EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI 19 AOUT

Question à mille balles
Mais qui est-il donc ce ministre du défunt régime libéral dont le vérificateur général du Sénégal s’est étonné hier de l’acte bizarre qu’il a commis ? Soulignant la problématique de la gestion des agences, Nafi Ngom Keïta a rapporté qu’un ministre de tutelle puisait des fonds d’une agence pour faire du tourisme religieux. Bizarre non ? Mais qui peut-il bien être ? Sans doute en parcourant le volumineux documents remis au Président, on finira bien par savoir...
AHS, les sous générés par la société, bloqués à Dakar
La poule aux oeufs d'or, Aviation handling service (AHS) est repartie pour occuper l'actualité. Les intérêts énormes drainés par la société qui a des ramifications dans plusieurs pays d'Afrique (Guinée Équatoriale, Bénin, Niger etc) sont tels que beaucoup de lobbies financiers ont fini d'aiguiser leurs armes. Une des raisons qui explique les problèmes que rencontre l''actuel administrateur provisoire, Abdoulaye Sylla, au centre de cette nébuleuse financière, est sans doute lié au blocage des sous de la boîte à Dakar. Tous les mois, l'argent était viré dans des comptes à l'étranger. Mais depuis qu'AddValue a pris pied à l'aéroport, les sous ne sortent plus. Tous les mois, AHS faisait rentrer dans ses caisseS près d'un demi-milliard qui ne restait dans le pays que le temps d'une rose. Ce blocage fait monter la moutarde sur les narines, surtout à l'étranger...Désormais, c'est toute la comptabilité de la boîte qui est sous contrôle, un processus accompagné par des licenciements bien ciblés.
Comment la Daf, cousine de Viviane, s'est taillée...
Restons avec cette matière pour dire que la Directrice administrative et financière qui gérait la boîte du temps des vaches grasses, Evelyne Riout Delâtre, a réussi à se tailler pour se la couler douce...à Nice en France. Cousine de Viviane Wade, elle avait été entendue par la Section de recherches de la Gendarmerie, dans l'enquête sur l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. A 72 ans, elle avait réussi à convaincre le Procureur spécial Alioune Ndao de lever l'interdiction de sortie du territoire, pour raison de santé. C'est pourtant ce qu'on refuse à Bourgi. Il faut dire que dans cette affaire, la France a relativement pesé sur la balance pour que la Justice la laisse partir. ''Malade'', Evelyne Riout Delâtre, depuis Nice, n'en tire pas moins les ficelles, surtout dans les autres sociétés contrôlées par AHS au niveau des pays africains.
Traque des biens mal acquis : Fekkee Ma ci Boole appuie l'inéligibilité de ceux qui seront condamnés
L'idée lancée par le gouvernement de Macky Sall et défendue par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Aminata Touré, de décréter l'inéligibilité des personnes condamnées dans la traque des biens mal acquis, trouve des adeptes. ''Le mouvement Fekkee Ma ci Boole (FMCB) soutient sans réserve l’initiative du gouvernement de l’Etat du Sénégal'' et se félicite que ''le projet de loi va changer, de manière forte, irrévocable et définitive, le rapport du citoyen à la chose publique''. Dans le communiqué qui nous est parvenu, le mouvement dirigé par l'artiste musicien Youssou Ndour, qui est devenu ministre du Tourisme et des Loisirs, estime que ''cet ajout qualitatif à notre arsenal juridique donne au Sénégal les moyens efficaces et durables de l’assainissement de l’espace public. Et que ''les crises d’hystérie déclenchées dans l’opposition sont des aveux de culpabilité circonstanciés''. Mais dites, Youssou Ndour n'a donc pas enterré ce machin qui en a fait voir de toutes les couleurs à Wade ! Humm !
50 parajuristes formés à Guédiawaye pour servir d'interface entre citoyen et justice
Une cession de formation de deux jours a démarré hier à Guédiawaye pour 50 parajuristes appelés à être une interface entre la population et la justice. ''Un parajuriste, c’est un volontaire, un leader local, qui a des notions juridiques sur certains thèmes tels que la violence basée sur le genre, la parité et les droits humains'', a expliqué Marème Dièye Diop, chargé des programmes de l’Association des juristes du Sénégal (AJS). D'après elle, les parajuristes auront aussi pour mission de ''mettre les populations au fait de leurs droits afin de pouvoir les assumer et qu’elles soient informées sur les procédures judiciaires''. ''C’est aussi pour rendre plus proches des justiciables les maisons de justice afin que toutes les affaires n’atterrissent pas au niveau des tribunaux'', a poursuivi Mme Diop. ''Ils n’auront pas la capacité de délibérer des actes mais de servir d’interface entre les populations et la justice et de contribuer à diminuer le volume des affaires en justice à travers des médiations, ce que nous privilégions d’ailleurs'', a-t-elle ajouté. Le choix de Guédiawaye n’est pas fortuit, selon les organisateurs. D'après eux, des études ont révélé un nombre assez conséquent de violences basées sur le genre dans la localité. Mme Diop a fait noter que d'autres cessions de formation de parajuristes suivront.
Que cache Saliou Tall, directeur de la Polyclinique de Dakar ?
Les journalistes ont passé hier un sale quart d'heure à l'Institut d'hygiène sociale ex-Polyclinique de la Médina. Venus couvrir l'atelier de réflexion sur les stratégies d'articulation des programmes d'automatisation des groupes vulnérables, organisé par l'Action sociale, ils ont fait face au veto du directeur de la Polyclinique, Dr Saliou Tall, les empêchant d'accéder au lieu. Une instruction bien suivie par les agents de sécurité. Les nombreuses interventions de la Direction de l'action sociale auprès du patron de la Polyclinique n'y ont rien fait. Saliou Tall est resté intransigeant. Lasse des négociations, la Direction de l'action sociale a informé le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l'Action sociale venu présider la cérémonie. Ce dernier a appelé Saliou Tall lui ordonnant de laisser entrer les journalistes, sans plus. Un ordre qui a été exécuté sans attendre. ''Lorsqu’il y a des caméras, on doit être avisé. Nous
ne sommes pas au courant de la tenue de la cérémonie. C'est par mesure de prudence que nous avons pris cette décision'', a expliqué M. Tall. Mais dans cette affaire, c'est à un journaliste du quotidien le soleil qu'on a refusé en premier l’accès, bien avant l'arrivée des ses confrères. Alors qu'il n'avait pas de caméra. A moins que M. Tall ne soit pas en mesure de faire la différence entre la radio, la presse écrite et la télévision. En tout cas, cette décision a éveillé des soupçons.
Kolda, le don du Sénégal à la Guinée Bissau et la moue des transporteurs
Le Sénégal au secours de la Guinée Bissau. Hier, à la Gouvernance de Kolda, le ministre de l'Agriculture Abdoulaye Baldé a remis à son homologue bissau-guinéen 200 tonnes d’arachides, 100 tonnes de riz, 1000 litres de produits phytosanitaires, 30 tonnes de niébé, de l’engrais, etc. Le tout devant être transporté jusqu'en territoire guinéen. Mais le plus cocasse dans cette affaire, c'est qu'après les discours et autres marques de sympathie partagée, c'est après la cérémonie que les premiers couacs vont se faire jour. Seize (16) camions étant prévus par le transport de la marchandise de la région de Kolda à la Guinée Bissau, le Directeur de l'Agriculture Abdoulaye Diallo a dû négocier ferme car les transporteurs voulaient être payés cash. Pourtant la somme n'est pas si astronomique que cela : 2,4 millions de francs Cfa. Il a bien fallu que les deux parties s'enferment entre quatre murs à l'hôtel Hobbe pour que finalement un accord soit trouvé. A savoir : payer les 40% en avance et le reste lorsque la marchandise sera livrée en territoire guinéen. A noter aussi que c'est l'Armée qui escorte le convoi de 16 camions jusqu'à Bafata, à la frontière entre les deux pays. Ce, pour éviter que des éléments du Mfdc ne s'emparent de la précieuse marchandise.
Les élus locaux de Matam rejettent le rattachement de leur région à une région du Fleuve renaissante
Les élus locaux de Matam ont rejeté à l’unanimité la proposition faite par le gouvernement de rattacher leur région à la région du Fleuve pour la constitution d’un pôle de développement, dans la mise en oeuvre de l'acte 3 de la décentralisation. Ce rejet, rapporté par l'APS, a été exprimé, mardi, au cours d’un Comité régional de développement présidé par le gouverneur Cheikh Kane, en présence de tous les élus locaux, de l’administration territoriale. Les élus locaux proposent le maintien de la configuration actuelle de la région en y ajoutant la communauté rurale de Mbolo Birane, qui se situe dans le département de Podor, et les communautés rurales de Moudéri et de Diawara, dans le département de Bakel. Les élus présents à la réunion estiment que les populations des localités ciblées vivent les mêmes réalités. Le gouverneur de la région, Cheikh Kane Niane, pour sa part, a renvoyé la question aux préfets des départements à qui il a demandé de tenir des réunions avec les élus, afin que, lors de la dernière séance qui devra se tenir vendredi prochain, une résolution définitive soit adoptée.
Égypte : Démissionnaire du gouvernement, Mohamed El Baradei poursuivi
Mohamed El Baradei va-t-il aussi devoir rendre des comptes à la justice de son pays ? L’ex-Président va être poursuivi pour "rupture de confiance", après avoir démissionné le 14 août du gouvernement mis en place par l’armée, suite aux violences meurtrières contre les partisans de Mohamed Morsi. Cette plainte des plus surprenantes a été déposée par un professeur de droit de l’université d’Hélouan, Sayyed Ateeq. Selon des sources judiciaires, elle sera instruite le 19 septembre devant un tribunal du Caire. Il serait passible d’une peine de trois ans de réclusion criminelle. La démission de l’ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Prix Nobel de la paix a été très mal vue en Égypte. Alors même qu’il était l’un des chefs de file du Front de salut national (FSN), coalition de
l’opposition qui a exigé la démission de Mohamed Morsi, appelant les Égyptiens à manifester dans la rue.
RÉFORMES DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
Le Forum civil s’interroge sur le sort réservé aux scandales relayés par la presse
Présent hier à la présentation publique du rapport de l’IGE, Birahime Seck du
Forum civil a émis des réserves par rapport à la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il ne comprend pas que 302 milliards de F Cfa soient prévus pour réformer un système qui fait fi des rapports scandaleux publiés sur certaines universités. Birahime Seck semble en avoir le tournis : ‘’Mais qu’est-ce qu’on fait des rapports qui ont été publiés par la presse sur l’université Cheikh Anta Diop et l’Université de Bambey et les autres universités’’ ? Ce qui lui fait dire ceci : ‘’Je pense qu’avant de prévoir de l’argent pour ces universités, il faut parler de cet argent qui a été détourné et des malversations notées dans ces institutions’’. Perspicace, Birahime Seck évoque les dossiers qu'EnQuête a réalisés sur l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui évoque de terribles malversations dont personne ne veut en réalité parler. Nous avons en tout cas appris de bonne source que les bailleurs de fonds vont saisir le gouvernement Abdoul Mbaye sur cette question précise. La Banque mondiale, nous dit-on, veut y voir plus clair avant de s'engager dans les réformes en cours. Il faut dire que si l'Ucad regorge d'hommes et de femmes de valeur, il existe une race d'affairistes surdoués dans tout ce qui est micmac, qui réussissent toujours, à l'image de M. Diattara, à parasiter le système... Une affaire à suivre donc...