ET DE DEUX POUR KARIM
L’AUDIT DE LA GESTION DE L’ANOCI BIENTOT ENTRE LES MAINS DU PROCUREUR
Incarcéré à la prison de Rebeuss, depuis le 17 avril dernier, après qu’il a été accusé de s’être enrichi illicitement, l’ancien tout-puissant ministre d’Etat, Karim Wade, n’est pas encore sorti de l’auberge. D’après des sources concordantes, les enquêteurs veulent lui porter le coup de grâce, avec le bouclage de l’audit de la gestion de l’Anoci.
La traque des biens mal acquis devrait connaître dans les prochains jours un nouveau tournant. Tournant qui risque d’être fatal à Karim Wade, écroué à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss, depuis le 17 avril dernier, après avoir été accusé d’enrichissement illicite par la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
De quoi s’agit-il ? Selon des sources concordantes, les enquêteurs ont pris la résolution de passer à la vitesse supérieure, en mettant sur la table le fameux dossier de l’audit de l’Anoci, pour le greffer à l’instruction sur les biens supposés mal acquis. Ce qui devrait corser le dossier du fils de l’ex-président de la République, Me Abdoulaye Wade.
«Beaucoup d’erreurs ont été commises»
A en croire nos interlocuteurs, le nouveau régime a fini de se faire une véritable religion sur la gestion de l’Anoci. «L’audit de la gestion de l’Anoci a été bouclé. Le dossier sera bientôt transmis au procureur de la République. Beaucoup d’erreurs ont été faites», informent nos sources.
En fin mai 2012, la Garde des Sceaux avait annoncé la couleur, dans un entretien qu’elle avait accordé à nos confrères du journal «Le Quotidien». Abordant l’affaire de l’Anoci, Aminata Touré avait indiqué : «Aujourd’hui, on ne peut pas parler d’audit, sans voir ce qui s’est passé avec l’argent de l’Anoci. Il a été le fils du Président, peut-être que c’est cela la leçon. Il faut éviter de mêler famille et gouvernance publique, comme d’ailleurs Senghor et Diouf l’avaient fait».
Latif Coulibaly et le Forum civil avaient donné le ton
Beaucoup d’accusations ont été portées contre Karim Wade dans la gestion de l’Anoci, dont il a été le président du Conseil de surveillance de 2004 à 2009. A travers son brûlot dénommé «Contes et mécomptes de l’Anoci», le journaliste-écrivain Abdou Latif Coulibaly, aujourd’hui ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance et porte-parole du gouvernement, avait vilipendé le fils de Me Wade. Avant que le Forum civil ne lui emboîte le pas avec la production du film documentaire de 52 minutes intitulé : «Anoci, les dessous d’un sommet».
En conférence de presse, le 25 mai 2012, au domicile de Me Madické Niang, à Fann résidence, Me Wade avait blanchi son fils et déclaré que c’est Abdoulaye Baldé -qui était le directeur exécutif- qui gérait les fonds.
La réplique ne s’était pas fait attendre. A Mbour, dans le cadre de la campagne électorale pour les Législatives de 2012, Abdoulaye Baldé -qui était investi à la 5e position sur la liste nationale de la Coalition «Bokk gis-gis» avait souligné : «Si jamais les gens découvrent qu’il y avait des malversations et autres, je ne serais pas le seul à aller répondre. Tout le monde ira répondre. Donc, ce n’est pas nécessaire de se débiner, il faut savoir raison garder et savoir qu’à l’Anoci, il n’y a que du bruit autour, mais, à l’intérieur, les choses sont tout à fait transparentes».