EN COULISSES : ENQUETE DE CE MARDI 15 OCTOBRE
NON-RESPECT DE LA PARITÉ L’ASSEMBLÉE NATIONALE – Les femmes prêtes à saisir les juridictions africaines
Le non respect de la parité dans le nouveau bureau de l’Assemblée nationale continue de susciter des vagues de contestation. Après les deux députées, Aïda Mbodj et Hélène Tine, qui ont fustigé la démarche, ce sont les organisations de femmes et de la société civile qui veulent porter le combat. Et c’est le Caucus des femmes leaders pour la parité qui monte au créneau, demandant au président de la République et au président de l’Assemblée nationale d’effacer ce qu’il qualifie de ''tache odieuse sur le linge immaculé de notre démocratie''. En conférence de presse, hier, au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), ces femmes leaders comptent même, s’il le faut, ‘’saisir les juridictions supranationales comme la CEDEAO et la Cour africaine des droits de l’Homme''. Des femmes parlementaires ont assisté à cette rencontre. Il s’agit de Aïda Mbodj, Awa Diop, Seynabou Wade, Hélène Tine. Selon la députée maire de Bambey, si la parité n’est pas respectée à l’Assemblée nationale, ''c’est parce qu’il n’y a pas de séparation des pouvoirs''. Ainsi, ajoute-t-elle, ''c’est le président de la République qui distribue les postes, et si l’application de la parité fait défaut, c’est parce qu’il l’a voulu ainsi''. C’est gênant qu’on cite toujours en exemple le Sénégal et qu'on torpille cette loi sur la parité, se plaint Hélène Tine. ''Nous devrons dire à la face du monde que le Sénégal n’a pas le droit de reculer devant cette loi. Il faut qu’on vilipende les autorités qui veulent torpiller cette loi et crier sur tous les toits pour que ce qui est arrivé ne se reproduise plus'', cogne la députée de Bës du ñakk. Quand à la députée libérale Awa Diop, elle ne ''comprend pas ce qui gêne le président Macky Sall et son parti dans la parité''.
Serigne Modou Mbacké recadré par des dignitaires mourides
L'audition du marabout Serigne Modou Mbacké par les limiers de la Division des investigations criminelles (DIC), pour des propos traitant le chef de l'État de ''courtier de Dangote'' n'a pas eu lieu hier. Joint par EnQuête, le marabout s'est livré à un jeu clair-obscur tout en annonçant que des dignitaires mourides lui ont demandé d'arrêter de parler, ce qu'il dit leur avoir concédé. ''Je suis parti (à la police) avec une forte délégation dont des petits-fils de Serigne Saliou (Mbacké). Mais sur place, on nous a fait savoir ne pas avoir besoin de nous, nous avons rebroussé chemin''. Plus clairement, a ajouté le jeune marabout, ''le commissaire m'a fait savoir qu'il a reçu de sa hiérarchie (l'ordre) de ne pas faire l'audition aujourd’hui (NDLR : hier)''. Toutefois, Serigne Modou Mbacké écarte toute idée de médiation ou de manœuvre visant à le neutraliser. ''Après échanges avec de nombreux chefs religieux mourides, j'ai simplement accepté de ne plus parler (de l'affaire Dangote) car je ne peux leur refuser cela, eux nos tuteurs et guides spirituels'', précise-t-il, tout en réaffirmant avoir maintenu tous les propos objet de sa convocation manquée chez les policiers.
Macky Sall a reçu le Grand Serigne de Dakar Pape Ibrahima Diagne Bassirou, hier
Le président Macky Sall semble vouloir ne point faire de jaloux au sein de la collectivité léboue, en proie à un bicéphalisme apparemment sans issue. Aussi, après avoir reçu il y a de cela quelques semaines le Grand Serigne de Dakar Abdoulaye Makhtar Diop, c'était hier au tour de l'autre Grand Serigne de Dakar Pape Ibrahima Diagne. Et les pendules furent à l'heure. C'est en tout cas tout le sens du communiqué reçu par EnQuête, tard hier soir. ''Le président de la République, Macky Sall, a reçu en audience, ce lundi 14 octobre 2013, le Grand Serigne de Dakar Pape Ibrahima Diagne Bassirou'', stipule le document signé du chargé de la communication du Conseil supé- rieur des grands dignitaires de la collectivité léboue, Mame Mactar Guèye. La même source ajoute que ''lors de cette rencontre, qui s’est tenue à 17h30 au Palais de la République, dans une atmosphère empreinte de cordialité, les deux responsables ont eu de larges échanges sur divers sujets d’intérêt national et sous-régional''.
SMS et CCR rappellent à l'ordre Marième Badiane
Tout est parti des sorties ''répétées et intempestives'' de Ndèye Marième Badiane, présidente du Mouvement national des femmes de l’Alliance pour la République (APR) dans la presse. Les membres de la Cellule des cadres républicains (CCR) et du mouvement SMS ont pris l’engage- ment de la ''remettre à sa place''. ''Notre point de vue est que ces sorties sont inopportunes, impertinentes et déshonorantes pour une personnalité de sa posture'', a dit Serge Malou, coordonnateur du mouvement ''Solution Macky Sall'' (SMS). ''Mme Badiane est responsable du réseau des femmes du parti et non la présidente des femmes parlementaires. Quelles que soient ses motivations crypto-personnelles, elle doit apprendre à les reléguer au second plan pour la stabilité et la cohésion du parti''. En point de presse hier, la CCR et SMS recommandent ainsi de bannir de l'APR ''l'indiscipline politique'' qui ''sape des efforts consentis de longue date'' au profit de la ''sagesse et de la concertation'' internes. ''Créons une synergie autour de Macky Sall afin qu’il puisse atteindre ses objectifs et sortir notre nation du gouffre dans lequel le Parti démocratique sénégalais (PDS) a plongé le pays'', ont-ils indiqué, en reconnaissant toutefois que l'Alliance pour la République reste un parti non structuré en phase de massification.
Prix Mo Ibrahim non décerné pour une deuxième année consécutive
C'est la quatrième année et la deuxième consécutive que le prix Mo Ibrahim ne trouve pas de lauréat, depuis sa création en 2007. Pour rappel, il récompense d'anciens chefs d’États africains, qui ont quitté leur fonction dans les trois dernières années, qui ne sont pas allés au-delà de leur mandat électif et qui ont pour- suivi leur action au service du continent. ''Aucun Africain ne remplit ces critères'', a déclaré ce lundi matin le président du comité du prix, l'ancien Premier ministre tanzanien Salim Ahmed Salim. La fondation, lors de sa conférence de presse à Londres, a néanmoins dévoilé son indice de la gouvernance en Afrique en 2013.
Le Sénégal dans le Top 10 de l'indice de gouvernance en Afrique
L'île Maurice demeure en tête, et la République démocratique du Congo et la Somalie continuent de fermer la marche. Peu de changement dans les dix premiers pays, même si le Botswana ravit la deuxième place au Cap-Vert. À noter le grand bond du Sénégal qui arrive en dixième position, après une seizième place l'an passé. Le Sénégal devient donc le pays d'Afrique subsaharienne franco- phone le mieux classé. Le Rwanda fait aussi une belle progression, quinzième, il gagne huit places. Parmi les pays qui décrochent, on retient la Tanzanie, l’Égypte et le Mali.
Remise de chèques à 121 ex-travailleurs d'Air Afrique aujourd'hui
C'est aujourd'hui, mardi 15 octobre, que le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Oumar Guèye, préside la cérémonie de remise de chèques aux ex-agents d’Air Afrique. Et ce seront 121 des 431 ex-travail- leurs restants qui vont rentrer dans leurs fonds, pour une enveloppe d'indemnisations estimée à 750 millions F Cfa, renseigne un communiqué par- venu à EnQuête. C'est la direction générale de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) qui abritera cette cérémonie, à 10h, à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor. Les deux mois qui avaient été impartis au liquidateur, à partir du mois d'août et suivant les engagements du ministère et des syndicalistes, ont été respectés. A la grande joie des travailleurs de la deuxième tranche qui vont enfin recevoir leur dû.
Ahmed Khalifa Niasse : ''Si le prophète (PSL) était là parmi nous, immolerait-il deux jours après Arafat'' ?
Ahmed Khalifa Niasse a cru bon de faire une déclaration sur la Tabaski. Dans le document parvenu à EnQuête et signé du bureau de presse du palais Ahmadiyana, tout se résume en une question : si le prophète (PSL) était là parmi nous, immolerait-il deux jours après Arafat ? La réponse coule de source pour celui qui avait été surnommé ''le mollah de Kaolack'' : ''Bien sûr que non'', lâche- t-il, avant d'invoquer le Coran qui dit : ''N'immolez point les offrandes (Tabaski) jusqu'à ce que le rendez- vous soit atteint''. Malheureusement, à en croire Ahmed Khalifa Niasse, ''la question du jour de la Tabaski au Sénégal n’obéit pas aux critères de certitude par rapport à Arafat mais à une série de raisons dont l’intérêt pour certains (commerçants, vendeurs de moutons, tailleurs, salons de coiffure, taximen) ainsi que l’acrobatie consistant à trouver un modus vivendi Tidiane/Mouride pour qu’il en soit ainsi''. Et le locataire du palais Ahmadiyana d'asséner la sentence : ''Cela va mener certains à immoler inutilement. C’est-à-dire pour la chair animale''. Avant de pointer ''l'hypocrisie'' de la société sénégalaise ''qui frise le ridicule''.