ET DIOUMA INTERROMPIT VOLONTAIREMENT LES ACCOUCHEMENTS
Fermeture de la maternité de Dial Bass de Rufisque
De mécène, Diouma Diakhaté est passée à diva, comme l’appellent désormais les populations. Comprenez dame qui interrompt volontairement les accouchements. Après avoir construit dans le quartier Dangou une maternité pour soulager les femmes, elle a décidé tout bonnement de fermer la structure, unique maternité de la commune de Rufisque Nord.
«Le jeudi, Diouma Diakhaté nous a envoyé deux émissaires pour informer de la fermeture de Dial Bass le 11 septembre», renseigne Abdoul Aziz Thiam, président du comité de santé affirmant n’avoir reçu des messagers de Diouma Diakhaté aucune notification.
Annoncée pour le 11 septembre, la fermeture de la structure a eu lieu samedi, mettant dans le désarroi les nombreuses femmes enceintes suivies dans la maternité. Pour rappel, un mois plus tôt, la maternité s’était fait de meilleurs atours grâce à la coopération coréenne avec la réhabilitation de la structure et de nouveaux équipements.
«La fermeture de Dial Bass sans le moindre préavis, c’est enfreindre la loi», s’offusque Aly Boye Fall, habitant du quartier Dangou Sud qui annonce «un combat que toutes les populations vont porter pour la réouverture illico de la maternité qui polarise plus d’une cinquantaine de quartiers de la ville et même des communes de Bambylor, Sangalkam.»
Diouma Diakhaté explique son geste : «Dans le souci d’améliorer le bien-être de la population de Rufisque, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale mettra à ma disposition et sur ma demande, à partir du 14 septembre 2015, la maternité Dial-Bass, afin que je puisse procéder aux travaux d’extension.» Cette explication ne convainc pas les populations. «Son véritable objectif se révèle au grand jour», peste Moussa Dièye.
«Après avoir délogé ses frères et sœurs pour faire main basse sur la maison familiale, elle a atténué le problème en y érigeant la maternité», déplore le quadragénaire. «Aujourd’hui, elle revient encore pour fermer la maternité pour on ne sait quoi au juste», estime-t-il n’accordant aucun crédit «à l’érection d’une polyclinique à la place de la maternité», annoncée par certains. Le matériel de la maternité est présentement sous scellé et à la disposition du chef du district sanitaire de Rufisque et les 14 personnes travaillant dans la structure mises tout bonnement à la porte.