''ON FERA UNE EXCELLENTE CAMPAGNE, IL N’Y A JAMAIS EU AUTANT D’ARGENT''
MAMADOU DIALLO, DIRECTEUR DE L’AGRICULTURE

Le directeur de l’Agriculture, Mamadou Diallo, promet que la campagne de commercialisation arachidière, de cette année, se déroulera bien. L’Argent sera disponible et les points de collectes ne feront pas défaut.
Le directeur de l’Agriculture ne partage pas les inquiétudes des organisations paysannes qui pensent que la campagne de commercialisation de l’arachide risque d’échouer en raison de plusieurs aspects, ayant surtout trait au financement.
«Nous pensons que nous ferons une excellente campagne, meilleure que celles précédentes. Parce qu’il n’y a jamais eu autant d’argent disponible en début de campagne, il n'y a jamais eu autant de mobilisation pour que les gens prennent tous les points de collectes. Toutes les dispositions sont prises pour empêcher les collectes itinérantes, pour qu’il n’y ait plus de spéculation», a indiqué Mamadou Diallo, joint par nos soins hier.
L’Etat met plus de 20 milliards sur la table pour les opérateurs
M. Diallo, qui réagissait suite aux inquiétudes formulées par les producteurs sur le financement de la campagne, indique que pour les opérateurs qui doivent assurer la collecte, «l’Etat a pris des dispositions pour prendre en compte toute sorte d’éventualité en payant ces opérateurs». «Ce sont les mêmes opérateurs qui livrent les intrants au ministère de l’Agriculture pour à peu près des créances à hauteur de 10 milliards», renseigne M. Diallo.
Ce dernier expliquera que le gouvernement va, parallèlement au programme d’urgence de reconstitution du capital semencier, ajouter 50 000 autres tonnes pour compléter les 70 000 tonnes prévues. «L’Etat a pris des dispositions pour acheter et non pas attendre que les opérateurs achètent, reviennent discuter avec l’Etat pour proposer des prix, mais l’Etat achète dès le démarrage de la campagne par le biais de ces opérateurs, en achetant directement. Donc, cet achat de 50 000 tonnes, avec des frais de collecte qui avoisinent 30 francs le kilo, au prix de revient 200 francs Cfa, fera un montant de 11,5 milliards que l’Etat va dégager dès le démarrage de la campagne», explique le directeur de l’Agriculture.
Ce qui fait un stock de financement disponible de 20 milliards pour ces opérateurs. Au vu de ces aspects, M. Diallo souligne qu’«il n'y a jamais eu au cours de ces 5 ou 10 dernières années, autant d’argent mobilisé en début de campagne». «Il n’y aura pas de problème de financement parce que les opérateurs sont suffisamment liquides», dit-il. L’Etat leur payera ce qu’il leur doit. Un dû qui culmine à 10 milliards.
Par ailleurs, le directeur de l’Agriculture fait savoir que «cet achat de ces semences dès le début de campagne représente un double avantage pour l’Eta». En effet, ce dernier achètera tôt et à bon prix. La conservation «sera plus facile» et l’écrémage, se fera «de la meilleure des manières avec des graines de meilleure qualité», indique M Diallo.
Le Cnia fixe le prix et ne fait qu’informer le ministère
Sur la fixation du prix au producteur par le Cnia, Mamadou Diallo explique que «le mécanisme de fixation des prix relève exclusivement de la responsabilité du Cnia. C’est le Cnia qui doit fixer le prix de l’arachide. Il est composé des producteurs, des industriels et d’autres acteurs, excepté les banques». Et c’est ce Cnia qui «fixe les prix». «Le conseil d’administration s’est rencontré à plusieurs reprises, il est vrai qu’il n’y avait pas de prix consensuel comme ce fut toujours le cas, mais la majorité qui s’est dégagée au Cnia avec les producteurs, c’était le prix de 200 francs et le Cnia a pris sa décision d’entériner ce prix. Il n’a fait qu’informer le ministère qui a pris acte », fait savoir le directeur.
Aussi, Mamadou Diallo assure que l’Etat a pris les dispositions pour «faire en sorte que tous les points de collectes soient ouverts». «Les points de collectes sont connus et chaque point de collecte a été occupé par un opérateur», promet-il. L’innovation cette année, c’est que les points qui n’étaient pas pris, d’habitude parce que non attrayants, l’Etat a demandé aux opérateurs de les occuper.