EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI
DETTE DES PAYSANS - L’Etat efface 13,6 milliards de francs Cfa
Cela va sans doute donner une bonne bouffée d’oxygène aux paysans. L’Etat a décidé d’effacer l’ardoise que ces derniers lui doivent et qui est lourde de 13,6 milliards de francs Cfa. De façon concrète, c’est la dette contractée par les producteurs auprès de la Caisse nationale de crédit agricole Sénégal (CNCAS) qui est concernée. Il s’agit d’assainir le portefeuille de la banque pour lui permettre de faire face aux sollicitations en matière de crédit. Selon nos informations, c’est une première tranche de 5 milliards de francs Cfa qui sera effacée de l’ardoise des paysans en 2014, alors que 8,6 milliards de francs seront pris en charge en 2015. L’objectif visé est de relancer le crédit et la production en éliminant les goulots d’étranglement et permettre des investissements pour exploiter les terres qui ne manquent pas à l’intérieur du pays. Cette option vise ainsi à relancer le programme de l’autosuffisance alimentaire. Ce sont les producteurs de riz au niveau de l’Anambé, les producteurs de tomates ainsi les cotonculteurs (Tamba, Kolda et Kédougou) qui devraient plus en bénéficier. Il faut par ailleurs savoir que de plus en plus de critiques sont émises par rapport aux subventions de l’arachide alors que d’autres secteurs stratégiques comme la production rizicole sont traités en parents pauvres. Les subventions appliquées sur les prix au producteur sont évaluées à plus de 10 milliards Cfa par an alors que les effets sur l’économie semblent minimes…
Dansokho
Absent du Sénégal depuis six mois pour des raisons de santé, Amath Dansokho est de retour à Dakar. Et il respire la forme. C’est hier soir qu’il a foulé le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Il faut dire qu’il a traversé des moments assez difficiles, mais en vieux “coco” qui en a vu d’autres, Dansokho s’est bien tiré d’affaire. D’hôpital en hôpital, il a ainsi été bien retapé et a pris la peine de bien se reposer. Amath Dansokho a quitté la direction du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), il y a quatre ans, pour occuper le poste honorifique de président d’honneur, laissant le Secrétariat général à Maguette Thiam.
CNRA
Après les mises en garde, le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) est passé à
l'action après juste trois jours de campagne électorale. Cinq organes de presse, accusés d'avoir violé des dispositions du code électoral, ont été sanctionnés. En effet, dans un communiqué reçu à EnQuête, le CNRA a indiqué que ces organes ont fait l'objet d'une mise en demeure conformément au code électoral et la loi 2006-04 du 4 janvier 2006. Un code qui réprimande “l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse, de la radiodiffusion, de la télévision et de tout autre support”. À cet effet, le communiqué renseigne que la Sen Tv, la 2Stv, Direct Infos, Seneweb, Walfadjri sont les organes épinglés par la veille des services de monitoring du CNRA.
CNRA (suite)
Il est reproché à ces organes diverses effractions allant de la publication de spots publicitaires en faveur des candidats, à la propagande électorale. Toutefois, “en cas d’inobservation de la mise en demeure, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel peut prendre une sanction qui peut consister en la suspension totale ou partielle d’un programme”, avance le communiqué. Les sanctions qu'encourent ces organes vont d'une suspension d'un à trois mois des émissions ou d'une sanction pécuniaire pouvant atteindre 10 millions F CFA. En cas de non-respect d'une décision du CNRA, une pénalité journalière pouvant aller jusqu'à 500 000 F CFA est également exigée.
Délinquants à col blanc
Le lobbying de leurs parents n'y aura rien fait. Les moutards fils de VIP, qui volaient les chèques de leurs géniteurs, ont été placés sous mandat de dépôt, hier, par le 4e cabinet du juge d'instruction, en même temps que leurs complices. Tous inculpés pour association de malfaiteurs, vol de chèques et présentation de chèques volés. Comme vous le relatait en exclusivité EnQuête, ce réseau bien structuré de voleurs de chéquiers a été démantelé par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale. Une dizaine de personnes, la plupart des fils de gros bonnets, dont une femme officiant dans une prestigieuse banque de la place, avaient été arrêtées et déférées au parquet. Une source proche de la Justice estimait l'affaire lourde de 300 millions de francs CFA au moins. Ce sont pratiquement toutes les banques de la place qui sont concernées.
Délinquants à col blanc (suite)
Plusieurs gros calibres, dont un célèbre milliardaire répondant aux initiales A.D, sont passés à la trappe de la bande de fils à papa. Ce qui rendait les opérations frauduleuses plus faciles, c'est que certains chèques étaient subtilisés à domicile, par les propres rejetons des victimes. Les malfaiteurs disposaient d’une bonne base de données de spécimen de signatures grâce à des complicités au niveau de certaines banques de la place. Pour reconstituer le réseau et éclairer leur lanterne, les gendarmes avaient dû extraire de prison Pape Thiam Thiopati qui avait été déféré et placé sous mandat de dépôt, dans le cadre d'enquêtes précédentes concernant toujours cette pratique de chèques volés à leurs pères par des enfants gâtés. Selon les éléments de l’enquête, les chèques pouvaient aller jusqu’à 10 millions, retirés naturellement avec des complicités bancaires.
Violence
Hier, la ville de Bargny a pris le relais de la violence électorale. C’est vers 20h30 que la caravane départementale de Benno Bokk Yaakaar qui faisait le tour du département depuis le matin, a rallié son point de chute. La délégation composée de la tête liste départementale Abdourahmane Seck dit Homère, du ministre Oumar Guèye, du maire Mar Diouf, entre autres, était tranquillement assise sur la place publique de Bargny, devant son siège, avant l'adresse au public présent. A ce moment, la caravane de la coalition “And Liggey Bargny” (ALB) rentrait d’une tournée. Les sièges des deux coalitions se jouxtent et sont voisins.
Violence (suite)
Très vite, les esprits s'échauffent alors que les responsables de BBY avaient commencé à s’adresser à leurs partisans. Entre écarts de langage et insultes, les coups de poings pleuvent, de même que les cailloux. Ce qui disperse la foule. Sentant la menace sur leurs patrons, les gorilles les embarquent manu militari. Oumar Guèye, Mar Diouf et Homère Seck sont évacués in extremis et littéralement jetés dans leurs véhicules.
Me Wade
Venu présenter ses condoléances au grand Serigne Ibrahima Diagne, Me Abdoulaye Wade, en a profité pour revenir sur sa défaite du 25 mars 2012. “Lors des élections présidentielles passées, Bassirou Diagne m’avait invité chez lui devant tous les dignitaires lébous et prié pour moi. Mais c’est Dieu qui décide, et tout ce qu’il fait est le mieux pour nous. Le fait que j’aie perdu le pouvoir est ce qui pouvait m’arriver de mieux et aussi c’est ce qui pouvait arriver de mieux au Sénégal”, a dit le pape du Sopi. A l'en croire, cela ne l’empêche pas de vivre. “Si ce jour-là on m’avait déclaré vainqueur, le Sénégal deviendrait une Côte d’Ivoire bis. Deux gouvernements allaient se mettre en place. J’ai refusé cela, Madické Niang peut en témoigner”, avoue-t-il, non sans ajouter : “les autres étaient logés au Radisson, soutenus par les Américains et les Français pour préparer leur gouvernement, que je sois vainqueur ou pas des élections. Je pouvais refuser, parce que le peuple était avec moi. Mais je n’allais pas marcher sur des cadavres pour arriver au palais. Je préfère rester chez moi et ne pas être président du tout”.
Me Wade (suite)
Revenant sur les déboires de son parti après la défaite, il a fustigé l’attitude de ceux qui ont quitté le parti après la déroute et leur donne rendez-vous aux élections locales. “Je suis parti du palais, en paix et ceux qui ont quitté mon parti n’étaient que des transhumants, mais ceux qui ont fondé le parti et qui se sont battus jusqu’à ce niveau sont là. Et dimanche, le jour des locales, vous saurez que nous n’avons pas bougé de notre place”, clame Me Wade. Il ajoute : “je rends grâce à Dieu parce qu’en Afrique, il n’y a pas beaucoup de présidents qui quittent le pouvoir dans la paix. Soit ils sont tués, soit ils s’exilent”. Sur le cas de son fils, il n’a pas voulu s’épancher, il a juste dit : “sur le cas Karim Wade, je me réjouis que la justice française l’ait blanchi. C’est la vérité. Je savais que cela se passerait comme cela.”
MFDC
Le Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnels (MFDC) de Jean-Marie François Biagui s'offusque dans un communiqué que l'agenda judiciaire semble s’accommoder avec l'agenda politique du “prince”. “À peine est-on entré dans la compétition pour les élections locales prévues le 29 juin 2014, que déjà l’on apprend, à travers la presse, la mise en demeure imminente, par la Cour de répression de l’enrichissement Illicite (CREI), du maire sortant de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, par ailleurs député à l’Assemblée nationale, afin qu’il s’explique sur un avoir d’un milliard quatre cent millions de francs, dont l’origine serait douteuse”, justifie le leader du MFDC, qui se demande : “Pourquoi maintenant ? Pourquoi dans l’intervalle de ces deux petites semaines de campagne électorale ?” Mais Jean-Marie François Biagui s'empresse de préciser : “Abdoulaye Baldé n’est pas notre candidat. Pas plus d’ailleurs que ne l’est, pour nous, aucun des autres candidats concurrents.
De Pompiers...
Les transporteurs sénégalais ont accepté de rejoindre la nouvelle gare routière des Baux maraîchers, à Pikine, et de libérer la gare routière Pompiers où l'Etat prévoit la construction de 28 tours de 10 étages chacune, rapporte la RTS. La télévision nationale ajoute que le Président Macky Sall a reçu mardi soir les transporteurs des 45 départements du pays et ces derniers ont accepté la délocalisation de la gare routière Pompiers vers celle des Baux maraîchers. Lors de cette rencontre, les transporteurs ont exposé leurs doléances et préoccupations au chef de l’Etat. Elles sont notamment relatives au renouvellements du parc automobile et aux tracasseries.
...aux Baux maraîchers
La délocalisation de la gare routière Pompiers à Pikine, annoncée à plusieurs reprises, avait été maintes fois reportée. La gare routière des Baux maraîchers, d'une superficie de 16 hectares, est présentée par les autorités sénégalaises, comme la plus grande d’Afrique de l’Ouest. Elle a une capacité d'accueil de 1 500 véhicules, qui vont assurer le transport, entre la région de Dakar et le reste du pays, et entre la capitale sénégalaise et d'autres villes de la sous-région. D’un coût de 7,5 milliards de francs CFA financés par l'Etat du Sénégal, la gare des Baux maraîchers est censée largement contribuer à la modernisation des transports. L’État a confié sa gestion à Sen Transco, une filiale du groupe privé Senecartours choisie à la suite d'un appel d’offres.
Sexualité
20% des filles du Sénégal ont une fois fait un rapport charnel avant l’âge de 20 ans. C’est Kati Tiao chargé du programme ASK Sénégal qui en a fait la révélation, hier. “Il y a toujours des tabous autour de la sexualité. Ce qui fait que beaucoup de personnes ne veulent pas parler aux jeunes sur des sujets portant sur les rapports sexuels. Mais nous savons que près de 20% des filles ont déjà fait des rapports sexuels avant l’âge de 20 ans”, révèle la coordinatrice nationale du programme ASK. Pour boucler l’année scolaire, la fondation africaine pour la recherche et la médecine a organisé une caravane et a sillonné les artères de la capitale de la Petite Côte.