FAURE GNASSINGBÉ INVESTI POUR UN TROISIÈME QUINQUENNAT
Lomé, 4 mai 2015 (AFP) - Le président togolais Faure Gnassingbé, réélu pour un troisième mandat de cinq ans, a prêté serment lundi à Lomé devant la Cour constitutionnelle réunie en audience solennelle, a constaté un journaliste de l'AFP.
Héritier d'une famille au pouvoir depuis 48 ans, M. Gnassingbé a remporté l'élection présidentielle du 25 avril avec 58,77% des suffrages exprimés, contre 35,19% à son principal adversaire Jean-Pierre Fabre, selon les résultats officiels de la Cour constitutionnelle.
"Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire, nous, Faure Gnassingbé, élu président de la République conformément aux lois de la République, jurons solennellement de respecter et de défendre la Constitution que le peuple s'est librement donnée", a-t-il récité, main droite levée sur un exemplaire de la loi fondamentale.
La cérémonie a eu lieu dans une salle des fêtes non loin du palais présidentiel, où étaient rassemblées plus de 500 personnes: ministres, députés et cadres de l'Union pour la République (UNIR, au pouvoir), ainsi que des diplomates accrédités au Togo.
Une foule composée de sympathisants du parti au pouvoir, vêtus de tee-shirts ou tissus imprimés à l'effigie de Faure Gnassingbé, s'était massée autour de la salle pour suivre la cérémonie sur des écrans géants.
Un seul candidat de l'opposition, Komandéga Taama - arrivé en quatrième position avec 1,03% des suffrages - était présent à cette cérémonie retransmise en direct sur les médias d'Etat.
Faure Gnassingbé avait été porté au pouvoir par l'armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui régna d'une main de fer pendant 38 ans.
Une présidentielle calamiteuse avait suivi la même année, entachée de violences (400 à 500 morts et des milliers de blessés, selon l'ONU) et de fraudes massives.
Il a ensuite remporté en 2010 un scrutin jugé acceptable par la communauté internationale mais contesté par l'opposition.
Cette année, le CAP 2015 (Combat pour l'alternance politique), de Jean-Pierre Fabre a dénoncé un scrutin "frauduleux", et contesté la victoire de M. Gnassingbé, mais a décidé de ne pas déposer de recours devant la Cour constitutionnelle, qu'il considère comme "inféodée" au régime togolais.
Les différentes missions d'observation électorale - ONU, Union africaine, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, Concertation nationale de la société civile (ONG togolaise financée par l'Union européenne) - ont de leur côté considéré le scrutin libre et transparent, sans signaler de fraudes.