EN COULISSES: ENQUETE DE CE VENDREDI 27 SEPTEMBRE
CRISE DE L'EAU
Des ingénieurs pensent que c'est devenu une affaire d'Etat
L’actualité tournant principalement autour de la crise de l'eau, tous les regards sont orientés sur cette question. Il nous revient que des ingénieurs de haut niveau, désirant voir ce problème résolu, pensent que le président de la République devrait lui-même monter au créneau et activer son réseau relationnel au niveau des autres Etats. Comme la France par exemple. Ces ingénieurs nous expliquent qu'à ce niveau de détérioration, les garanties ne peuvent être apportées que par des sociétés spécialisées. Or, font-ils remarquer, il n'y a pas de fonderie au Sénégal à même de fournir les garanties nécessaires. Il faut en effet tester le matériel après sa fabrication pour mesurer les pressions qu'il peut supporter. Ce qui ne saurait se faire sur place à l'usine de Keur Momar Sarr. ''A ce stade de complication, cette affaire ne peut se gérer que d'Etat à Etat'', fait-on remarquer. ''Si par exemple, l'Etat français est mis à contribution au plus haut sommet, des pressions positives peuvent être menées au niveau de fonderies spécialisées pour une fabrication rapide de la pièce, suivie des tests de qualité sur place. Nos interlocuteurs craignent qu'à cause du bricolage, la panne dure plus longtemps que prévue.
En tout cas, à l'usine de Keur Momar Sarr, les travaux se poursuivent. Hier, le fameux tuyau, que certains assimilent à un cheval qui refuse de se faire dompter, a explosé en pleine réparation, causant des blessés chez quatre des ouvriers qui s'attelaient à le remettre en marche et un des responsables de l'équipe qui ont été acheminés à l'hôpital de Louga. Mais il y a eu plus de peur que de mal. A noter que c'est l'entreprise SAHE qui essaie de réparer la pièce défectueuse sur place. Sa sœur jumelle, SADE, spécialisée dans la fonte, était aussi sur place.
Conseil de veille sur les services publics stratégiques (CVSP)
Lors du conseil des ministres de ce jeudi 26 septembre, le Président Macky Sall, après avoir évoqué les problèmes actuels des secteurs de l'eau, de l'électricité et des télécoms, ''a fait noter qu’il présidera régulièrement un Conseil de veille sur les services publics stratégiques (CVSP), pour un meilleur pilotage des secteurs névralgiques de la vie de la Nation''. Auparavant, le chef de l'Etat ''a requis la mise en œuvre d’un audit d’assurance-qualité des ouvrages hydrauliques (usines et canalisations) réalisés par la SONES ainsi qu’un audit organisationnel, technique et financier de cette société nationale, dont les rapports intermédiaires devront être disponibles avant la fin du mois d’octobre 2013''. Macky Sall ''a aussi demandé au Gouvernement de prendre toutes les dispositions pour assurer la fourniture continue du pays en hydrocarbures et en électricité, ainsi que de faire le point sur la gestion de la Senelec''. Et au sujet des télécommunications et la santé, ''le chef de l’Etat a exigé un contrôle renforcé de la qualité des services délivrés et des coûts facturés aux usagers''.
L’État se montrera inflexible'', selon le porte-parole du gouverne- ment
Selon Latif Coulibaly, porte-parole du gouvernement, concernant la conduite alimentant Dakar en eau et posée en 1971, du temps des socialistes, ''il y a eu 5 incidents majeurs sur le dispositif global depuis 2009. Il y en a eu quatre entre 2009 et 2011 et un en 2013. Il faudrait bien qu'il y ait une étude qui établisse de façon incontestable la responsabilité des uns et des autres. Étant entendu que le gouvernement se montrera inflexible par rapport à cette question''. A l'en croire, ''il faut qu'on explique aux Sénégalais la réalité des faits'', à propos de la panne dans le réseau de distribution de l'eau. ''Donc, il faut qu'il y ait des audits et des enquêtes pour comprendre comment ces gens ont pu être coupables de cette négligence qu'on pourrait appeler criminelle''. De l'avis du ministre en charge de la Promotion de la Bonne gouvernance, ''il faut que ces gens-là soient devant l'Administration, au moins ou devant les tribunaux''.
Un gap de 130 000m3/jour, c'est 65 000 camions-citernes...
Le porte-parole du gouvernement, ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, a avancé des chiffres à l'émission ''Le Point'' de mercredi der- nier sur la RTS. Pour démontrer l'in- capacité à pallier le déficit engendré par l'incident sur la conduite d'eau partant de l'usine de Keur Momar Sarr, Latif Coulibaly a soutenu que pour compenser le gap de 130 000m3/jour dans la fourniture d'eau, il faudrait 65 000 camions-citernes à dispatcher dans les trois secteurs de la SDE. Et ce n'est pas tout. Car, à l'en croire, ces camions-citernes devraient effectuer chacun 65 rotations. Pour dire que les Sénégalais ne sont pas encore sortis de l'auberge. En tout cas, concernant les chiffres, le porte-parole du gouvernement annonce la mobilisation de 1200 volontaires du Service civique national, pour accompagner les citernes sur le terrain et organiser la distribution de l'eau, qui se fait suivant les zones les plus affectées par la pénurie.
Le SAT-SDE dédouane les travailleurs...
Pour en finir avec cette question de la pénurie d'eau à Dakar, disons que le Syndicat autonome des travailleurs de la Sénégalaise des eaux (SAT-SDE) a exprimé dans un communiqué ''sa grande solidarité aux populations touchées par ces désagréments''. Les syndicalistes de la SDE estiment que les travailleurs ''ont consenti depuis des années des sacrifices énormes pour permettre au secteur de l’eau d’atteindre des résultats très appréciées'' et par conséquent ne devraient pas être stigmatisées. ''Cette situation ne devrait pas exister si depuis 2009 (année de la première fuite), le fournisseur était mis en demeure pour le remplacement de la conduite défaillante'', arguent-ils. ...
et appelle à un audit des infrastructures
Dans le communiqué rendu public et parvenu à EnQuête, ''le SAT-SDE appelle le gouvernement à faire un audit sans complaisance de ces infra- structures et à faire preuve de solidarité envers les techniciens qui se tuent à la tâche pour un retour à la normale''. Le secrétaire général Elimane Diouf et Cie demandent à ''la SDE de communiquer sur ses responsabilités et celles de la SONES dans les infrastructures et dans cette panne''. Ce qui permettra, à leurs yeux, ''d’édifier les populations et de mettre fin aux attaques contre la SDE qui n’est pas responsable de cette situation''.
Amnesty et LSDH renvoient l'Etat aux droits sociaux
A travers un communiqué publié hier, Amnesty Sénégal et la Ligue sénégalaise des droits de l'Homme (LSDH) insistent sur l'obligation qui incombe à l'Etat de «respecter ce droit, quelle que soit la forme d'approvisionnement (publique ou privée) retenue». A cet égard, ils rappellent que ce «droit humain» a été reconnu par l'Assemblée générale et le Conseil des droits de l'Homme des Nations- unies en 2010, en relation avec «l'article 11 du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels et d'autres traités internationaux relatifs aux droits humains dont l'Etat du Sénégal est partie». Amnesty et LSDH estiment que «tout contrat de concession à un privé doit contenir des clauses strictes visant à garantir l'accès à une eau potable de qualité et à un prix abordable pour tous les Sénégalais».
Seydou Sy Sall nommé...
L'ancien ministre de l'Urbanisme sous Wade, Seydou Sy Sall, a été nommé lors du conseil des ministres de ce jeudi Délégué général à la Promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose. Désormais à la tête de cette structure récemment créée, Seydou Sy Sall, responsable de premier rang de la Ligue démocratique longtemps resté en marge de la gestion des affaires publiques, reprend ainsi du service.
La graine d'arachide dangereuse pour les bébés
Donner des graines d'arachide est déconseillé par le docteur Pape Mactar Faye, pédiatre à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar. Le médecin a indiqué jeudi que donner ou laisser à la portée des enfants âgés entre 12 et 18 mois des graines d’arachide, est la plupart du temps à l'origine de la présence de corps étranger chez le nourrisson. ''Nous constatons, dans le cadre des urgences, que l’arachide est la cause de la référence. Et le plus souvent, ce sont des enfants à qui on donne des graines d’arachide à manger qui se retrouvent dans les voies respiratoires, créant ainsi une obstruction aiguë'', a expliqué le médecin qui intervenait à Ziguinchor lors d’une session de formation. Selon lui, le corps étranger, au lieu de passer par les voies digestives, se retrouve dans les voies respiratoires et crée une obstruction respiratoire, provoquant une suffocation, souligne le pédiatre.
Nécrologie : Le Barreau du Sénégal endeuillé par la disparition de Me Aly Sarr
La mort a frappé à nouveau le Barreau du Sénégal avec la disparition de Me Aly Sarr, décédé hier, à l’hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) ex CTO. Me Sarr, quatrième avocat sénégalais décédé en l’es- pace de deux mois, a prêté serment en 1989 après plusieurs années passées dans la magistrature. En fait, avant d’intégrer le Barreau, le défunt était magistrat et fut même président du tribunal régional de Thiès. Dépeint par ses confrères comme un homme ‘’formidable et courtois avec tout le monde’’, Me Sarr fut également un grand footballeur. Puisqu’il a joué comme ailier sous les couleurs de la Jeanne d’Arc et de l’équipe nationale. Pris de court, ses confrères assimilent sa disparition ‘’à une grosse perte pour l’ordre des avocats, la magistrature et au-delà la famille judiciaire’’. Le défunt sera inhumé à Diourbel après la levée du corps prévue aujourd’hui à 10 heures à Hoggy.