EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE - Comment Wade a tenté de se rattraper…
Qui l’eût cru ? Le secrétaire général national du Pds a bien tenté de participer au 14ème Sommet de la Francophonie, mais à sa manière. Si sa décision de décliner les invitations de son successeur Macky Sall a été appréciée par les “ultras” de son parti, certains de ses proches lui ont fait remarquer le manque de pertinence à boycotter une rencontre où devaient se retrouver plus de 200 journalistes, sans compter les personnalités de tous ordres qui ont bouclé hier le Forum économique de la rencontre de Dakar. Occasion n’était plus propice pour valoriser son actuel combat politique. Littéralement pris entre deux feux, avec son habituel talent de manoeuvre, Me Wade a insisté pour dire qu’il ne saurait accepter une invitation du Président Macky Sall. Par contre, il considérerait avec plus d’égards une éventuelle approche de l’ancien secrétaire de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), Abdou Diouf. En clair, il était partant si une invitation officielle émanait de l’Oif, mais pour ne pas se dédire encore une fois, il a maintenu sa position de dire niet à tout signal venant de la présidence de la République du Sénégal, comme il l’a clairement souligné lors du dernier meeting de l’opposition tenu à la Place de l’Obélisque à Dakar. La principale porte d’entrée recherchée a été la famille de…Diouf, à la dernière minute. De sources bien informées, un missi dominici du secrétaire général du Pds, a contacté la famille de l’ex-secrétaire général de l’Oif (Organisation internationale de la Francophonie) pour organiser une discrète rencontre qui aurait été naturellement médiatisée pour aboutir à une arrivée en fanfare du “Pape du Sopi” à Diamniadio. Et imaginez un peu le discours qu’il aurait pu y tenir ! Mais comme il l’avait dit en 1992, (“coalition vers ou ?”), l’ancien président s’est interrogé sur les raisons et les motivations d’une rencontre : “Pourquoi” ? La cible est bien entendue identifiée. Il s’agit de Macky Sall. Pas né de la dernière pluie, le désormais plus célèbre retraité du Sénégal a naturellement envoyé une fin de non-recevoir aux envoyés de Me Wade. Du reste, c’est le président du Sénégal qui organisait la manifestation.
Prié pour se faire honorer lors du Sommet de la Francophonie qui vient de se terminer à Dakar, en tant que troisième président de la République du Sénégal, Me Wade a décliné l’invitation, au motif que le régime issu de sa défaite s’attaquait à sa famille. Quand même constant dans sa démarche pour insister sur le volet politique des déboires judiciaires de son fils Karim Wade, cette énième manoeuvre ne pouvait prospérer car, après tout, lui et Abdou Diouf se connaissent trop bien. Deux responsables du Pds contactés par nos soins n’ont pas voulu se prononcer, attendant de “vérifier” que “l’impensable” pour le premier, “le très possible” pour le second, aient pu se produire. Abdou Diouf, selon ses proches qui ont parlé à EnQuête, n’a pas voulu prêter la moindre oreille attentive aux approches du toujours chef de l’opposition.
THIONE/MACODOU
Pour la troisième fois, le procès entre Thione Seck et Macodou Dieng a été renvoyé pour le même motif : la comparution des deux parties. Dans cette procédure, c’est le second nommé, gérant de l’Entreprise de Promotion Immobilière (EPI), qui avait saisi la justice d’une plainte contre le musicien pour lui réclamer la somme de 10 millions. Le père de Waly Seck avait en effet signé un protocole d’accord avec l’Entreprise de Promotion Immobilière, pour qu’un terrain de 10 hectares, sis à Lac Rose, lui soit vendu à 100 millions de F CFA. Le lead vocal du Raam Daan aurait donc promis de verser ladite somme, après mutation à son nom de la parcelle en question. Et Depuis, le chanteur disposerait de l’original de la délibération d’attribution du terrain. Mais, à partir de ce moment, Thione Seck n’aurait pas honoré sa part du contrat. Il n’aurait pas versé les 100 millions en question. Raison qui fait que le promoteur a saisi le tribunal pour que justice lui soit rendue. Dans la citation, Macodou Dieng demande le paiement de 100 millions de F CFA, ainsi que 30 millions de dommages et intérêts. A noter que le chanteur avait pour sa part confié à la presse qu’il appartiendra à la juridiction compétente de trancher. Les deux parties n’ont jusque-là pas comparu devant le juge des référés, ce qui a poussé ce dernier à renvoyer le procès, cette fois-ci au 16 décembre.
INTERPRÉTATION SIMULTANÉE
L’Assemblée nationale du Sénégal a franchi un grand pas dans le cadre de sa mission de représentation nationale. Grâce à son nouveau système d’interprétation simultanée des débats à l’Hémicycle, les barrières linguistiques sont à jamais bannies. “A partir de ce jour, tout député pourra, dans l’Hémicycle, intervenir dans sa langue maternelle ou dans la langue nationale qu’il maîtrise le mieux et se faire comprendre de tous”, s’est réjoui le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, lors de la cérémonie de lancement. Face à la satisfaction de ses collègues, députés et présidents des groupes parlementaires, Niasse a ajouté que désormais, “grâce à ce système, tout député sera en mesure d’écouter et de comprendre ses collègues, à travers sa propre langue ou la langue française”. Dans le même sens, l’Ambassadrice, Chef de Délégation de l'Union européenne au Sénégal, Dominique Dellicour, a déclaré que c’est un “outil qui favorisera l’expression de toutes les positions et analyses des élus des différentes régions du Sénégal dans leur langue maternelle”.
INTERPRÉTATION SIMULTANÉE (SUITE)
Ce projet a été financé par l’Assemblée nationale en collaboration avec l’Union Européenne (UE) à hauteur de 399 737 750 F CFA. L’UE a contribué pour 289 737 750 F CFA dans la mise en place du système. Le Parlement sénégalais a mis sur la table 110 000 000 F CFA. Ce système est constitué de 8 cabines d’interprétation en Français, Wolof, Diola, Sérère, Pulaar, Soninké et Mandinka. Celles-ci sont contenues dans deux plates-formes. Des diplômés de l’enseignement supérieur, ayant une maîtrise de l’une ou deux des langues nationales concernées, ont été sélectionnés à la suite d’un appel à candidatures. Ils ont subi une formation intensive de 9 mois en techniques d’interprétation.
Selon le Président de la 12e législature du Sénégal, l’Assemblée nationale, en utilisant les langues nationales, “occupe la place qui est la sienne” dans la dynamique de la promotion de celles-ci. Au-delà de faciliter les échanges entre députés, ce système d’interprétation simultanée permettra aux Sénégalais de suivre et de comprendre les différentes interventions des députés dans leurs langues maternelles.
MACKY SALL
Les menaces proférées par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, à l’encontre de son successeur, le président de la République Macky Sall, n’ont pas laissé les parents de ce dernier indifférents. Répondant au nom de toute la famille du chef de l’Etat, son oncle Samba Thimbo, dans une lettre ouverte mise en ligne, déclare d’emblée que “la déclaration surprenante et (…) selon laquelle il va détruire Macky Sall et sa famille a donné froid dans le dos de plus d’un Sénégalais”.
DIOUF LOUGATOIS ?
Le Mouvement citoyen “Louga sans frontières” (Lsf) ne veut pas du tout que le Président Diouf soit célébré dans sa ville natale. Dans une lettre ouverte dont copie est parvenue à EnQuête, avec ampliation au Préfet et à la Bms, il s’offusque du fait que le boulevard de la Gouvernance soit baptisé du nom du deuxième président du Sénégal. A la place de celui-ci, il souhaiterait que cette reconnaissance revienne au défunt bienfaiteur El Hadj Djily Mbaye. Pour fonder son refus, Lsf est d’avis qu”’Abdou Diouf est la vision antithétique du bon Lougatois”. Et en veut pour illustration les propos que celui-ci avait tenus sur Tv5 : “Je suis saint-louisien. Je n’allais à Louga que pendant les vacances”.
DIOUF LOUGATOIS ? (SUITE)
Suffisant pour Abdou Wahab Cissé et ses amis qui sont d’avis que “Diouf a renoncé, de son vivant, à son essence, à son identité. Comme beaucoup de Lougatois de sa génération, il est victime de la culture insolente et réductrice des quatre communes qui nous percevait comme des indigènes, des infrahumains”. Et le Mouvement citoyen de se demander : “pourquoi Louga devrait-il accepter de se faire insulter par un homme dont le complexe de supériorité n’est plus à démontrer ? Louga est un organe qui lui fait mal, et tel le chirurgien, et sans sentimentalisme aucun, il cherche à extirper de son organisme cette tumeur cancérigène”. Pour corser encore son refus, Lsf relève que l’ancien Président ne dispose même pas d’une case dans la capitale du Ndiambour. “Il nous a considéré comme des idiots utiles pendant les campagnes électorales passées”, a constaté le Mouvement citoyen dans sa lettre ouverte.
BULEEN ÑU YOKK MAR
Toujours avec les mouvements, “Citoyen Vigilant” et “Y en a marre” font face à la presse aujourd’hui 3 décembre 2014 à 11 heures au QG de Y en a Marre (Parcelle Assainies unité 16). C’est pour “faire le point sur l’action en référé engagée par les villageois de Pout et notamment l’ONG ARAN (Association des Ruraux Agriculteurs de Notto) contre la cimenterie Dangote, action qui a été favorablement accueillie par le tribunal de Thiès lors de l’audience du 13 novembre 2014”, renseigne un communiqué. Le “Citoyen Vigilant” avec le soutien de “Y en a marre” a mis en place une vaste campagne de sensibilisation “Buleen Ñu Yokk Mar” (n’aggravez pas notre soif), pour soutenir les agriculteurs et les populations des villages impactés.
DANGOTE RÉPOND
Interpellé dans cette affaire, Dangote Cement Sénégal n’a pas tardé à répondre. Il soutient dans un communiqué avoir “scrupuleusement respecté la réglementation sénégalaise à travers les exigences et contraintes du code de l’environnement régi par la loi n°2001-01 du 12 avril 2001 ; les exigences et contraintes des normes de rejets sur la pollution atmosphérique (NS 05- 062-Octobre 2003) et des eaux usées (NS 05-061-Juillet 2001) ; les exigences et contraintes du code de l’eau régi par la loi 81-13 du 4 mars 1981”. Pour éviter de puiser dans le réseau (déjà limité) d’adduction d’eau potable de la SDE (Société des Eaux), Dangote Cement Sénégal a réalisé “quatre forages en limitant le débit d’exploitation à 80m3/h et en exigeant une déclaration à la DGPRE des prévisions de pompage et du bilan d’exploitation au début et à la fin de chaque année, comme l’exige la loi sénégalaise”.