EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI
PDS - Des manoeuvres à l’interne pour renouveler le parti
On vous a parlé hier des manoeuvres politiques en cours, au coeur du Pds, une formation politique qu’il faut particulièrement surveiller. Eh bien, ce qu’il faut ajouter, c’est que les choses pourraient bien s’accélérer dans les jours à venir. La question est de savoir si Me Wade est réellement un acteur du Renouveau qui se dessine au Pds ou si des forces politiques le poussent dans ce sens. Verdict dans les tout prochains jours.
La question fâche au PDS
Avant-goût ? Au Parti démocratique sénégalais (PDS), s’il y a une question qui fâche, c’est le congrès toujours en attente d’être tenu. Interpellé hier sur la question, le porte-parole dudit parti n’a pas du tout été tendre. “Allez poser directement la question à Me Abdoulaye Wade”, a-t-il répondu à la question sur le renouvellement des instances du PDS, comme l’avait promis le président Abdoulaye Wade. Qui, dans une sortie médiatique, avait annoncé une réorganisation du parti après les élections locales. “Je ne peux pas répondre à ces questions”, a-til servi d’un ton ferme. “Je ne peux pas t’apporter une réponse éventuelle sur la situation telle qu’elle se présente”, réaffirme-t-il devant notre insistance. “Je ne peux pas t’apporter de réponse sur cette question”, lâche-t-il.
Action
Nous l’écrivions déjà hier, Macky Sall veut “plus de rapidité dans la mise en oeuvre concertée et pragmatique des politiques publiques en vue d’atteindre le cap fixé à travers le Plan Sénégal émergent (PSE), l’unique référentiel stratégique de pilotage de l’action gouvernementale”. On dira qu’il n’a pas trop le choix, plus de deux ans après son arrivée au pouvoir… Dans ce sens, lit-on dans le communiqué, “le gouvernement devra être un gouvernement d’actions par l’intensification des réalisations et des réformes du PSE, dans une démarche de performance axée sur la rationalisation de la dépense publique et l’efficacité budgétaire, tout en restant résolument engagé dans la prise en charge des urgences économiques et sociales concernant les secteurs névralgiques de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, de l’agriculture (promotion de l’autosuffisance en riz et de l’horticulture), de l’habitat social et de la rénovation urbaine avec le
développement des pôles urbains”.
Démarche
Pour sa part, le nouveau Premier ministre Mouhamed Dionne “a insisté sur la nécessité de se mettre, sans délai, au travail pour faire face aux urgences soulignées avec pertinence par le chef de l’Etat et rendre effectives les dix sept (17) réformes à engager dans le cadre du PSE pour promouvoir davantage l’amélioration de l’environnement des affaires et le renouveau du service public”. Dans cette optique, “il a souligné la nécessité pour le gouvernement d’inscrire ses actions et le traitement des dossiers, dans une démarche empreinte de solidarité, de célérité, de rigueur, de méthode et d’efficacité, afin d’apporter les changements structurels attendus dans tous les secteurs, tant dans la conceptualisation que dans la mise en oeuvre d’importants programmes en faveur des populations”.
Confort
Relevant la bonne organisation des élections municipales et départementales du 29 juin dernier, hier, en conseil des ministres, Le chef de l’Etat a pris acte des résultats de ces élections. Et c’est pour noter “que la coalition de la majorité présidentielle a conquis la confiance de nos concitoyens dans une trentaine de départements sur les quarante- deux conseils départementaux”. A l’en croire, “ces résultats confortent le gouvernement dans ses choix stratégiques et l’efficacité des actions engagées jusqu’ici auprès des populations”. Aussi, le Président Macky Sall “a exhorté le gouvernement à consolider cette confiance par une territorialisation des politiques publiques plus soutenue à travers, notamment, une écoute attentive des populations et une proximité active du gouvernement dans la satisfaction des aspirations des populations”.
Constructions scolaires
D’aucuns s’attendaient, à l’occasion de ce premier conseil des ministres du gouvernement Mouhamed Dionne, à une batterie de mesures individuelles, dans la foulée des sanctions attendues, suite aux dernières élections, concernant surtout des directeurs de sociétés et autres agences publiques. Il n’en a rien été. Et la seule mesure prise concerne la nomination de Ousmane Diop, Ingénieur en génie civil, comme directeur des Constructions scolaires. Il remplace Abdoul Aziz Aw, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Podor
Des contentieux en cours de liquidation suite aux élections locales du 29 juin dernier, celui de Podor est le plus à surveiller. Non parce que les résultats proclamés par la Commission départementale de recensement des votes ne donnent, sur l’ensemble des suffrages valablement exprimés, qu’un écart de 16 voix, entre Aïssata Tall Sall (2111 voix) et Mamadou Racine Sy (2095 voix), mais parce que la Cour d’Appel de Saint-Louis n’a pas encore tranché en faveur de l’un ou l’autre candidat. Or, il suffirait d’un rien pour que la majorité change de camp. Et même si les deux concurrents n’ont eu cesse de clamer leur confiance en la justice, un changement de majorité sur décision de la Cour d’Appel de Saint-Louis pourrait induire une lecture politique, quelle qu’en soit par ailleurs la valeur juridique. En effet, Aïssata Tall Sall, qui était entrée en “dissidence” pour s’opposer à Ousmane Tanor Dieng secrétaire général du Parti socialiste, lors du dernier congrès de cette formation politique, ne manquerait pas de voir derrière ce désaveu judiciaire la main du pouvoir. Surtout que plus en aval du fleuve, à Saint-Louis précisément, la victoire attribuée à la coalition dirigée par Mansour Faye, beaufrère du chef de l’Etat, avait été contestée par Ahmet Fall Braya et sa liste de l’opposition dirigée par le Parti démocratique sénégalais.
Cumul
La nomination comme ministres de certaines têtes de listes gagnantes lors des élections locales pose la question des cumuls de postes. Aussi, les étudiants ressortissants de Kaolack, regroupés dans une association, ont appelé le ministre Mariama Sarr à retirer sa candidature à la tête de la mairie de la capitale du Saloum. “Notre volonté, c’est de voir le ministre de la Femme Mariama Sarr se retirer de la course, pour laisser Serigne Abdoulaye Mountakha Niass, conseiller spécial, briguer les fonctions de maire de la ville de Kaolack avec l’ensemble de la coalition et des populations”, a dit Babacar Guèye, le secrétaire général de ladite association, dont les propos sont rapportés par l’APS.
Absence
L’absence d’un fils du Sud dans le nouvel attelage gouvernemental n’a pas fini de défrayer la chronique à Ziguinchor. Certains trouvent cela logique, vu que Ziguinchor a sanctionné Benoît Sambou et la liste Benno Bokk Yaakaar. Mais, pour Alassane Sarr, candidat malheureux à la mairie de Ziguinchor et président des Volontaires pour l’émergence économique de Ziguinchor (VEECOZI), le président Macky Sall n’a pas sanctionné la région de Ziguinchor parce qu’elle n’a pas voté pour sa coalition. “Sans ministre, c’est dommage ! C’est un choix délibéré du Président. Il faut qu’il rectifie le tir, surtout qu’il a annoncé beaucoup de projets pour la Casamance. Sinon cela va accentuer la frustration des populations”, a soutenu M. Sarr, lors d’une rencontre avec la presse pour tirer le bilan des Locales. “Compte tenu de la position géographique de la région, nous avons toujours besoin d’un ministre pour se sentir sénégalais. Nous n’allons pas brûler le drapeau national comme cela s’est passé ailleurs. Le Casamançais sait taire ses souffrances “, a-t-il souligné. Mais le problème est qu’aussi Viviane Pampassy, ministre de la Fonction publique et Moustapha Lo Diatta, Secrétaire d’Etat chargé de l’Accompagnement et des organisations professionnelles sont tous les deux originaires de la Casamance…
Absence (suite)
Le président de VEECOZI estime par ailleurs que la défaite du parti du président de la République est une sanction administrée à des personnes qui, du fait de leur proximité avec Macky Sall, ont cru avoir un droit de vie et de mort sur les populations. “Ils ont fait dans l’ostentation, la gabegie, la condescendance, la provocation verbale et parfois dans la violence physique. Ils sont sortis groggy de ces joutes et, en très mauvais perdants, ils cherchent des boucs émissaires pour justifier leur débâcle. Tout le monde savait que Benoît Sambou ne pouvait pas gagner la mairie de Ziguinchor encore moins Doudou Ka”, a soutenu Alassane Sarr, selon qui, Abdoulaye Baldé a eu le temps de peaufiner sa victoire pendant son “séjour carcéral à ciel ouvert “. Mr Sarr a ajouté, pour expliquer la victoire du maire de Ziguinchor, que ce dernier a eu le temps de corriger les erreurs commises entre les deux tours de la présidentielle de 2012.
Centres d’excellence africains
C’est un financement de 8 milliards de F CFA que la Banque mondiale va décaisser au profit du projet de Centres d’excellence africains (CEA) pour le Sénégal. L’accord y relatif sera signé ce jeudi 10 juillet, au ministère de l’Economie et des Finances, par l’argentier de l’Etat du Sénégal, Amadou BA et Vera Songwe, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal. Selon le communiqué parvenu à EnQuête, les centres d’excellence ont “pour objectif de promouvoir la spécialisation régionale parmi les universités participantes dans des secteurs qui font face aux défis régionaux et renforcent les capacités de ces universités à fournir des formations de haute qualité et en recherche appliquée”.