EN GRÈVE, LE SYNDICAT DES MÉDECINS DÉNONCE ‘’L’INERTIE DU GOUVERNEMENT’’
Secteur de la santé
Après avoir lancé une première alerte le 13 juin dernier, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) est finalement passé à l’action. Il observe, depuis hier, une grève de 48 heures. Selon son secrétaire général, le mot d’ordre est largement suivi.
Le secteur de la santé connaît, depuis hier, des perturbations dans son fonctionnement à cause de la grève des médecins. Leur organisation syndicale, le Sames, a, en effet, décrété un mot d’ordre de 48 heures, hier et aujourd’hui.
Faisant le point de leur première journée de grève, le secrétaire général du Sames, Boly Diop, s’est dit très satisfait, « car sur l’ensemble du territoire national, les médecins ont suivi à l’unanimité le mot d’ordre de grève aussi bien dans les hôpitaux régionaux qu’au niveau des districts et des régions médicales ». Selon lui, ce constat est aussi valable pour Dakar qui constitue le point de départ de ce mouvement.
Si le Syndicat autonome des médecins du Sénégal a pris cette décision radicale, c’est parce que, selon M. Diop, on l’y a poussé. « Cette situation, nous ne l’avons pas voulue. Nous sommes dans une démarche d’anticipation de résolution des problèmes. Mais, quand on nous pousse à aller en grève, alors nous mettons tous les moyens à notre disposition pour que cela réussisse », a-t-il déclaré, entouré de ses autres camarades du Bureau exécutif national.
Appelant ses collègues à la vigilance, le responsable syndical avertit que cette grève de deux jours est juste une première phase d’un plan d’action que le Sames compte dérouler. « Si on a décrété 48 heures, c’est pour donner au gouvernement la possibilité de dialoguer avec nous pour la mise en œuvre du protocole d’accords que nous avons signé avec lui et de faire en sorte que les décisions des maires de Grand Dakar (Jean-Baptiste Diouf) et de Hann (Babacar Mbengue) de limoger deux de nos camarades soient annulées. Sinon on va vers la radicalisation du mouvement », a-t-il martelé.
En effet, sur la plateforme revendicative du Sames figurent deux points essentiellement : la matérialisation du protocole d’accords et le rétablissement dans leurs droits de leurs deux collègues, Dr Mbaye Paye et Dr Dieng. Le premier était jusqu’ici médecin-chef du centre de santé de Hann et le second était le médecin-chef du centre de santé de Grand Dakar. Tous les deux ont été limogés par les maires de leurs communes pour des motifs jugés arbitraires par le syndicat.
« Nous userons de tous nos moyens pour que nos deux camarades soient rétablis dans leurs droits. Quitte même à interpeler l’Organisation internationale du travail, car c’est un acharnement sur un responsable syndical concernant le Dr Paye. D’autant plus que le maire n’a donné aucun motif pour justifier ce limogeage. Cette décision est lourde de conséquences », a soutenu Dr Diop.
Selon lui, le seul tort du Dr Mbaye Paye est d’avoir porté le combat pour le rétablissement de son collègue, Dr Dieng, qui avait été licencié, début juillet, par le maire de Grand Dakar. Le secrétaire général du Sames reproche à ces deux maires de faire une mauvaise interprétation de l’Acte 3 de la Décentralisation, notamment dans la gestion des ressources humaines.
Les populations de Yarakh, par la voix de leur imam ratib, Baba Diaw, ont apporté leur soutien au Dr Mbaye Paye. Selon le vieil homme, ce dernier est d’un humanisme et d’une compétence salués par tous les patients à qui il n’hésite pas à leur apporter soutien matériel et financier.
«Toute la population de Yarakh aime le Dr Mbaye Paye pour tout ce qu’il fait pour elle. Donc, si on veut nous l’enlever, ce serait très regrettable. Nous demandons aux autorités de revenir sur cette décision que nous ne partageons pas du tout », a témoigné l’imam.