EN COULISSES : ENQUÊTE DE JEUDI 20 FEVRIER
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Justice, des magistrats “fliqués”
Bien que loin du Sénégal, Me Abdoulaye Wade a toujours des relais au niveau de l'Etat. C'est en tout cas ce que pensent certains cercles du reste bien informés de l'Etat qui ciblent la magistrature. On ne sait pas trop d'où viennent ces renseignements, mais il semble bien que les dernières manœuvres autour des recours de Karim Wade auprès de certaines hautes juridictions ne soient pas étrangères à cela. Le pouvoir surveillerait ainsi certains gros calibres comme du lait sur le feu. Il faut sans doute dire, pour atténuer, que les rapports entre les politiques et les magistrats ont toujours été ambigus. Lors de la dernière présidentielle de 2012, ils avaient atteint un pic tellement dangereux que certaines “robes rouges”, surtout du Conseil constitutionnel, craignaient pour leur vie.
Bachir Diawara tire à boulets rouges sur la CREIF
En marge de la visite de Serigne Modou Kara Mbacké à Karim Wade, son ancien directeur de Cabinet Bachir Diawara a fustigé le remplacement de la CREI par le Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). “L’inconstitutionnalité de la CREI qui est une institution fantoche est ainsi prouvée aux yeux de tous ; ceci avec son procureur spécial qui est sous ses ordres”, avance Bachir Diawara. Pour lui, “ces modifications ne changent rien au fond du dossier qui est entièrement politique. Car Macky Sall chef Sindiély Wade, la soeur de Karim, ce qui est la preuve du manque d’indépendance de cette CREI tant louée par les autorités. Il a le monopole de la justice sénégalaise et l’utilise à sa guise pour régler des comptes politiques”.
Marché central de Thiès : la polémique
Quelques jours après l'opération de déguerpissement des tabliers du marché central de Thiès, Diakhao exige la délocalisation du marché. Ce marché, situé en plein coeur de la ville, hante la vie des populations riveraines. Celles-ci, hier, sont descendues dans la rue pour dénoncer leur cohabitation avec “le marché de la mort”, une “bombe écologique et environnementale” qui allie insalubrité, insécurité et occupation anarchique de la voie publique, selon Abdoulaye Ndiaye, porte-parole des habitants. “Avec son odeur nauséabonde et nocive, le marché Sahm est un champ propice aux germes viraux et microbiens. Aujourd’hui, les populations d'ici souffrent de maladies comme la tuberculose, l’asthme, la gale, la typhoïde, tout cela à cause de la pollution, ajoute-t-il.”
Marché central de Thiès : la polémique (suite)
Interpellé, le premier adjoint au maire, à qui les marcheurs ont remis un mémorandum au terme de leur procession, s'est déchargé sur...l’Etat. Yankhoba Diattara qui dit avoir demandé au gouvernement, après l’incendie du 22 octobre 2013, un appui pour la construction d’un nouveau marché aux poissons “digne de ce nom”, soutient que sa requête est restée sans suite. Néanmoins, a-t-il promis, la mairie a pris l’engagement de “trouver les moyens” d'ériger ce nouveau marché aux poissons. “Nous avons déjà un site aux environs de Keur Modou Ndiaye qui est capable d’abriter cette infrastructure. Je suis prêt à faire un prêt de 500 millions pour construire un nouveau marché si l’Etat ne réagit pas”, a affirmé Diattara. Mais à condition que “les mareyeurs et les commerçants s’engagent pour que ce prêt soit remboursé jusqu’au moindre centime”. L'adjoint s'est montré d'autant plus inflexible sur ce point que, présentement, “les commerçants ne payent ni impôts ni taxes”.
L’appel à la solidarité continue pour le Pr Sankharé
L'appel fait par le Pr Iba Der Thiam au président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, pour qu'il vienne en aide au Pr Oumar Sankharé, n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. En réponse à la sollicitation du député Iba Der Thiam, l'occupant du perchoir de l'hémicycle a fait savoir “qu’il était disposé à apporter son soutien au premier Sénégalais agrégé de Lettres et agrégé de Grammaire, en prenant en charge une partie du montant qui lui est réclamé”, renseigne un communiqué du Pr Thiam. Mais, comme ce n'est qu'une prise en charge partielle de la facture de 21.950,55 euros réclamée par l'hôpital de Marseille pour le traitement du Pr Oumar Sankharé, Iba Der “invite les Sénégalais qui en ont les moyens à accompagner le geste du président Moustapha Niasse, pour que la totalité de la créance soit réunie, ce qui constituerait une façon, pour notre pays, de témoigner sa reconnaissance à un de ses fils, qui l’a grandement honoré par la qualité exceptionnelle de ses prestations universitaires”.
Bés du Ñakk défend la CNRI...
Bés Du Ñakk (BDN) s'est invité dans le débat suscité par le rapport de la Commission nationale pour la réforme des institutions (CNRI), récemment remis au chef de l’État Et lors de la réunion de son Directoire national, le 18 février dernier, le mouvement dirigé par Serigne Mansour Sy Djamil a tenu “à féliciter chaleureusement le professeur Mbow et toute son équipe composée de fils de ce pays, dont le patriotisme, la compétence, la probité intellectuelle, l’expérience, le courage, le sens de l’éthique et le désintéressement ne font l’ombre d’aucun doute”. Bés Du Ñakk estime en outre que “la mission (a été) impeccablement menée”. Toutes raisons qui font que Mansour Sy Djamil et Cie “exhortent le président de la République à faire fi des positions partisanes et tonitruantes venant surtout de son propre entourage, pour ne privilégier que l’intérêt de la nation sénégalaise”.
Les travailleurs de ADS refusent d'être phagocytés par AIBD
L'intersyndicale de Aéroports du Sénégal (ADS) se met en ordre de bataille contre la volonté de faire disparaître leur outil de travail. En effet, c'est ce que ces travailleurs suspectent à travers “l’arrêté N°05.02.2014/02207MTTA/AIBD/ DG du ministre du Tourisme et des Transports aériens portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité de transfert des activités de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass”. A les en croire, cet arrêté veut “enterrer unilatéralement les ADS au profit de AIBD SA qui devait disparaître après la construction de AIBD”, mais, “les travailleurs de ADS et de la Représentation vont apporter une riposte fulgurante aux décisions irresponsables de ces transhumants, opportunistes et ancien liquidateur de ADS sous Wade”, fontils savoir. Aussi comptent-ils organiser une conférence de presse, aujourd'hui, ainsi qu'une campagne d'affichages et d'explications, mais aussi une AG le 26, suivie d'un sit-in. Ça risque de chauffer...
L'UNACOIS Jappo demande le déblocage de 7 160 tonnes d’oignon
A la suite de la décision de l'Agence de régulation des marchés (ARM) de suspendre les importations d'oignon à partir de ce 24 février, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS-Jappo) a demandé jeudi au gouvernement le déblocage total et immédiat de 7 160 tonnes d’oignon et d'un tonnage de sucre se trouvant au port de Dakar. "A ce jour, 7 160 tonnes d’oignons dûment autorisées à être importées sont bloquées au port de Dakar, alors que l’État n’autorise que la mise en consommation de 4 000 tonnes. Cela veut dire que 3 160 tonnes seront avariées si aucune solution urgente n’est trouvée", a averti Tamsir Ibrahima Niane, premier vice-président de cette association d'opérateurs économiques, en conférence de presse, hier. Et selon ces commerçants, la quantité en souffrance au port ne couvre que 14 jours de la consommation sénégalaise, puisque "la consommation journalière des ménages sénégalais en oignon est évaluée à 511 tonnes". S'agissant du sucre, Mame Bouh Diop a pour sa part avancé : "Conformément au quota délivré aux commerçants, un tonnage important légalement autorisé par la Direction du commerce intérieur est encore bloqué au Port autonome de Dakar, à la charge de nos membres, qui continuent de payer des frais de magasinage." Il estime qu'il est "urgent d’établir un nouveau système de gestion des importations et de trouver une solution consensuelle et durable à ce problème”.
Nécrologie : Décès de Me Birame Sassoum Sy
Me Birame Sassoum Sy, maire de la Commune d’arrondissement de la Médina, est décédé hier, mercredi, à l'Hôpital général de Grand-Yoff des suites d’une maladie. L'annonce est du service presse et communication de la Ville de Dakar qui précise que la levée du corps est prévue aujourd'hui, jeudi, dans la matinée, à la mosquée de Santhiaba. Responsable du Parti socialiste, Me Birame Sassoum Sy était un des adjoints au maire de la Ville de Dakar.
Carnet rose : Malal Talla alias Fou Malade prend une seconde épouse
Pas si fou, ni malade, le Malal. Le rappeur Fou Malade, membre du mouvement Y en a marre, vient d'accrocher un nouvelle barrette à son épaulette. Comprenez qu'il vient de prendre une seconde épouse et c'est lui-même qui nous a confirmé l'info. Espérons seulement qu'il ne sera pas trop occupé désormais à naviguer entre deux eaux, pour négliger les activités de Y en a marre. Beaucoup de bonheur en tout cas au couple Talla ! Le renouvellement des instances du Parti démocratique sénégalais (PDS) s’annonce rude. Déjà, les appétits s’aiguisent chez les uns et les autres. La dernière à dévoiler ses ambitions, c’est la députée Aïda Mbodj qui, au cours du Comité directeur du parti réuni hier à la permanence Oumar Lamine Badji, a déclaré publiquement qu’elle veut désormais la direction du parti. Quitte à affronter Abdoulaye Wade lui-même, le maire de Bambey ne compte pas lésiner sur les moyens pour atteindre cet objectif. Elle a à cet effet appelé ses camarades de parti à plus de mobilisation et de cohésion pour remporter le maximum de collectivités locales lors des prochaines élections locales du 29 juin 2014. D’ailleurs, à propos de ces joutes, le PDS a mis Macky Sall en garde contre toute tentative de report. “Le PDS n’acceptera pas un nouveau report des élections locales. Si Macky Sall ne veut pas aller aux élections, il n’a qu’à démissionner de la tête du pays”, a déclaré Oumar Sarr. Il faut souligner que le Comité directeur a revêtu un caractère particulier parce que presque tous les responsables du parti étaient là, dont Aïda Mbodj qui, pendant longtemps, a brillé par son absence. Au cours de cette rencontre, plusieurs questions dont celle de l'affaire Aïda Ndiongue ont été soulevées.