ET LES JOURNALISTES DANS TOUT ÇA ?
CRITIQUE MEDIA

Port de brassards rouges, grèves de la faim, rythment la vie politico-social depuis quelques temps. Les sortants des différentes écoles de formation professionnelle publiques bandent des muscles pour pousser l’Etat à les recruter dans la fonction publique sénégalaise. Des sorties fortement médiatisées qui font que ces derniers ont souvent gains de cause, même si dans la planification et la stratégie de recrutement de l’Etat, il n’y avait pas de places pour eux.
La dernière en date est celle récemment déclenchée par les sortants de la Faculté des sciences et techniques de l’enseignement et de la formation (FASTEF). Ces derniers n’ont pas été recrutés dans la Fonction publique, puisqu’ils avaient fait la formation payante qui n’entre pas dans la planification de recrutement de l’Etat qui organise un concours pour former les enseignants dont il a besoin et dans les filières qui sont nécessiteuses.
Suivant leur exemple, les sortants du Centre national d’éducation physique et sportive (CNEPS) de Thiès ont eux aussi, sortis leurs griffes. De médiation à médiation, ils ont finalement eu gain de cause. Alors qu’en est-il des journalistes ? Une question qui vaut tout son pesant d’or.
Ces derniers passent tout leur temps, pour ne pas toute leur vie, à relayer les maux dont souffrent les autres, jusqu’à oublier les leurs propres. Et pour preuve le recrutement massif par l’Etat de 5000 emplois n’a pas pris en compte aucun journaliste. Comme si nous ne faisions pas partie du Sénégal pour qu’on nous disqualifie de cette sélection dans la Fonction publique.
Combien sont-ils chaque année à sortir du Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (CESTI). Une bonne trentaine. Combien en sont recrutés chaque année par l’Etat ? Aucun. Pourtant, ils sont diplômés après avoir réussi à un concours très sélectif et subi une formation de trois années dans une école reconnue, agréée et financée par l’Etat.
Alors, là, n’y a-t-il pas une injustice ? Une injustice qui a encore de beaux jours devant elle. Car les journalistes passent tout leur temps à balayer devant la porte des autres, en oubliant la leur qui, à la longue, risque de devenir une véritable… poubelle. Dans ce lot, je ne parle même pas des diplômés des écoles privées de formation. Le SYNPICS devrait aujourd’hui faire siennes ces questions du recrutement des journalistes, et de la pérennisation de leurs emplois, pour redonner à ce métier ces lettres de noblesse.
Un pas de plus, pour accompagner la mise en place du Comité pour le respect de l’éthique et de la déontologie (CORED).