Faible croissance économique, forte dépendance à l'aide, manque d'emplois décents, urgence d'une politique économique compétitive
CONSTATS ALARMANTS DU RAPPORT DES CONSULTATIONS SUR L'AGENDA 2015
Une croissance économique faible, le Sénégal encore dépendant de l'aide publique au développement, il est plus qu'urgent pour les autorités d'anticiper sur la reduction de l'aide, bâtir une économie compétitive et solutionner le manque d'emplois décents.
Le Sénégal est le pays de l’espace de l’Union économique monétaire Ouest Africain (Uemoa) où la pression fiscale est le plus élevée avec 19% du Pib. Cependant, ce ne sont pas les problèmes qui manquent, dans le long chemin qui doit mener au développement. Et la forte dépendance du pays à l'aide publique au développement reste l'un des problèmes que le régime de Macky Sall devra résoudre.
Accro à l'aide, le Sénégal devra commencer à s'en passer
En effet, renseigne le rapport des consultations nationales sur l’agenda de développement post 2015, rendu public vendredi dernier, «malgré tous les efforts faits par le gouvernement en matière de fiscalité (le Sénégal a le taux de croissance le plus élevé de l’Uemoa avec 19% du Pib), la faible croissance économique combinée à une forte croissance démographique et qui est observée depuis une vingtaine d'années fait que le pays pourrait continuer à dépendre de l'Apd (Aide publique au développement)». Et ce, renseigne le document, au moment où «l'Apd va se raréfier, quoiqu'en hausse sur une longue période au Sénégal». C'est pourquoi il est conseillé à nos décideurs «d'anticipper la réduction de l'aide».
Les décideurs devront solutionner urgemment le manque d'emplois décents
Aussi, Macky Sall et son gouvernement devront prendre à bras le corps, et de manière urgente, la question de l'enploi. «La jeunesse de la population, le fort taux d'accroissement démographique et l'urbanisation croissante font que la problématique du manque d'emplois décents, surtout au niveau des jeunes, va nécessiter un traitement urgent pour les décideurs sénégalais», alerte le rapport dans lequel il est conseillé d'intégrer, dans le traitement de la question «la maîtrise de la fécondité et la croissance démographique de manière à mieux faire face à la demande sociale». Ensuite, il y a aussi «urgence de créer une économie compétitive, créatrice d'emplois décents, résiliente aux chocs externes», renseigne le rapport qui insiste aussi sur la question de la bonne gouvernance. Car, «l'institutionnalisation d'une bonne gouvernance, carractérisée par la redevabilité, le respect de la légalité, la mise en place d'une politique économique judicieuse, la réalisation d'investissements publics appropriés, la bonne gestion des finances publiques, la protection des droits humains», reste plus que nécessaire.
Une bonne gestion des deniers publics, l'équité, etc. des demandes fortes
«La demande d'équité est forte ainsi que la demande de gouvernance. Ces demandes émanant des populations ne peuvent se traduire que par une redevabilité plus accrue au niveau des politiques publiques et donc par une meilleure organisation de l'Etat pour satisfaire ces préoccupations», renseigne le rapport. Sur un autre registre, le document a donné des statiques relatives à l’atteinte de l’objectif 4 des objectifs du millénaires pour le développement (Omd) relatifs à la réduction de deux tiers du taux de mortalité infantile. Cette étude qui porte sur cinq régions, à savoir Diourbel, Kaolack, Kolda, Saint-Louis et Tambacounda, a noté une tendance significative à la baisse sur pour le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (en le ramenant à 44‰ vivants).
Le taux a, en effet, chuté de 139‰ en 1997 à 121‰ en 2005 et à 72‰ en 2010 2011. Toutefois, des disparités existent entre les régions. Entre 2010 et 2011, la région de Saint-Louis a affiché un taux de 90‰ alors que les régions de Diourbel, Kaolack, Tambacounda ont affiché 100‰. Tandis que la région de Kolda, enregistre un taux de 145‰ soit le double du taux national de
72 ‰.