Fifa: Blatter va-t-il sauver sa tête, se demande la presse française
Après l'indignation provoquée par l'arrestation de sept élus de la Fifa dans le cadre d'une vaste opération anticorruption, mercredi la presse quotidienne française évalue les chances de son président Joseph "Sepp" Blatter de gagner un cinquième mandat vendredi lors du Congrès de l'organisation à Zurich en Suisse.
Dans Libération, Michel Henry, sous le titre "Fifagate: la planète déblatère contre Sepp", rappelle que "l'Imperator du foot (...) fait comme si de rien n'était et postule pour un cinquième mandat".
"Hélas, le Suisse rêve de mourir sur le trône", se désole Le Monde, estimant que "le parrain du football doit démissionner".
Or, selon Bruno Mège (La Montagne) "Blatter a de bonnes chances de l'emporter". Surtout dans le "climat d'hypocrisie générale" qui règne dans le monde du foot, selon Pierre Fréhel (Le Républicain Lorrain).
Une éventualité que n'exclut pas Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées, "à la FIFA, 209 pays votent, chacun comptant pour une voix: San Marin pèse autant que l’Italie, le Liechtenstein autant que l'Allemagne" et "c’est sur ces petits pays qui forment l'écrasante majorité de l'organisation que se base le pouvoir de Blatter".
"Blatter gère l'empire comme une tribu africaine", écrit Jean-Louis Hervois (La Charente Libre) à cet égard. Alain Dusart, de l'Est Républicain, le voyant comme un "véritable Tonton Macoute post-colonialiste du foot business."
Au Courrier Picard, Daniel Muraz "hallucine" à "entendre le Premier ministre britannique en appeler aussi au remplacement de Sepp Blatter, la France – par la voix de Laurent Fabius – se déclarer favorable à un report de l'élection prévue aujourd’hui ou Vladimir Poutine dénoncer un complot américain contre la Russie".
Dans L'Union, Hervé Chabaud s'interroge pourtant: "Le temps n'est-il pas venu de renouveler des équipes diplômées ès combines ? Une présidence doit-elle rester une rente à vie ?"
Pour résumer, Christophe de Bonnefoy du Journal de la Haute-Marne estime que Blatter "joue gros aujourd'hui". "Et il n'est donc pas le seul. Depuis des années, les rumeurs, qui n'en sont plus, viennent jeter le doute sur la probité de l'institution. Et forcément de celui qui est à sa tête", ajoute-t-il.
Mais, dans L'Alsace, Raymond Couraud ne se berce pas d'illusions : "Une belle Coupe du monde fera oublier les détails scabreux, comme celui de l'argent sale ou des morts sur les chantiers du Qatar."