Football: Carlos Bianchi-Ramon Diaz, duel du Superclasico Boca-River
<p>Carlos Bianchi (ex-PSG) et l'ancien monégasque Ramon Diaz, entraîneurs les plus titrés de Boca Juniors et de River Plate, seront les figures du Superclasico argentin, dimanche, de retour sur le banc pour redorer le blason de ces institutions.</p><p>A 64 ans, "le vice-roi" Carlos Bianchi, a repris les rênes de Boca fin décembre, précédé d'un palmarès flatteur: à chacun de ses passages (1998-2001 et 2003-2004), il a remporté championnat, Coupe Libertadores (Ligue des champions d'Amérique du sud) et Coupe intercontinentale.</p><p>Alors forcément, la 18e place occupée après 11 journées de championnat déçoit, d'autant que River est devant, troisième avec 12 points de mieux.</p><p>N'importe quel entraîneur aurait été congédié mais l'ancien goleador de Reims et du PSG est intouchable. Dimanche, la défaite est interdite pour Boca, qui a redressé la tête mercredi en Coupe Libertadores en battant 1-0 le champion du monde en titre, Corinthians. "Tout Clasico est une histoire différente, dans laquelle les antécédents de comptent pas", se plait à dire Bianchi.</p><p>Dans l'autre camp d'une Bombonera incandescente, l'ancien buteur de l'Inter Milan et de Monaco Ramon Diaz, 53 ans, a moins de pression. Personnage emblématique de River, il a été rappelé en janvier pour une opération redressement après la rétrogradation en 2e division (février-juillet 2012). Lors du dernier tournoi (août-décembre), River et son capitaine David Trezeguet ont fini 8e, derrière Boca (6e).</p><p>Un Superclasico, "c'est un match particulier que tout joueur veut jouer", "un match spécial qu'on prépare différemment", considère Ramon Diaz, dit El Pelado (le chauve, ndlr), qui a conduit River à 5 titres nationaux entre 1995 et 2002 et une Coupe Libertadores (1996).</p><p>Et si les deux clubs les plus populaires du pays, nés dans le quartier de La Boca à Buenos Aires, ne sont pas au sommet de leur art, un Boca-River reste la plus belle affiche. "Les Clasicos dévalués, cela n'existe pas", affirme Ramon Diaz, qui se souvient d'un fameux Boca-River en 2002, remporté à la Bombonera (0-3).</p><p>L'écrivain argentin Juan Sasturain souligne que si Boca Juniors et River Plate font à nouveau appel à des légendes qui ont fait leur gloire, c'est pour tenter de masquer la pénurie de joueurs de talent. "Ils recrutent des entraîneurs à succès quand l'équipe est médiocre", estime-t-il.</p><p>Carlos Bianchi a gagné des titres avec Riquelme, Tevez et Ramon Diaz en s'appuyant sur Crespo, Gallardo et Saviola.</p><p>Dimanche, les stars vieillissantes de Boca (Riquelme, 35 ans) et River (Trezeguet, 35 ans), blessées, ne joueront pas.</p><p>Mais pour un Boca-River, la passion est telle, ajoute Juan Sasturain, que "peu importe si les équipes sont mauvaises". En Argentine, "gagner un Superclasico est aussi important que de gagner le championnat".</p><p>Boca-River, c'est une sorte de Barça-Real des Amériques, avec le double de ferveur. "C'est une guerre à part. C'est plus important de gagner ce match que le championnat", affirme Oscar Ramirez, 51 ans, inconditionnel de Boca.</p><p>Depuis 1994, River n'a gagné que deux fois devant les 40.000 spectateurs de la Bombonera (2002 et 2004), mais River étant encore en course pour le titre, Ramon Diaz y croit.</p><p>Sur un site de supporteurs de River Plate (www.rivermillonarios.com.ar), les provocations fusent. S'adressant aux supporteurs de Boca surnommés les bouseux, un fan de River ironise: "Bouse, si tu retournes le classement, tu es presque en tête". "Il faut les battre pour les enfoncer un peu plus", lance un autre supporteur.</p><p>Mercredi, lors du 8e de finale de la Copa Libertadores, les supporteurs de Boca, plutôt que de se concentrer sur la célébration de la victoire contre les Brésiliens de Corinthians, ont réclamé en chantant, "une poule" pour dimanche, River Plate étant pour eux une équipe de "poules mouillées" des beaux quartiers du nord de Buenos Aires.</p>