EN COULISSES : ENQUETE CE DE JEUDI
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TRAFIC DE PIERRES PRÉCIEUSES : La DIC fait tomber un réseau de bijoutiers
C’ est un sale temps sous nos cieux pour les faussaires et autres gros trafiquants ayant choisi Dakar comme plate-forme opérationnelle. Après la grosse prise de la gendarmerie sur les faux billets de banque, c'est la police nationale qui s'est illustrée ce mercredi par une opération couronnée de succès au bout de laquelle des bijoux d'une valeur non encore estimée mais “importante” ont été saisis au quartier Gueule Tapée de Dakar. Des bijoux dont la matière première, à l’image de l’ivoire, est interdite à la vente parce que provenant d’espèces protégées. C'est la Division des investigations criminelles (DIC) de la police nationale sénégalaise qui a frappé ce grand coup à la suite d'une opération mijotée au ministère de l'Environnement sur des tuyaux filés par des organisations internationales. Il s'est agi au début de l'opération de faire la chasse à des réseaux de trafiquants et de receleurs de produits de luxe issus de l'abattage d'espèces protégées par la convention CITES sur les espèces protégées. C'est ainsi que le ministère de l'Environnement a fait entrer en scène les enquêteurs de la DIC qui ont fait mieux que la tâche qui leur a été assignée au début de l'opération Lors de la descente de mercredi à la Gueule-Tapée, des quantités remarquables de pierres précieuses ont ainsi été saisies, emportant avec eux trois frères du célèbre bijoutier Yoro Lam. Au total, huit (8) personnes ont été arrêtées. Il est question pour les enquêteurs de faire la lumière sur leur supposée ou réelle participation à ce trafic à plusieurs tentacules et à la dimension régionale.
Une affaire à suivre !
PDS
La réunion du comité directeur du Pds qu’on annonçait comme enveloppée d’un gros nuage n’aura pas lieu finalement ce jeudi. La rencontre a été reportée jusqu’au mardi prochain. Entretemps, les “frères” de Me Abdoulaye Wade, secrétaire général, vont travailler à arrondir les angles. En effet, il nous revient que le père spirituel va rencontrer ses fils vendredi. Une rencontre à laquelle devraient prendre part tous les initiateurs de la “fronde”. Il s’agit en fait de cadres libéraux comme Modou Diagne Fada, Mamadou Lamine Keïta, Aïda Mbodj, Habib Sy, Abdou Khafor Touré, Abdoulaye Seydou Sow… qui ont organisé un meeting presse pour dénoncer la décision de Wade qui, sans congrès, s’est auto-désigné secrétaire général du parti. Les fils rebelles demandent à leur père de prendre sa chaise pliante et de laisser aux jeunes la place. Ils ont également exigé le renouvellement des instances, avec une purge des anciens sans activité afin de faire la promotion des plus jeunes sur
le terrain.
THIONE SECK
L’étau se resserre autour de Thione Seck. On en sait en tout cas un peu plus sur les conditions de son arrestation. Il nous revient de sources sûres que c’est suite à une filature de 45 jours que les hommes du Commandant Diack de la Brigade de recherche de la gendarmerie de Colobane ont décidé de passer à l’action ce mercredi 27 mai 2015. Selon les enquêteurs, c’est ce jour même que le Malien Alaye Djitèye devait procéder au lavage des faux billets. Si les gendarmes ont eu de si précises informations sur les agissements des suspects, cela est dû au fait que certains d’entre eux, en civil et sous les habits d’un “taximan”, ont eu à transporter à deux reprises le Malien à sa sortie de chez Ballago.
THIONE SECK (SUITE)
Restons sur cette affaire Thione Seck pour signaler que d’après les hommes en bleue, la trentaine de millions de Fcfa en bons billets trouvés chez le leader du Raam Daan devaient servir à payer le Malien Djitèye, spécialiste dans le lavage des faux billets de banque. Par contre, il nous revient toujours de sources proches de l’enquête que l’argent trouvé dans la chambre de Kiné Diouf (entre 5 et 9 millions de Fcfa) appartiendrait à la femme de Ballago et à sa fille Moumy. Thione Seck et son présumé complice Alaye Djitèye ont été arrêtés avec une importante quantité de faux billets de banque le 27 mai dernier. C’est ainsi qu’ils ont été inculpés avant-hier mardi et placés sous mandat de dépôt par le juge Samba Sall du 2ème cabinet d’instruction. Lequel a suivi le réquisitoire introductif du Procureur de la République. Aux dires des avocats de l’artiste chanteur, l'entrevue avec le magistrat instructeur a été une occasion pour leur client de réfuter les accusations portées à son encontre, avant de se constituer partie civile.
PAPE ALBOURY NDAO
Pape Alboury Ndao n’est pas du tout content de l’Ordre national des experts-comptables et des comptables agréés (ONECCA). Le patron du cabinet RMA est attaqué de tout bord et traîné en justice par Karim Wade à cause de son rapport sur le compte de Singapour. Mais, si l’on se fie à ses propos, il n’a pas bénéficié du soutien de ses pairs et ne comprend pas non plus leur manque de solidarité à son égard. “Je n’ai pas d’explication mais je pense qu’une corporation animée par une volonté de solidarité devait avoir une autre attitude que celleci”, a fustigé Pape Aboury Ndao.
ME EL HADJ DIOUF
En marge du point de presse sur l’affaire Pape Alboury Ndao et les 47 milliards de Singapour, Me El Hadj Diouf s’est prononcé sur le débat suscité par le groupe consultatif des nations qui exige la libération de Karim Wade. Le tonitruant avocat qui fait partie des conseils de l’Etat, fidèle à luimême, n’a pas mâché ses mots à l’endroit de ceux qui jugent “arbitraire” l’emprisonnement du fils de l’ex-président Wade. “Un groupe de travail, qu’est-ce qu’il vaut devant une justice ?” s’est interrogé Me Diouf avant d’ajouter : “Qui nous dit que ce n’est pas un groupe formé peut-être de mécaniciens, de marchands ambulants ?” Soulignant que le groupe consultatif ne fait même pas partie des instances des Nations unies, l’avocat de poursuivre pour s’en désoler : “Ce groupe n’a tenu compte que des observations des avocats de Karim.” A ses yeux, “c’est un conte et l’on veut prendre le Sénégal pour une République bananière”. “On ne sait même pas s’ils ont été corrompus”, a conclu l’avocat.
AIDA NDIONGUE
Giflé par Aïda Ndiongue lors de leur confrontation dans l’enquête sur les produits phytosanitaires, Khalifatoulaye Coulibaly va maintenant “se consoler” avec la somme de 1 million de francs CFA. La Cour d’appel de Dakar qui a rendu son verdict hier, a infirmé le jugement rendu en première instance. Le juge correctionnel avait en effet reconnu Aïda Ndiongue coupable de violences et de voies de faits. Pour la sanction, le juge avait infligé à l’exsénatrice libérale une amende de 20 000 francs en sus des dommages et intérêts d’un montant de 30 000 francs. Jugeant modique le montant des dommages et intérêts qui lui étaient alloués, Khalifatoulaye avait fait appel et réclamait 20 millions de francs CFA.
PROCÈS HABRÉ
Hissein Habré ne veut pas déroger à sa ligne de défense. Extrait hier de la prison du Cap Manuel aux fins de comparution devant le Président de la Chambre Africaine Extraordinaire d’Assises, Gberdao Gustave KAM, pour son interrogation préalable en application de l’article 244 du Code de procédure pénale sénégalais, l’ex-dirigeant tchadien n’a pas ouvert la bouche. Selon ses avocats, il a été amené de force au siège de la Crei. Ce que les Chambres africaines réfutent, dans un communiqué parvenu à EnQuête. En présence de ses avocats, il a gardé le silence durant toute la séance, choisissant de ne répondre à aucune question. Il faut cependant préciser qu’il n’a pas été contraint à comparaître. L’ordre d’extraction délivré par le Parquet a été exécuté par les éléments de l’administration pénitentiaire sans heurts ni violences.
JOURNÉES ÉCONOMIQUES
Après le nord, le sud et le centre du Sénégal, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) se rend aujourd’hui à l’ouest du pays notamment dans la région de Thiès. Prévues les 4, 5 et 6 juin avec pour thème : “Thiès, un pôle d’équilibre en devenir”, ces journées économiques ont pour objectif de permettre à Thiès d’absorber plus d’investissements et d’atténuer les disparités entre Dakar et le reste du pays, à en croire le patron de la Cnes qui était avant-hier face à la presse. La question du foncier sera aussi au menu des discussions durant cet évènement, car “il ne faut pas que Thiès subisse le même sort que Dakar qui a épuisé toutes ses réserves foncières”, a soutenu Mor Talla Kane. Pour cette quatrième édition, les zones concernées sont l’axe Thiès-Dakar, avec la participation des zones limitrophes de Fatick, Louga et Diourbel. Si chacune des éditions ont accueilli plus de 2 000 participants, cette année, 1 000 participants sont attendus durant ces journées économiques de l’ouest.