FIÈVRE EBOLA : L'OMS, L'UNICEF ET LA CROIX-ROUGE INTENSIFIENT LEURS EFFORTS
DAKAR, 10 avr 2014 (AFP) - L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Croix-Rouge et l'Unicef ont décidé d'intensifier leurs efforts dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola en cours en Afrique de l'Ouest, particulièrement en Guinée, pays le plus affecté.
Dans des communiqués séparés diffusés jeudi, ces trois organisations ont annoncé notamment des sessions de formation et une campagne de diffusion d'informations essentielles dans la lutte contre la propagation de la fièvre hémorragique en partie due au virus Ebola qui a fait depuis janvier 101 morts en Guinée (sur 157 cas) et dix au Liberia (sur 21 cas).
Des cas suspects ont été signalés en Sierra Leone et au Mali, mais les tests au virus Ebola se sont révélés négatifs. Les analyses ont confirmé que 67 cas en Guinée et cinq au Liberia étaient dus au virus Ebola, hautement contagieux et dont le taux de mortalité peut atteindre jusqu'à 90%. Il n'a ni vaccin, ni remède.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) "intensifie ses efforts pour concevoir des stratégies de communication adaptées à la culture locale en vue de faire connaître le virus Ebola, au niveau des communautés de base, dans sept pays à risque ou déjà touchés de l'Afrique de l'Ouest", a indiqué cette organisation dans son communiqué.
Le travail est mené avec des partenaires dont la Croix-Rouge, l'OMS et les ministères de la Santé des pays concernés, à travers "tout un arsenal de communication (textos SMS via téléphones mobiles, émissions de radio, programmes de télévision et campagnes de porte-à-porte)", a expliqué l'Unicef.
"La plupart des gens dans cette partie du monde n'avaient jamais entendu parler du virus Ebola", découvert en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), a souligné le docteur Guido Borghese, un conseiller de l'Unicef.
"Des sketches radios, des documents imprimés, des émissions de télévision, et même des messages vocaux sont envoyés automatiquement aux téléphones mobiles (...), pour atteindre le plus de gens possible, faire passer les infos dans les langues locales et sauver des vies", a-t-il déclaré.
L'OMS devait commencer jeudi une première session de formation destinée à 70 personnes à Conakry, capitale de la Guinée, qui se rendront dans les communautés touchées par le virus Ebola, selon son communiqué. Des formations sur le contrôle des infections ont déjà commencé mardi à l'hôpital Donka, et devraient être étendues à d'autres centres médicaux ces prochains jours.
L'OMS, ayant en Guinée 50 personnes soutenant le ministère de la Santé, a aussi annoncé la mise en place d'un centre opérationnel au ministère afin de coordonner toutes les activités liées à la détection, à la recherche, au transport, à l'hospitalisation et à l'inhumation des cas suspects.
De son côté, la Croix-Rouge française a annoncé le déploiement en Guinée d'"une première équipe de réponse aux urgences", pour appuyer la Croix-Rouge guinéenne "dans sa réponse à l'urgence Ebola".
Il s'agit d'une équipe "à la fois médicale et spécialisée en eau et assainissement, composée de 4 volontaires français et un volontaire de la Croix-Rouge canadienne ainsi que 4 personnes mises à disposition" par l'ONG Women And Health Alliance International (Waha International), selon son communiqué.
"La mission de cette équipe, concentrée dans le sud-est du pays, à Guéckédou et Macenta, est de superviser et de former 150 volontaires de la Croix-Rouge guinéenne pour leur permettre de mener à bien leurs missions sur le terrain, de désinfection de l'environnement (cadavres, maisons, équipements) et de suivi des cas contacts (les proches ayant côtoyé les personnes contaminées par le virus)", a-t-elle précisé.