EN COULISSES : ENQUETE DE CE MERCREDI
NOUVELLE SAISINE DE LA COUR SUPRÊME : Les avocats de Karim Wade récusent le président de la CREI
C’ est encore et toujours le bras de fer entre les avocats de Karim Wade et la CREI. Ils ont introduit avant-hier lundi, une demande de récusation du juge Henri Grégoire Diop, qui se trouve être le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Les motifs évoqués par les conseils de Karim Wade reprennent les mêmes arguments que le communiqué diffusé par la presse; dans lequel, les avocats de Karim Wade évoquent les “traitements inhumains et dégradants”, ainsi que les “abus d’autorité infligés aux prévenus”, poursuivis dans le cadre du dossier Karim Wade. Signé par 26 avocats, le dossier évoque aussi les derniers développements qui ont mené au boycott du procès, après les échanges de propos musclés entre Me El Hadj Amadou Sall et le Président de la CREI. C’est la seconde fois que les avocats de Karim Wade saisissent la cour suprême d’une demande de récusation du juge Henri Grégoire Diop. Au mois de septembre 2014, ils avaient introduit une requête aux fins de récusation du juge, adressée au Premier président de la Cour suprême, qui avait été rejetée. Les “robes noires” accusaient le magistrat de partialité. “Depuis le renvoi le saisissant aux fins de jugement, le président Henri Grégoire Diop a, à plusieurs reprises, fait preuve de partialité à l’égard du prévenu Karim Meissa Wade”, pouvait-on lire dans le document signé par les 12 avocats de Karim Wade.
En vérité, c’est sur plusieurs fronts que les avocats de Karim Wade comptent attaquer, dont la tenue imminente d’une conférence de presse. Une lettre de protestation a déjà été adressée au Directeur général de la RTS Racine Talla pour, pense-t-on, le passage de Me Yérim Thiam , à l’émission dominicale d’Oumar Gningue que les avocats de Karim Wade voient comme un déséquilibre d’un média public, dans le traitement de l’info. Une autre paire de manche !
AFFAIRE AZIZ N’DIAYE
Désillusion pour le frère du promoteur Aziz Ndiaye, Massata Ndiaye en détention préventive depuis septembre dernier pour recel. Le parquet s’est opposé à sa mise en liberté provisoire. La semaine dernière, le juge du 2ème cabinet d’instruction lui avait accordé la liberté provisoire mais le parquet avait fait appel de l’ordonnance. Conséquence : Massata Ndiaye reste encore en prison en espérant peut-être que la Chambre d’accusation de la Cour d’appel ne suive pas le parquet. Massata Ndiaye a été inculpé pour recel de riz d’une valeur de 100 millions de francs CFA. Du riz qui devait être convoyé au Mali par un certain Abdou Konté pour le compte du commerçant Mamadou Kébé. Curieusement, le riz s’est retrouvé dans les locaux de la société du promoteur de lutte “Aziz Business Company” (ABC). Massata n’est pas le seul à être impliqué dans cette affaire car son père Baye Alé Ndiaye ainsi que son frère de promoteur Aziz Ndiaye sont inculpés pour complicité. Sauf que ces derniers n’ont pas été placés sous mandat après leur inculpation.
PYROMANE
Déféré au parquet depuis vendredi dernier, le fils de l’ancien chef de cabinet de Farba Senghor n’est pas encore édifié sur son sort. Le jeune Cheikh Ahmadou Bamba Bâ, présenté comme un membre actif de l’Union des jeunesses travaillistes libérales, a fait l’objet d’un troisième retour de parquet hier. A en croire nos sources, Cheikh Ahmadou Bamba, arrêté pour l’incendie d’un bus de Dakar Dem Dikk, sera finalement présenté à un juge d’instruction aujourd’hui. En effet, le dossier va sans doute être approfondi dans le cadre d’une enquête plus approfondie qui pourrait être confiée au premier cabinet.
DÉONTOLOGIE FAMILIALE
Me El Hadji Diouf a eu fort à faire avec le témoin Ndiaye Samb, le chef comptable de Ahs de 2003 à 2007. L’avocat, à la suite d’Henri Grégoire Diop, a demandé à la dame si le fait de se faire auditer par le cabinet détenu par Omar Samb ne posait pas un problème éthique. “Vous et votre frère, même père et même mère, l’un commissaire au compte, l’autre chef-comptable ?” s’est enflammé l’avocat. Suffisant pour faire perdre à Ndiaye Samb toute contenance “Ce n’est pas interdit. Sur le plan déontologique, c’est permis au Sénégal. Si Macky Sall est président, son frère Aliou Sall président d’une structure, je ne vois pas où est le problème. De toute façon, je ne parlais pas avec mon frère, et si j’avais fait une faute, c’est lui qui serait le premier à me réprimander”, s’est défendu le témoin.
SAISIE DE DROGUE
30 kg de méthamphétamines. C’est la quantité de drogue saisie par les agents du bureau des douanes de Kidira. D’après un communiqué du bureau des relations publiques et de la communication, il s’agit au total de 200 000 comprimés de métamphétamines, d’une valeur de 3 428 571 420 F CFA. La drogue a été saisie à bord d’un bus de transport en provenance de Bamako et à destination de Dakar. Les soldats de l’Economie qui effectuaient un contrôle routier ont été intrigués par la découverte de deux colis suspects. Ce qui les a poussés, d’après le communiqué, à procéder à des tests à l’aide de kits de détection de drogues. Le résultat a été positif et a permis l’arrestation d’un commerçant. Celui-ci est en garde-àvue depuis hier. Ce n’est pas la première fois que les douaniers font une saisie de ce genre. En 2013, rappelle la note, le même bureau a procédé à la saisie de 41,100 kg de drogues de synthèse (métamphétamines et amphétamines).
COLONEL MOUMAR GUÈYE
L’Association des écrivains du Sénégal (AES) a décidé de se mobiliser demain en faveur de leur collègue, le Colonel Moumar Guèye. A travers cette mobilisation, l’AES compte apporter son soutien à l’écrivain, victime à leur avis “de la liberté d’expression”. C’est aussi une manière pour les écrivains de dénoncer la condamnation dont leur collègue a fait l’objet. Le Colonel Moumar Guèye a été condamné par le Tribunal de Saint- Louis pour la publication d’un article intitulé : “Mon week-end à Saint-Louis a été gâché par un restaurateur fumeur et irresponsable.” Dans le communiqué parvenu à “EnQuête”, l’AES fait remarquer que le tort de M. Guèye a été de “dénoncer les méfaits du tabac dans le restaurant dénommé “Les délices du Fleuve” tout en invitant fermement le propriétaire à respecter les règles de bienséance pour la sauvegarde de la santé publique dans son restaurant”. L’AES se désole que le patron du restaurant, au lieu de se conformer à la loi votée (mais pas promulguée), a préféré traduire M. Guèye devant la justice pour injures et diffamation. Ce qu’ils qualifient “d’intimidation” face à la volonté de leur collègue qui, selon eux, “n’a fait qu’exprimer sa détermination à lutter contre le tabac et ses méfaits”