FILENT MAIRES

Les élections locales du 29 juin prochain verront la participation de plusieurs femmes. Si certaines compétissent pour garder leur fauteuil de mairesse, d'autres, leur pagne bien attaché, veulent prendre le destin de leur localité en main. Ce, malgré la résistance dont font montrent leurs adversaires qui sont, pour la majeur partie, des «sabadors». Parmi ces femmes, on retrouve des battantes, à l'image de Seynabou Wade, Aminata Touré, Elène Tine, Aminata Mbengue Ndiaye, Aïda Mbodj, Zahra Iyane Thiam, Aïssata Tall Sall. 

Elène Tine, la «thiessoise»

Députée à l’Assemblée nationale et Viceprésidente du Conseil régional de Thiès, Cette dame, forte de caractère, a, en une douzaine d’années sur la scène politique, fini par se forger une carapace de leader. Engagée à côté de Moustapha Niasse qui venait de faire son appel du 16 juin 1999, Elène Tine s’est très vite distinguée dans le landernau politique par sa combativité et ses fortes convictions.
En 2012, suite à des divergences avec l'enfant de Keur Madiabel, elle gèle ses activités au sein du parti progressiste et est enrôlée par Serigne Mansour Sy Djamil au sein de Bess du niakk qui la porte à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, s’activant autour du Mouvement pour un Sénégal d’éthique et de travail (Mset), Elène Tine, tête de liste majoritaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la commune de Thiès Nord, pour les besoins des Locales, trace sa voie et impose son leadership aux hommes.

Aïssata Tall Sall, «la lionne du Fouta»

Socialiste jusqu’au bout des doigts, Me Aïssata Tall Sall est députée à l’Assemblée nationale. Ancienne ministre de la Communication sous le magistère d’Abdou Diouf, porte-parole du dernier gouvernement socialiste du Premier ministre Mamadou Lamine Loum, elle est l’une des figures emblématiques du Parti socialiste. Cooptée dans le Bureau Politique, elle gravit rapidement les échelons et se retrouve en 2007, après le Congrès, porte-parole du Parti. Surnommée la «Lionne du Fouta» pour ses combats politiques et ses prises de positions courageuses, elle résiste à la transhumance malgré les nombreuses pressions et menaces.

De plain-pied dans la campagne, la mairesse de Podor compte garder jalousement son siège qu’elle a occupé pendant cinq dernières années. Dès lors, avec sa verve habituelle, elle n’hésite pas à tacler ou à cogner ses adversaires pour les mettre en quatre appuis. Courageuse et sereine, elle fait face à un sérieux challenger, Racine Sy, candidat de la majorité présidentielle. Celui-là même avec qui elle partageait la coalition Benno Bokk Yaakar à la Présidentielle de 2012 et qui, aujourd’hui, marche sur ses plates-bandes.

Aïda Mbodj, «la lionne du Baol»

Députée, maire de Bambey, Aïda Mbodj est une femme politique, ancienne ministre sous Wade. Au service du Parti démocratique sénégalais (Pds), elle a assuré à Abdoulaye Wade le marché électoral féminin et lui a servi souvent de porte-voix. Aïda Mbodj n’hésite pas lorsqu’il s’agit de défendre son mentor ou le Pds à sortir ses griffes et rugir comme une lionne blessée pour se faire entendre par tous. Quand il s’agit de politique, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Avec ses talents de mobilisatrice, la redoutable polémiste donne bien du fil à retordre aux hommes pour cette campagne électorale. Décidée à préserver son fauteuil de maire, c’est une campagne au turbo qu’elle mène à Bambey où les moindres détails peuvent servir d’armes pouvant porter préjudice à ses adversaires qu’elle qualifie le plus souvent de trouillard.

Aminata Mbengue Ndiaye, «la gardienne du temple socialiste»

Dans ces élections locales, une autre socialiste très distinguée dans l’arène politique. Ministre de l’Elevage et maire de la ville de Louga, Aminata Mbengue Ndiaye fut ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et ministre du Développement social et de la Solidarité nationale sous la présidence d’Abdou Diouf. Aujourd’hui, présidente du mouvement des femmes du Parti socialiste, la mairesse de Louga n’envisage pas bouger d’un iota de son fauteuil de maire.

Cependant, inscrite tête de liste majoritaire de la coalition «And Défar Louga», elle s’active dans tous les sens dans le but de convaincre les lougatois de voter pour sa liste. Malgré les attaques de ses adversaires qui anticipent son départ, la socialiste n’envisage à aucun moment jeter les armes. Elle entend livrer bataille contre ses adversaires, comme par exemple, Moustapha Diop, tête de liste de la coalition Benno bokk yaakar. 

Seynabou Wade, la «tigresse»

Députée, maire de la commune d’arrondissement de Gueule Tapée- Fass- Colobane, Seynabou  Wade, elle aussi n’envisage pas de céder sa place à la tête de la mairie pour ses élections locales. Pour dire qu’elle est candidate à sa propre succession. Cette députée du groupe Libéral et démocratique est attachée à son titre de maire. Ainsi, mène-t-elle un bras de fer avec ceux-là qui veulent la détrôner en l’occurrence Moussa Touré, leader de Citoyens pour l’éthique et la transparence (Cet/Jarin sama reew), ex ministre de l’Economie et des Finances sous Diouf. Mais, connaissant Seynabou Wade, Moussa Touré a bien du pain sur la planche. Car, la libérale est crainte aussi bien par ses camarades de parti que par ses adversaires politiques, à cause de son franc-parler qui ignore l’interdit. Ce, lorsqu’il s’agit pour elle de dire ses quatre vérités.

Zahra Iyane thiam, la conseillère du Président

S’il y a une qui veut entrer dans la liste des mairesses du Sénégal, c’est bien Zahra Iyane Thiam. Secrétaire générale de l’Union pour le développement du Sénégal (Uds/innovation), Zahra Iyane Thiam veut aller à la conquête des collectivités locales, mais sans la coalition Benno Bokk Yakkar. La conseillère spéciale du président de la République est candidate à la commune d’arrondissement de Sicap Liberté. Elle veut la mairie de la commune et, pour cela, elle s’opposera au maire sortant Santi Sène Agne, candidat à sa propre succession avec la liste Taxaw Dakaar de Khalifa Sall.

Aminata Touré, «la justicière»

Ancienne ministre de la Justice du gouvernement d’Abdoul Mbaye, Aminata Touré ou Mimi Touré, comme on l’appelle, est aujourd’hui le chef du gouvernement de Macky Sall. Bras droit de ce dernier, cette républicaine connue pour son fort caractère a été au devant des combats livrés par le Président Macky Sall, lors de la campagne présidentielle de 2012 au sein de l’Alliance pour la République (Apr).
Investie tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar, Mimi entend mener, la vie dure à Khalifa Sall, maire de la ville de Dakar à la commune d’arrondissement de  Grand Yoff même si le socialiste pense qu’elle n’est pas une adversaire. Durant ses jours de campagne, Mimi n’a fait qu’appuyer sur l’accélérateur en faisant, outre les meetings, des visites de proximité, du porte-à-porte. D’après Mimi Touré, seule la mairie de Grand Yoff l’intéresse. Et, quand Mimi veut une chose, elle accélère la cadence pour l’avoir !