EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
LA PLAINTE CONTRE KARIM WADE CLASSÉE SANS SUITE EN France - L'État du Sénégal dans tous ses états
Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, l'annonce du classement sans suite de la plainte déposée par le Sénégal contre Karim Wade, en France, a mis dans tous leurs états les plus hautes autorités du pays, renseigne une source bien informée. Selon cette dernière, le Palais est “choqué” de n'apprendre cette information qu'à travers la presse française. Et en haut lieu, on ne peut pas comprendre que la France n'ait pas saisi officiellement le Sénégal pour l'informer. En effet, ce sont les avocats de Karim Wade, en conférence de presse, hier, à Paris, qui ont donné la nouvelle aussitôt relayée par les médias français, dont jeuneafrique.com, selon laquelle la plainte déposée par le Sénégal, le 30 novembre 2012, contre Karim Wade pour “enrichissement illicite”, a été classée sans suite, décision motivée par “une infraction insuffisamment caractérisée”. “La France aurait pu faire comme le Luxembourg, Singapour ou Monaco et passer par les canaux adéquats”, se plaint-on au niveau de l’État. Notre interlocuteur de rappeler que le Luxembourg avait bien informé le Sénégal que Karim Wade y avait contracté, avec sa nationalité française, une assurance vie de 882 000 dollars (441 millions CFA). De même, ajoute la source, Monaco en avait fait de même relativement à un compte que Karim n'avait pas déclaré. Et que, plus récemment, c'est Singapour qui renseignait l’État sur ce compte attribué à Karim et où dormaient 45 milliards CFA. Donc, conclut notre interlocuteur, pour l’État, ce procédé cavalier et non diplomatique ne cache-t-il pas une volonté de la France de protéger un citoyen français ? L’État voit derrière tout cela une manière de blanchir Karim Wade sur le dossier français, alors que les enquêtes se poursuivent. Aussi, l’État n'écarte pas l'idée de saisir les autorités françaises compétentes pour dénoncer ce parti pris flagrant.
Karim procès
Restons avec l’affaire de la traque des biens mal acquis, particulièrement celui d'entre eux qui polarise aujourd'hui toutes les énergies et qui croupit en prison depuis avril 2013. Vous aurez deviné qu'il s'agit de Karim Wade, dont une source habituée des allées du palais de justice renseigne que ses avocats ne sont pas loin du clash avec la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Notre interlocuteur n'est pas en mesure de mettre le doigt sur les raisons de ce clash, mais EnQuête rappelle que la mise à disposition du dossier du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade à ses avocats avait récemment suscité une polémique entre ces derniers et la Chancellerie. Que les avocats de Karim Wade s’en prennent aux magistrats de la Crei ne saurait constituer une surprise. Nous y reviendrons donc.
Karim procès (suite)
Mais nous ne quittons pas Karim Wade et ses conseils. Car la date du procès approche dangereusement. Et nos sources relèvent que la tension ne baisse pas d'un iota et que le pool d'avocats en charge de la défense de l'ancien ministre d’État s'élargit. Désormais, on y retrouve des avocats nationaux, bien sûr, mais aussi des Français de Paris, ainsi qu’un avocat venu des États-Unis. Pour dire que c'est une véritable armada de robes noires qui va entourer Karim Wade, au cours de son procès. Toutefois, nos sources pensent savoir que la date de ce procès, fixée au 31 juillet, comme vous l'annonçait EnQuête, pourrait être repoussée. Attendons de voir…
Faussaires
Décidément, tous les moyens semblent bons pour gagner de l’argent. Les éléments de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale viennent de démanteler un puissant réseau de quatre faussaires. Pour atteindre leur objectif, les enquêteurs ont dû entrer dans la peau des faussaires pour commander 50 millions de francs Cfa. Les éléments de la Gendarmerie ont dû entrer dans la peau de trafiquants à qui ils ont proposé 5 millions de francs Cfa en vraies coupures contre les 50 millions en faux. C’est au moment de la livraison de la “marchandise” que les malfaiteurs ont été arrêtés. Du matériel a été saisi dont des scanners très sophistiqués, du papier, de l’encre noire etc.
Faussaires (suite)
Des éléments du commissaire Ibrahima Diop de la Sûreté Urbaine de Dakar ont aussi démantelé un réseau de faussaires qui s'activaient dans la fabrication de faux documents administratifs, particulièrement des permis de conduire, cartes grises etc., rapporte dakaractu. com. C'est un agent de police de faction sur la route de Rufisque qui a levé le lièvre lors d'un contrôle de routine. Tombant sur un conducteur répondant au nom de Alpha Oumar, l'agent n'a eu aucune peine à se convaincre que le permis de conduire présenté par ce “démarcheur” à Thiès était un faux. Acculé, le détenteur du faux document passera rapidement à table avant de balancer un nommé Alioune Diop, éleveur de son état. La perquisition chez ce dernier sera fructueuse pour les limiers, qui mettront la main sur tout un arsenal servant à la confection de documents administratifs, ainsi que 43 faux permis de conduire, une bouteille de colle blanche, des photos d'identité et autres cartes grises. En plus de tout cela, un faux document d'agrément de transport routier a été trouvé sur les lieux.
“Diogué”
La réception du navire cargo baptisé “Diogué”, du nom d’une île située dans l’embouchure du fleuve Casamance, se fera par le Consortium sénégalais d’activités maritimes (COSAMA), samedi à Ziguinchor, annonce un communiqué. “Le COSAMA vient de traduire en acte concret les engagements des pouvoirs publics, en mettant à la disposition des opérateurs économiques du Sénégal un navire cargo Multipurpose de 2155 tonnes baptisé 'Diogué', acquis grâce à la garantie du COSEC et sur financement de la BNDE”, précise la source, La cérémonie est prévue à partir de 16 h à la gare maritime de Ziguinchor. Et à en croire le communiqué, “le navire 'Diogué' est un cargo polyvalent qui vient renforcer la flotte navale nationale et soulager ainsi les opérateurs économiques qui rencontraient jusqu’ici d’énormes difficultés pour acheminer de grandes et diverses quantités de marchandises entre le Nord et le Sud du Sénégal, ainsi que les pays limitrophes”.
Sondage
En voilà un sondage qui fera jaser, en direction des locales du 29 juin 2014 et l'élection du maire de la capitale sénégalaise. Réalisé par le cabinet International Communication (INTERCOM), du 1er au 13 juin 2014, il donne à l'ancien maire de Dakar, Pape Diop, 161 points, le mettant devant l'actuel maire sortant Khalifa Ababacar Sall, 127 points, avec en troisième position le Premier ministre Aminata Touré, 109 points. “Dans le cadre de cette étude, l'équipe du cabinet INTERCOM a travaillé sous la conduite de Abdoulaye Kane, doctorant ès sciences de l'information et de la Communication. Elle a interrogé un échantillon de 900 personnes, qui se veut représentatif des 5 sous-populations concernées : les jeunes, les femmes, les groupes vulnérables, les acteurs du secteur public et les acteurs du secteur privé”, renseigne le communiqué parvenu à EnQuête. Il faut remarquer que Pape Diop a fait son maximum avec les “groupes vulnérables”, Khalifa Sall avec les “jeunes” et Mimi Touré avec les “femmes”. Sondage fabriqué ou sérieusement mené ? L’avenir nous dira…
Bourses
Le programme des Bourses de sécurité familiale franchit une nouvelle étape, ce jeudi 19 juin, avec la cérémonie de lancement officiel du démarrage du paiement de la phase de généralisation. Ce sera dans la région de Kaffrine. Jusque-là, 100 000 ménages vulnérables avaient été sélectionnés, “avec une forte implication de l’ANSD, des autorités administratives et des populations locales” pour bénéficier d’une “bourse annuelle de 100 000 F CFA pendant cinq ans”, renseigne la note qui nous est parvenue. Selon la même source, “la phase de généralisation du Programme national de Bourses de sécurité familiale permettra d'ici 2017 d’accompagner 250 000 ménages en situation d’extrême pauvreté et/ou de vulnérabilité pour réhabiliter leurs capacités productives et favoriser leur insertion dans le tissu socioéconomique”. Pour rappel, “pour être éligible à ce programme, il faut être un ménage en situation d’extrême pauvreté ayant au moins un enfant âgé de 0 à 5 ans ; un ménage en situation d’extrême pauvreté ayant au moins un enfant scolarisable (âgé de 6 à 12 ans)”.
Banque mondiale
Dans le cadre d'une enquête, “le Groupe de la Banque mondiale souhaite connaître l’opinion de ses clients et de ses partenaires qui participent au développement du Sénégal ou qui observent des activités liées au développement social et économique”. L’enquête a aussi pour objet de “permettre à l’équipe du Groupe de la Banque mondiale qui intervient au Sénégal de mieux comprendre la manière dont le travail de l’institution est perçu”, indique le communiqué parvenu à EnQuête. C'est un des instruments que le Groupe de la Banque mondiale emploie pour évaluer les vues de ses parties prenantes, et formuler des stratégies plus efficaces pour appuyer le développement du Sénégal, ajoute la source.