DURA LEX, SED LEX...
« Que celui d’entre vous qui est sans pêchés lui jette la première pierre ». Ainsi demandait Jésus, selon l’Evangile, aux populations qui accusaient une femme de délit d'adultère.
Finalement personne parmi la foule n'a osé franchir le pas, c'est-à-dire lapider la bonne dame. Ainsi Jésus n’a point condamné cette femme, non sans lui avoir demandé de ne plus pêcher.
En parlant de jugement, l’on peut évoquer celui de Salamon. Ce roi d’Israël à qui, selon la Bible hébraïque, deux femmes demandaient de juger et dire à qui appartenait un nourrisson.
Dans sa sagesse, Salomon aurait décidé de faire couper le bébé en deux, pour départager les deux femmes. Selon les livres, finalement une des présumées mamans a demandé au roi Salomon de remettre le nouveau né sain et sauf à l'autre plaignante.
Le roi en déduisit là ainsi, la vraie mère du nourrisson, celle qui dans son instinct maternelle sauva son enfant de la mort. Pour dire comment il est difficile de trouver le juste milieu, le bon mot, etc., pour satisfaire chaque partie dans un jugement. Mais que la sagesse, tout comme la nuit, porte conseil et permet toujours de faire triompher le juste et jaillir la lumière.
Plus proche de notre époque, l'on entend souvent des proches, voisins, amis, parents, dire à son vis à vis ou antagoniste dans une affaire ou litige domestique : « Dieu nous départagera tôt ou tard ». Pour s’en référer ainsi à la justice divine.
Comme au tribunal, où il est aussi fréquent d'entendre dans des procès, les plaignants désespérés de voir la balance de Dame Justice se pencher en leur faveur s’en référer à la justice de Dieu.
Souvent également des avocats dans la défense de leur client, conclure leur plaidoirie que « Dieu est le meilleur juge ».
Une manière de protester ou de se résigner quant au proche verdict qui va tomber. Mais dans tous les cas, où l’on se situe selon le verdict d’un procès il faut admettre un fait: « Dura lex, sed lex », dit-on. « Dure est la loi, mais c’est la loi ».
C'est vrai de constater, combien il difficile d'avoir à rendre la justice aux humains. Ne dit-on pas souvent d’ailleurs qu'un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès?
Récemment au Sénégal, on voit l'implantation de Maisons de Justice dans des communes. Des lieux où se dénouent des litiges entre populations locales portant sur l'héritage, le foncier, les tontines, les mariages, etc.
C’est dire que nos concitoyens, qui jadis comme souvent encore, choisissent de s’en référer à un tiers, au chef du village ou de quartier pour régler à l’amiable des comptes et conflits domestiques.
Contrairement au chef de village ou de quartier, ces Maisons de Justice sont coordonnées par des hommes de l'art, le plus souvent des magistrats.
Et vu le succès grandissant de ces Maisons de justice qui rendent justice sans infliger des peines, le garde des Sceaux a exprimé la volonté de les implanter davantage dans plusieurs localités du pays, avec l'appui de partenaires et bailleurs de fonds.
Dans un autre volet, l'État poursuit la modernisation du système judiciaire, les tribunaux et des palais de justice sont construits, rénovés et équipés à travers le pays.
Tout cela pour que la justice soit plus proche des justiciables et mieux rendue...