’être lavés à grande eau !
Moi, personnellement, je refuse de m’enfermer dans un camp, d’opposants et de gouvernants, me mettre à accabler les uns et m’attabler avec les autres !
Juste rester observateur pour tancer, dénoncer, me prononcer et balancer la vérité rien que la réalité. Evidemment, tous les organes existants vous diront qu’ils ne font pas autre chose ! Voire !
Quand le précédent régime distribuait en veux-tu en- voilà, les fréquences télé et radio à sa bande de copains et de coquins, le Témoin était des rares à s’émouvoir.
‘’Trop de presse tue la presse’’ avait-on titré et si donc, aujourd’hui, on en vient à la nécessité d’instaurer un tribunal des pairs, c’est que la cote d’alerte était longtemps derrière nous.
Le président Macky Sall, très averti pour avoir été patron de presse un temps, malgré son très beau discours de mercredi dernier au King Fahd Palace, avec des allusions perfides, fines et assassines, a bonnement enfoncé des portes déjà ouvertes.
Oh certes, je comprends parfaitement le Président qui porte bien ses habits de Chef d’Etat. Il lui faut du cran, du cœur et aussi de la hauteur pour bien administrer ses turbulents concitoyens des médias.
Notre rédaction est aux anges après avoir pointé et cité d’où venaient les dérives qui sont unanimement fustigées actuellement.
Le furieux et curieux lynchage radiophonique déclenché par notre papier bien que désobligeant, outrageant, ne nous émût guère.
Que peuvent valoir l’’’opulence’’ et l’insolence de deux gogos devant l’excellence, la pertinence, l’ancienneté et la légitimité qui caractérisent votre hebdo ?
Vingt-quatre ans sur la brèche et toujours la dèche nous prouve amplement que nous ne faisions que du journalisme ! Qui n’est pas la meilleure façon de s’enrichir honnêtement.
Tant pis si ce que je dis irrite ces gosses et ces boss qui roulent carrosse en vivant seulement du métier de journaliste …
Oui, Monsieur le Président, brisons ensemble ce diktat et tous les autres diktats aussi pernicieux que dangereux qui nous pompent quotidiennement l’air.