FIN DU DIALOGUE ENTRE OPPOSITION ET MAJORITÉ, PAS D'ACCORD
PRÉSIDENTIELLE AU BURKINA FASO
Ouagadougou, 6 oct 2014 (AFP) - Le dialogue entre opposition et majorité visant à trouver une issue à la crise politique qui divise le Burkina Faso sur l'éventuelle candidature du président Blaise Compaoré à l'élection de 2015 a pris fin lundi sans qu'un accord soit trouvé, ont annoncé les deux camps.
Le chef de file de l'opposition Zéphirin Diabré a accusé le chef de l'Etat d'avoir "arrêté de lui-même son initiative de dialogue politique", qui se trouvait dans une "impasse" après deux semaines de négociations infructueuses.
"L'opposition est responsable de l'échec de ce dialogue", a déclaré à l'AFP Alain Yoda, président du groupe parlementaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir).
"L'opposition a fait échouer le dialogue en ce sens qu'elle est venue avec des préalables" affirmant que "tous les points non consensuels devraient rester en l'état", a-t-il indiqué.
Le 23 septembre, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, avait appelé opposition et majorité à discuter de la révision de la Constitution du Burkina Faso, qui lui interdit de se représenter au scrutin présidentiel de novembre 2015.
Les deux parties s'opposent au sujet d'une éventuelle modification de l'article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat en 1987, a déjà effectué deux septennats (1992-1998 et 1998-2005), et il terminera fin 2015 son deuxième quinquennat (2005-2010 et 2010-2015).
"L'opposition tient à exprimer sa profonde déception quant à la volonté clairement affichée par le président Compaoré d'aller au référendum en se basant sur n'importe quel prétexte", a déploré Zéphirin Diabré.
"Le dialogue c'est fini. Maintenant chaque camp va voir quelles initiatives prendre pour faire aboutir ses convictions", a de son côté commenté Alain Yoda.
L'hostilité à une révision constitutionnelle est forte au Burkina Faso, des dizaines de milliers de personnes ayant encore manifesté à Ouagadougou fin août contre une possible consultation populaire.
Mi-septembre, 81 députés de la majorité ont appelé le président à convoquer un référendum. Une modification de la Constitution peut également se faire par voie parlementaire. Mais le pouvoir ne dispose pour l'instant pas des trois quarts des voix nécessaires pour s'imposer.