EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
HAUTE ADMINISTRATION - La liste rouge du Président
On parle beaucoup du gouvernement, mais de façon plus immédiate, le Président Sall est plus intéressé par les performances de certains hauts fonctionnaires de l'Etat dont certains sont surveillés comme du lait sur le feu. Le Président est de moins en moins satisfait des résultats de certains gros calibres de l'administration qu'il en a quelques uns dans son collimateur. Nos sources croient savoir que si certaines têtes ne tombent pas, c'est que le Président Sall attend les résultats des élections locales pour bouger. Il serait même très pressé de voir ces élections livrer le plus rapidement possible leurs verdicts sur le plan local pour que son sabre déjà bien aiguisé ne commence à couper des têtes. Certains savent d'ailleurs si bien qu'ils sont dans la zone rouge qu'ils ont commencé à taper aux portes des marabouts estampillés “bons”. Mais il y en a tellement qui profitent du désarroi de ces hauts cadres qu'ils se font du bon beurre...
Abdou Diouf
Il ne semble pas aisé de trouver un remplaçant au secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Pourtant, il va falloir désigner quelqu'un avant la tenue du prochain sommet, prévu en novembre prochain à Dakar, et le départ de l'actuel occupant, l'ancien président sénégalais Abdou Diouf, que ses concitoyens comptent bien honorer à l'occasion de ce XVe sommet de l'OIF. Alors, qui pour le remplacer ? Si à Paris on y réfléchit, ceux qui sont en lice ne semblent point faire l'affaire, apparemment. Dans les starting-blocks depuis belle lurette : trois Africains, qui ne suscitent pas l'enthousiasme en haut lieu. Il s'agit du Mauricien Jean Claude de l'Estrac et du Congolais Henri Lopes, tous deux anciens ministres des Affaires étrangères de leurs pays.
Abdou Diouf (suite)
Mais aussi de l'ancien chef de l'Etat burundais, Pierre Buyoya, qui est persona non grata au Canada. Un autre ancien président de la République, le Libanais Michel Sleiman, qui vient de terminer son mandat, manquerait de souplesse. Alors que la Canadienne Michaëlle Jean, d'origine haïtienne, serait considérée comme “pas très solide”. Pour dire que tous ceux qui se bousculent présentement au portillon de la Francophonie ne font pas l'affaire. Et même si le profil du bon secrétaire général de l'OIF serait un ancien président, africain de surcroît, il devrait être beaucoup plus jeune que celui qui est resté 20 ans chef de l'Etat, avant de se retrouver à la tête de l'OIF, il y a de cela 14 ans maintenant.
Belle-mère
À Rufisque, après les batailles rangées entre coalitions qui ont fait des blessés et des arrestations, certains responsables sont montés au créneau pour appeler les différents camps au respect mutuel. C’est le cas de la dame Amy Diallo, l’une des belles-mères (soeur de la mère de la première dame) du président de la République Macky Sall. Lors d’un point de presse qu’elle a tenue chez elle, au quartier Guendel 2 (au nord de Rufisque), elle a fait savoir que “la violence ne doit pas être érigée en règle par les politiciens”. Membre active de l’Alliance pour la République, la tante de Marième Faye fait comprendre que “la violence ne résout rien”. Ce qui lui fait lancer un appel aux acteurs politiques : “je lance un appel aux uns et aux autres pour leur dire qu’il est temps de mériter la confiance des électeurs”.
Sans suite
Toujours sur ce registre des violences dans la campagne électorale en cours, soulignons que le Procureur a décidé de classer sans suite l'affaire concernant Alassane Ngom, la tête de liste de la coalition Vision alternative pur le Sénégal (VISA) à Keur Massar, par ailleurs patron du complexe Le Ravin de Guédiawaye. Déféré hier au parquet, après une garde-à-vue dans les locaux de la gendarmerie de Keur Massar, Alassane Ngom avait pourtant été tabassé par les jeunes de la coalition rivale à la sienne, dirigée par Abdoulaye Sow, qui avait porté plainte, tel que relaté dans l'édition d'EnQuête d'hier. Une affaire politique dont la justice n'a que faire donc.
Plainte
L'audit physique et biométrique de la Fonction publique n'a pas fini de débusquer les “sangsues” qui perçoivent des salaires indus sur le dos du contribuable sénégalais. Et c'est Daouda Thiam, administrateur du site actusen.com, mais aussi ancien instituteur, qui vient de porter plainte contre X. En effet, il est avéré que son salaire d'ancien instituteur continuait à être perçu par X, depuis qu'il a lâché la craie pour le dictaphone en 2003. “Bref, de 2003 à 2007, date de la suspension de mon salaire, X aurait réussi la prouesse de percevoir tout cet argent-là. Et ce, au grand détriment du contribuable sénégalais”, écrit-il dans sa missive au Procureur, dont EnQuête a eu copie.
Marché au poisson
Cette année, plus d’une cinquantaine de médecins, sages-femmes et personnels médicaux seront déployés lors de la 2e édition des séances de consultations gratuites et de dons de médicaments du Marché central au poisson. Quelque 14 000 patients sont attendus durant deux jours, les 26 et 27 juin ; ils auront l’occasion de se dépister dans les pathologies gynécologiques, le cancer du col de l’utérus, de la prostate, infections sexuellement transmissibles, le diabète, entre autres. Selon le capitaine Pape Babacar Diop, DG du Marché, qui faisait face à la presse hier, compte tenu du nombre de travailleurs et usagers des lieux qui avoisinent plus de 10 000 personnes, mais aussi de la promiscuité et de la nature hétéroclite de la population, le risque est grand de transmission et de propagation de certaines maladies dont la tuberculose, le sida et le paludisme.
Sukuk
Le premier sukuk du gouvernement du Sénégal va être lancé ce mercredi 25 juin, à partir de 16h, au Radisson Blu, renseigne un communiqué du ministère de l’Économie et des Finances. “Dans le cadre de la mobilisation de ressources pour le financement de l’investissement, le gouvernement du Sénégal a décidé de recourir au marché financier à travers la souscription d’un emprunt obligataire dénommé sukuk d’un montant de 100 milliards de F CFA”, précise la même source. C'est le ministre délégué chargé du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui va présider ladite cérémonie de lancement.
Délestages
C'est la centrale privée de Kounoune Power (KP) qui serait à l'origine des délestages constatés sur le réseau de la Senelec, ces derniers jours. L'explication est du DG de la Société nationale d'électricité, Pape Dieng, qui soutient dans une note rendue publique, que les désagréments “sont dus à l’indisponibilité de la centrale privée de Kounoune Power qui ne fournit que 14 mégawatts sur les 67,5 mégawatts prévus”. Le patron de la Senelec va plus loin, soulignant que c'est la Société africaine de raffinage (SAR) qui serait à l'origine, puisqu'ayant fourni “un combustible jugé non conforme par Kounoune Power (KP)”. Aussi, pour le DG Pape Dieng, “le service reviendra à la normale dès la disponibilité d’un combustible jugé conforme à l’exploitation de la centrale Kounoune Power”.