EXPROPRIATION... OU PRESQUE
Rachat de trois immeubles aux abords du Palais pour loger les éléments de la sécurité présidentielle - Frustration des habitants parmi lesquels un Français qui occupe un étage depuis plus de 40 ans
Nous écrivions dans ces colonnes que l'État avait bouclé une opération d'achat de trois immeubles situés au centre-ville de Dakar. Une transaction qui s'élève à 18 milliards de francs Cfa et qui concerne précisément 1360 mètres carrés au sol et 8 000 mètres carrés, si l'on prend en compte la superficie totale des appartements.
Si l'immeuble le plus intéressant du point de vue de la surface est situé au 24 Avenue Léopold Sédar Senghor et appartient à la société d'assurances AMSA, les deux autres immeubles, niveau 5 et 6, du même propriétaire, sont situés à la rue Victor Hugo. Selon nos interlocuteurs, c'est toute la sécurité du Palais qui va être logé dans cette zone très sensible où le stationnement est hyper réglementé. Et pour quelles raisons ?
"Il est arrivé qu'on ait eu besoin en urgence d'un membre de la sécurité alors qu'il habite loin…", confie une source qui ajoute que les appartements vont donc servir à loger les gendarmes et autres personnes commises à la sécurité du Président. Les hommes de sécurité avec qui nous nous sommes entretenus n'évoquent que l'aspect Logement, Proximité et Commandement.
Déménagements forcés…
Toutes choses qui semblent bien justifier le déguerpissement des occupants des lieux qui ont tous (ou presque) reçu leur papier pour vider les lieux. Dans le lot des personnes concernées, le Français Jean Paul Castanet qui crèche depuis plus de 40 ans au 8ème étage de l'immeuble Tunisair (pub gratuite) qui fait face au Palais.
Sans doute qu'il fait partie des personnes qui vont le plus être frustrées par ce déménagement massif et forcé ; notifié par lettres de congés. Comme une vraie massue pour les occupants des lieux, personnes physiques comme entreprises…
Il faut préciser que cette transaction qui a été évidemment bénie par la fameuse Commission domaniale de la Direction des Impôts et domaines ne fera sans doute pas l'objet d'une loi de finances rectificative, contrairement aux rumeurs qui circulent dans certains salons bien informés de Dakar.
De sources dignes de foi, la transaction est déjà prévue dans le budget. Est-ce donc un coup calculé à l'avance ? Non, répond-on du côté du ministère de l'Economie et des Finances où l'on avance bien que ce type d'opérations est toujours anticipé dans les chiffres du Budget.