DRAME DE LAMPEDUSA: L'AFRIQUE DOIT SE CONCERTER SUR LA MIGRATION IRREGULIERE
DAKAR, 04 oct 2013 (AFP) - La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), ONG basée à Dakar, a exprimé vendredi sa "profonde consternation" après la tragédie de Lampedusa, et invité les pays africains à se concerter sur la migration irrégulière pour éviter l'exode de leurs citoyens.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, la Raddho "exprime sa profonde consternation, suite au naufrage à l'île de Lampedusa d'un bateau de pêche transportant des migrants originaires de la corne de l'Afrique" notamment.
"Parti de Libye, il comptait à bord environ 450 à 500 migrants constitués en majorité de Somaliens, d'Erythréens et de Maliens contraints à quitter leur pays d'origine à cause de la pauvreté, du chômage, de l'instabilité politique et du désespoir qui minent le continent africain", ajoute l'ONG, craignant que le bilan atteigne "plus de 300 morts", après que 155 rescapés ont été secourus.
"Face à ce sérieux drame qui affecte cruellement les pays africains", la Raddho "exige des Etats de l'Union européenne (UE) qu'ils veillent au respect de la dignité humaine en intensifiant leurs efforts dans la lutte contre la pauvreté en Afrique, en vue de rétablir un équilibre économique entre le Nord et le Sud tout en promouvant une politique migratoire inclusive qui prend en compte les préoccupations des Etats africains".
Elle "recommande aux Etats africains de mener une large concertation autour de la problématique de la migration +clandestine+ ou irrégulière pour l'adoption de politiques et stratégies efficaces permettant la prise en charge effective de leurs ressortissant dont la majorité est constituée de jeunes à la recherche d'un meilleur avenir".
L'ONG appelle également les sociétés civiles africaines à travailler ensemble "pour informer et sensibiliser les jeunes sur les dangers de la migration +clandestine+ ou irrégulière considérée comme une voie suicidaire".
La Raddho s'inquiète par ailleurs pour les rescapés une fois retombée l'effervescence suscitée par leur sort dans les médias.
"Les survivants sont confrontés à des situations inhumaines et de traitements cruels, inhumains ou dégradants sitôt que les rideaux médiatiques sont tombés, car ils sont rejetés vers les pays du Bassin méditerranéen pour leur détention et leur rapatriement vers les pays d'origine. C'est le cas des migrants subsahariens dont la nationalité africaine ne fait aucun doute", affirme-t-elle.