EN COULISSES : ENQUÊTE DE CE MERECREDI 16 AVRIL
De salves en salves...
Restons dans ce dossier pour dire que l'Etat n'a pas livré tout ce qu'il avait par devers lui. Et c'est maintenant seulement que ce qui peut être considéré comme une sorte de contre-offensive démarre, avec comme première salve, l'information livrée hier par la presse relative à un compte bancaire déniché à Singapour dans lequel se trouve 93 millions de dollars. Si de “petits biscuits” comme l'assurance-vie de Karim Wade contractée à près d'un million de dollars et lâchée dans la place est une fuite dont le but est aussi de montrer jusqu'à quel niveau Karim peut mettre facilement un demi-milliard sur la table, il reste que d'autres infos présentes dans le dossier vont de plus en plus...fuiter.
Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keïta prônent des patrouilles mixtes...
Le Sénégal et le Mali ont décidé, dans le volet sécuritaire de leur coopération, d'organiser des patrouilles mixtes pour sécuriser leurs frontières communes. C'est ainsi que les présidents sénégalais et malien, Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keïta, ont réaffirmé “leur entière disponibilité à renforcer la concertation et la coopération” entre les deux pays dans le domaine de la sécurité. Une coopération qui, selon le communiqué conjoint publié à la fin de la visite du président malien à Dakar, touche “la lutte contre la criminalité transfrontalière organisée et le terrorisme, par l’organisation de patrouilles mixtes des forces de défense et de sécurité des deux pays”. Il faut rappeler que le Sénégal vient d'envoyer un 2e contingent de soldats pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Nouvelle nomination du Pr. Abdoulaye Bathily en Afrique Centrale : Le Sénégal attend IBK pour s'en féliciter
Que le gouvernement du Sénégal attende la présence sur son sol du président malien Ibrahima Boubacar Keïta dit IBK pour se féliciter de la nomination du professeur Abdoulaye Bathily en qualité de représentant spécial des Nations-Unies en Afrique Centrale, peut ressembler à une caution tardive. En effet, cette mesure a été prise depuis le mois de février, après que fut soulevée une mésentente entre l'ancien leader de la Ligue démocratique et IBK qui l'accusait de rouler pour Blaise Compaoré, président du Faso et facilitateur dans la résolution de la crise malienne. C'est ainsi que le Pr Bathily a eu cette “promotion” qui l'écartait du dossier malien et de son poste de représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies près de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le réchauffement entre Dakar et Bamako est donc la cause de cette approbation à retardement portée par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, qui a rendu public un communiqué.
CAE : Après la perquisition chez Habré, les scellés ouverts depuis lundi...
Après la perquisition effectuée au domicile de l’ex-président tchadien, Hissein Habré par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), c’était place à l’ouverture des scellés. Démarrée depuis avant-hier, lundi, l’audience d’ouverture des scellés a pris fin hier. Celle-ci s’est déroulée en présence de la défense, conformément à la loi qui exige la présence des avocats en l’espèce. A moins que l’inculpé veuille s’en passer ou la défense refuse tout simplement d’assister à l’audience. Ce qui n’est pas le cas pour la perquisition. Car d’après nos sources, il n’y a pas de disposition légale exigeant la présence de l’avocat de l’inculpé. Toujours est-il que la défense se réjouit d’avance. L’un des avocats contacté a révélé à EnQuête que rien de suspect n’a été retrouvé chez Hissein Habré. Sinon, “des jouets simplement, comme un PlayStation”, a raillé la robe noire.
...le “Turban” de Habré en audience aujourd’hui
Restons avec l’affaire Habré. C’est pour dire qu’après le Parquet général et la Commission d’instruction, la Chambre d’accusation va entrer en scène aujourd’hui. D’après nos sources, c’est pour statuer sur l’appel à incident du Parquet général. De quoi s’agit-il exactement ? En fait lors de son audition au fond, l’ex-président incarcéré au Pavillon spécial portait un turban. Le Procureur général Mbacké Fall avait demandé à l’inculpé d’enlever son turban en évoquant les dispositions de l’article 62 du Code de procédure civile. Ledit article stipule que “Ceux qui assistent aux audiences doivent se tenir découverts…”. Les avocats de Habré s’y étaient opposés arguant que le turban fait partie de l’accoutrement traditionnel de leur client. Les juges leur avaient donné raison. Car, après délibéré, les magistrats avaient estimé qu’il n’y avait pas lieu d’ordonner à l’inculpé d’enlever son turban. Mais l’Avocat général n’a pas voulu lâcher l’affaire et avait interjeté appel. En tout cas, les avocats de Habré n’assisteront pas à l'audience.
Inculpé pour corruption, Abdoulaye Diarra...
Dans les liens de la détention depuis vendredi dernier, l’ancien directeur général adjoint de Carrefour médical, Aboulie Diarra, a recouvré la liberté, hier. Toutefois, il a été inculpé pour corruption, révélation de secrets professionnels et dénonciation calomnieuse. Mais après son inculpation, le juge du deuxième cabinet d’instruction l’a placé sous contrôle judiciaire. C’est vendredi dernier qu’il a été déféré au parquet par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane. L’ex-dg a été arrêté suite à une plainte de son exemployeur. Le différend les opposant est relatif à un marché pour l’autonomisation en oxygène médical pour les patients sénégalais, signé avec l’État et dont Carrefour était adjudicataire.
Selon le journal “L’Observateur” qui avait donné l’information, Carrefour Médical avait à cet effet, signé un contrat de maintenance des centrales d’oxygène avec la société française, Rifair. Seulement, des problèmes sont survenus dans l’exécution dudit contrat à cause notamment de l’arrêt de la livraison de pièces de rechange au profit de Carrefour Médical.
...l’ex-DG de Carrefour médical sous contrôle judiciaire
A la suite de cet incident, la société dirigée par Saliou Mboup décide alors de poursuivre Rifair devant les tribunaux sénégalais et français pour non-respect des engagements. Seulement à la surprise des plaignants, au cours de l’audience au Tribunal de Châteauroux, le DG de Carrefour Médical a constaté que la partie adverse détenait des documents confidentiels dont seul son adjoint d’alors, Abdoulaye Diarra, disposait, alors qu’il venait de déposer sa démission. Les investigations menées ont permis de découvrir que le démissionnaire était toujours en contact permanent avec les autorités de Rifair et même pendant le contentieux judiciaire. Abdoulaye Diarra et le DG de Rifair échangeaient des courriers électroniques et assistaient même aux réunions des avocats de Rifair. Les mêmes investigations ont révélé que l’ex- DG adjoint dirigeait la collaboration entre Carrefour Médical et le fournisseur de groupes électrogènes Gesan et exigeait une commission de 5% de la part de cette société. Les plaignants évaluent les commissions à 39 351 euros soit plus de 25 millions F CFA.