DONNANT-DONNANT
BURKINA : LA GARDE PRÉSIDENTIELLE, MAINTENUE, NE RÉCLAME PLUS LA DÉMISSION DU PREMIER MINISTRE
Ouagadougou, 5 fév 2015 (AFP) - La garde présidentielle du Burkina Faso a renoncé jeudi à réclamer la démission du Premier ministre Isaac Zida, qui s'est engagé de son côté à ne pas dissoudre ce corps d'élite controversé, selon plusieurs sources militaires.
Ce compromis est destiné à clore la crise ouverte depuis mercredi, la plus grave à laquelle aient été confrontées les autorités de transition mises en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue fin octobre après 27 ans de règne.
Le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a affirmé, après des discussions à Ouagadougou, qu'il ne démantèlerait pas le Régiment de sécurité présidentiel (RSP), dont il avait publiquement demandé la dissolution "pure et simple" en décembre dernier, ont indiqué plusieurs gradés à l'AFP.
Après plusieurs semaines de tensions, la garde présidentielle, dont Isaac Zida est le numéro deux, avait réclamé mercredi le départ du chef du gouvernement, plongeant dans l'incertitude ce pays sahélien très pauvre.
"La composition du gouvernement ne relève pas de l'armée. Le Premier ministre n'a pas été nommé par l'armée et l'armée ne peut le démettre", ont fait valoir ces gradés interrogés par l'AFP.
"Si le président (Michel Kafando) estime que la situation actuelle ou les missions qu'il lui a assignées ne sont pas remplies, libre à lui de le démettre", ont-elles ajouté.
Il n'est "pas question de dissoudre le RSP", a confirmé à l'AFP une source militaire proche du lieutenant-colonel Zida.
Un "comité de réflexion" a été mis en place pour définir le "rôle", les "nouvelles attributions" et "certainement une nouvelle dénomination" pour ce régiment, qui "ne sera plus exclusivement destiné à la protection du chef de l'Etat", a-t-elle annoncé.
La garde présidentielle était l'un des piliers de l'ancien régime, et a été pointé du doigt par Amnesty International pour son usage "excessif et létal" de la force durant les manifestations qui ont abouti à la chute du président Compaoré, de même que certains gendarmes et militaires.
Une vingtaine d'organisations parmi les plus importantes de la société civile burkinabè ont exigé jeudi la dissolution du régiment et demandé des sanctions "fermes et exemplaires" contre les auteurs d'actes "attentatoires à la sûreté nationale".