Elle gifle son mari qui la répudie
Saam maam daanama wax nann diek buy sey dafa wara nooy tek ci mook pocc. Des qualités presque inexistantes chez cette jeune génération. Asatafurla ma ñaareel est l’exception qui confirme la règle. Ah weuy ! C’est d’ailleurs devenu un secret de polichinelle que de parler de ses qualités de femme dévouée et soumise. Ce n’est pas parce qu’elle est mon épouse que je le dis, mais si toutes les femmes étaient comme ma princesse orientale de Keur Mbaye Fall, nous autres gooru Yallah, verrons notre espérance de vie augmenter de plusieurs années ! Walahi ! Car, nous aurions vécu le paradis sur terre.
Comme c’est le cas avec votre serviteur. Maa’chalah, en tout cas, je ne me plains pas. Ceux qui me connaissent peuvent en témoigner. Je fais allusion aux notables de Grand-Place. Malgré l’âge avancé, ma seconde épouse a réussi à redonner peau neuve à la vieille carcasse de votre serviteur. Diongoma ji ak diek ji maalen di daaneel ! Diskett si sax dañuy barde, pour parler comme les jeunes. Bref, c’est pour dire que ce que cette jeune mariée a fait à son mari est presque impardonnable.
Entre parenthèses, il faut dire que les gens ne savent plus pardonner. Tolérance zéro. Le moindre détail peut être source de tension, surtout dans les cars rapides devenus trop petits pour contenir leur nombre de passagers habituels.
À mon humble avis, je crois que c’est à cause du coût élevé de la vie que les problèmes de nous autres goorgorlu ne cessent d’augmenter. D’aucuns vont dire que j’aime tourner autour du pot. Soit. Mais, c’est pour vous permettre de mieux comprendre le fond de ma pensée. Si je vous raconte tout ça, c’est parce que je suis tombé sur une dispute entre deux diongoma à cause d’un simple malentendu. L’une a involontairement bousculé l’autre au moment où elle montait dans le car qui démarra brusquement. Et c’est tout ce qu’il ne fallait pas faire. «Pourquoi tu me bouscules ? Yaw yaa fuuy, tu es une effrontée ! Si tu poses encore tes mains sur moi, je te casse la gueule, doomu xar…m ! Xamuma loo doon bamay laal !», insulte l’une. L’autre ne s’est pas faite prier pour répliquer. «Mane damala soxla laal, je n’ai pas besoin de te toucher. Tu ne vois pas que j’ai failli tomber lorsque le car a démarré. Et si je ne t’avais pas poussée, c’est ce qui allait arriver. Bu fekkee sa xol dafa xatt bul dugg car rapide, ne prends pas de transport en commun si tu ne veux pas qu’on te touche», crache-t-elle. Et bonjour les dagasante (échanges verbaux belliqueux).
Les deux dames étaient face-à-face et se lançaient toutes sortes d’insanités jusqu’à ce que je les abandonne juste à la hauteur de la gare routière de la Patte d’Oie, parce que je devais prendre un «Ndiaga Ndiaye» pour me rendre chez ma ñaarel. J’avoue que parfois, ma bouyeul me manque terriblement, surtout lorsqu’il commence à faire chaud. L’essenec super coûte trop cher !
Revenons-en maintenant à notre jeune couple pour dire que les deux ont été victimes de leur immaturité. Walaay ! Sinon comment expliquer ce qui s’est passé. Je précise que nous sommes toujours dans le même clando. Mais, c’est un autre client qui raconte l’anecdote. Il commence par donner son point de vue sur le mariage entre jeunes. D’après lui, le premier tort de sa nièce, c’est d’avoir épousé un «homme qui n’est pas son égal». Rassurez-vous, je lui ai fait savoir le fond de ma pensée lorsqu’il a fini sa théorie. Je lui ai dit que s’il fait allusion au problème de castes ou d’argent, ça importe peu. Heureusement, que ce n’était ni l’un ni l’autre, il parlait de la taille du gars par rapport à celle de la fille.
«Elle a épousé un homme qui a tout pour être un mbeur. Conséquence : la lune de miel a viré à une lune de fiel. Le gars l’a prise de force et l’a blessée. Elle ne savait plus quoi faire. Elle s’est mise à le gifler pour ne plus s’arrêter», raconte le bonhomme. Tous les passagers s’empressent de lui demander la réaction du jeune époux. Il répond : «Evidemment que son mari ne s’est pas laissé faire. Il lui a, non seulement, rendu ses gifles, mais il a ramassé toutes ses affaires et l’a renvoyée chez elle en la répudiant. Sey ba fala yem. Ainsi prit fin le mariage.» Euskeuy !
Victime de la mobilité urbaine