Fifa: Warner, personnage-clé du scandale, se méfie de la justice américaine
Jack Warner, l'un des personnages-clefs du scandale de corruption de la Fifa, fait part de sa méfiance à l'égard de la justice américaine qui, de son côté, a vu un homme d'affaires argentin, en fuite depuis son inculpation, se rendre en Italie.
Après les réseaux sociaux, la télévision trinidadienne et les réunions publiques de son parti politique, M. Warner a pris cette fois la plume pour se défendre dans un long éditorial publié dans l'hebdomadaire Sunshine, à paraître vendredi.
L'ancien président de la Concacaf (Confédération d'Amérique du nord, Centrale et Caraïbes) y martèle son antienne depuis son inculpation pour racket et corruption: selon lui, les Etats-Unis en ont après lui car ils n'ont toujours pas digéré d'avoir perdu la course pour l'organisation de la Coupe du monde 2022 face au Qatar.
Cette fois, l'ancien vice-président de la Fifa prend pour cible la justice américaine, téléguidée selon lui pour obtenir sa perte.
"On doit être extrêmement prudent à propos de l'affirmation selon laquelle les Etats-Unis peuvent être équitables à l'égard de responsables d'une instance internationale qui, selon eux, a commis une erreur", écrit Jack Warner dans l'hebdomadaire qui lui appartient.
"En dépit de ce que les Etats-Unis souhaitent laisser penser, si leur candidature (à l'organisation du Mondial 2002, NDLR) avait été retenue, il n'y aurait rien de l'animosité judiciaire actuelle", poursuit-il.
- Reçu à la Maison blanche -
Il va même jusqu'à rappeler que Barack Obama l'avait reçu en compagnie de Joseph Blatter le 27 juillet 2009, dix-huit mois avant la désignation du pays-hôte de la Coupe du monde 2022.
"Est-ce que le président des Etats-Unis tentait d'obtenir le soutien d'un vice-président de la Fifa ou de +l'acheter+ en le recevant à la Maison blanche et en l'invitant à dîner?", s'interroge-t-il.
"Bien sûr que non, tout cela montre que la notion de corruption peut être relative", estime l'ancien homme fort du football sur le continent américain.
Et de conclure: "Jamais je n'ai eu l'impression que des gens ont tenté d'acheter ma voix".
Le nom de M. Warner revient pourtant constamment dans le scandale sans précédent qui secoue la Fifa et le monde du football.
Un ancien ministre des Sports égyptien a ainsi révélé que M. Warner aurait demandé sept millions de dollars à l'Egypte en 2004, en échange de sept voix dans le processus d'attribution du Mondial 2010, finalement remporté par l'Afrique du Sud.
M. Warner aurait détourné à des fins personnelles une grosse partie des dix millions de dollars versés à la Concacaf par l'Afrique du Sud, via la Fifa.
Placé sur la liste des personnes les plus recherchées d'Interpol, à la demande des autorités américaines, Jack Warner ne donne pas l'impression de vouloir se rendre, à la différence d'Alejandro Burzaco.
- Le président de la CBF ne démissionnera pas -
Cet homme d'affaires qui dirige une société de marketing sportif à Buenos Aires s'est "présenté spontanément mardi en fin de matinée, accompagné de deux avocats", a annoncé la police de Bolzano (nord-est de l'Italie).
M. Burzaco, également titulaire d'un passeport italien, a été assigné à résidence après avoir été brièvement incarcéré.
Le président de la société de marketing sportif Torneos y Competencias (TyC) est soupçonné d'irrégularités dans l'attribution des droits de diffusion TV de compétitions de football en Amérique latine.
Il fait partie des 14 dirigeants, anciens et actuels, et partenaires de la Fifa, dont les Etats-Unis souhaitent l'extradition.
Sept d'entre eux avaient été arrêtés en Suisse le 27 mai, dont le président de la Concacaf Jeffrey Webb, qui a depuis été demis de ses fonctions.
A deux jours du début de la Copa America au Chili, le football sud-américain poursuit son introspection.
Le président de la puissante Confédération brésilienne du football (CBF), Marco Polo del Nero, a été entendu mardi par la Commission des sports de la Chambre des députés brésiliens.
Il a prévenu qu'il n'avait pas l'intention de démissionner, tout en reconnaissant qu'il ne pouvait pas répondre de la gestion de son prédécesseur, José Maria Marin, qui fait partie des "sept" emprisonnés en Suisse.