EN FORME, ÉPANOUI, HEUREUX, BENZEMA EST DE NOUVEAU D'ATTAQUE
Après un annus 2013 quasi horribilis en Bleu où son statut d'avant-centre numéro un a été notamment remis en cause par un interminable mutisme devant le but, Karim Benzema effectue un début d'année tonitruant au Real Madrid, dont il compte bien faire profiter l'équipe de France à 100 jours du Mondial.
"Je suis en pleine forme, ça se voit sur le terrain, j'ai plus confiance en moi", reconnaît Benzema, à 48 heures du match amical contre les Pays-Bas au Stade de France.
Car le Français, désormais membre à part entière du BBC, le triangle d'attaque Merengue qu'il compose avec Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, a démarré 2014 sur les chapeaux de roues, en témoignent ses 11 réalisations en 12 matches.
Débarrassé depuis le 1er février de ses soucis judiciaires - il a été relaxé dans l'affaire Zahia -, Benzema vient par ailleurs d'être papa d'une petite Mélia. D'où la sérénité, voire même la plénitude affichées.
"Je suis content de ma vie, de jouer au foot, je suis bien, je joue dans un grand club, je suis heureux de revenir en équipe de France, c'est bien", résume-t-il, tout en ne sachant pas vraiment s'il traverse vraiment "la meilleure période de (sa) carrière".
Pas encore serait-on tenté d'espérer du côté de Didier Deschamps qui n'a pas caché sa satisfaction de retrouver un Benzema dont les performances actuelles sont aux antipodes de celles de la saison précédente.
"Karim est en très bonne forme, il montre une belle efficacité et doit être capable d'avoir la même efficacité en Bleu. Il a été muet dans une grande période, mais des buts il en marque toujours au final", explique le sélectionneur, rappelant sa terrible série sans marquer qui a duré 1.222 minutes et qui fut tant préjudiciable pour la France.
"J'étais dans un moment difficile, admet-il. Mes performances n'étaient pas très bonnes."
- "Travailler encore et toujours" -
Il avait fallu un match amical contre la très faible Australie (6-0), le 11 octobre 2013 pour le voir marquer à nouveau en Bleu, lui qui attendait ce moment depuis le 5 juin 2012. Une éternité à l'échelle du temps alloué aux buteurs.
Ce but, cette délivrance, avaient été accompagnés par les chants gentiment chambreurs du public du Parc des Princes: "Il a marqué! Il a marqué!".
"J'ai eu une bonne réaction quand ils ont scandé mon nom", se rappelle "Benz" qui avait répondu d'un pouce levé et quelques applaudissements en direction des tribunes, alors qu'il avait été auparavant sifflé à son entrée en jeu.
Si ce 16e but en Bleu a eu valeur de déclic et a permis de réchauffer ses relations avec les supporteurs, le 18e, ô combien important pour la qualification au Mondial contre l'Ukraine en barrage retour (3-0), lui a permis de ressentir "une des meilleures émotions" de sa vie.
"La réconciliation, elle dépend des résultats. Quand on gagne et qu'il y a la manière, le public te suit. Contre l'Ukraine il était derrière nous, c'était magique. Nous nous sommes battus, avec la qualification au bout et il y a un lien qui s'est créé", analyse-t-il aujourd'hui.
Lui, assure-t-il, n'a eu de cesse quels que furent les moments, bons ou mauvais, de "travailler, encore et toujours".
"J'ai plus confiance en moi actuellement", insiste-t-il encore comme pour remercier ses coaches du Real et de l'équipe de France. "Ancelotti n'a pas transformé mon jeu, c'est plus une question de confiance de sa part. C'est bien de laisser jouer un attaquant, malgré les sifflets ou quand il ne marque pas. Je peux mentionner Deschamps ou Zidane (adjoint d'Ancelotti au Real, ndlr) qui ont aussi fait en sorte de maintenir ma confiance."
Bien entouré, équilibré, heureux, le nouveau Benzema savoure à 26 ans de se sentir "plus à l'aise" pour relever les plus grands défis.
"Jouer une Coupe du monde est une des choses les plus belles qui puissent se passer pour un joueur de foot, j'ai vraiment envie de la réussir". Epanoui, Benzema, mais toujours autant ambitieux.