A Foundiougne et Fatick, souvenirs et émotions au royaume scolaire de Macky Sall
17ème Semaine nationale de l’école de base
Le président de la République est retourné là où il a appris à écrire, à lire et à calculer. Il s’est rendu à l’école des Garçons de Foundiougne, aujourd’hui appelée Tafsir Mor Bor, et à l’établissement élémentaire Baïdy Moustapha Bâ de Fatick. Ce retour au royaume d’enfance a réveillé un flot de souvenirs et d’émotions dans les cours où il a débuté sa socialisation.
Un mur ceinture et isole encore l’école des Garçons de Foundiougne. Après la grande porte, la classe de CI, où l’actuel président de la République a débuté sa vie scolaire, se trouve en 2e position d’une rangée de deux bâtiments. Ses murs et la forme de ses fenêtres attestent de sa vieillesse.
L’architecture est dissemblable avec les deux bâtiments japonais. Elle a reçu, entretemps, une cure de jouvence. La classe est carrelée et repeinte. Macky Sall a franchi la porte peu après 11 heures. Il prend son temps en compagnie des ministres de l’Education, Serigne Mbaye Thiam, et de la Justice, Aminata Touré, de la Bonne Gouvernance, Abdou Latif Coulibaly et des Sports, Mbagnick Ndiaye. « Actuellement, il y a combien d’élèves au CI », demande le chef de l’Etat à l’institutrice qui tient cette salle portant désormais le nom du chef de l’Etat.
« 23 », répond l’enseignante. Avec une voix basse et étreinte d’émotion, M. Sall continue de poser des questions. Il n’est pas en terrain inconnu. Un flot de souvenirs l’envahit. « J’ai le cœur rempli de joie et envahi par une émotion que je peine à contenir. Je vois défiler, comme au premier jour de ma vie d’écolier, le visage de ceux qui deviendront plus tard mes amis, mes camarades de classe, mes maîtres d’école, mes compagnons de première heure qui ont posé le jalon du citoyen que je suis devenu », confesse le président de la République dans une cour noire de monde.
Il se remémore les noms de ces anciens amis, comme « Boy Bandit », et tant d’autres. L’émotion est à son comble lorsque le chef de l’Etat serre un à un la main de ses 52 camarades de classe de l’année académique 1969-1973.
Les témoignages concordent sur l’ancien élève. « Il était discipliné, effacé et toujours propre. Il se souciait de ses études et figurait toujours dans le peloton. Lorsque notre maître nous demandait de conjuguer le verbe être au futur, il le conjuguait avec le substantif gendarme ; peut-être, était-il fasciné par la tenue », raconte Cheikh Sylla, actuel proviseur du lycée de Djoffior.
Aly Bâ, vêtu d’un grand boubou blanc, embouche la même trompette. « Il était discret et timide », avance-t-il. Ses camarades lui reconnaissent aujourd’hui son attachement à l’amitié. « Même étant président de la République, à chaque fois que l’occasion se présente, il marque un temps pour échanger avec nous. Ceci atteste de la sincérité de ses relations », affirme Cheikh Sylla.
Elève discipliné
A côté de l’entrée principale se dresse un gros bâtiment. Sa charpente en forme de V montre que l’établissement ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui est confirmé par l’année de sa construction : 1896. Plus de 4 édifices défient encore le temps et confèrent à l’institution sa configuration originelle. « Ce retour au royaume d’école que j’effectue ce matin dans les deux établissements élémentaires, Tafsir Mor Boye et Moustapha Baïdy Bâ, a suscité en moi beaucoup d’émotions et éveiller des souvenirs d’enfance encore vivace », déclare le Président Macky Sall.
En effet, il se rappelle exactement de l’emplacement du Saba senegalensis, plus connu sous le nom de caïlcédrat, où il faisait la queue tous les jours, tôt le matin, pour prendre l’encrier. Macky Sall se souvient également des bâtonnets qu’il allait chercher aux abords de l’école et des flacons de médicaments qu’il ramassait derrière l’infirmerie. De même, la rigueur du directeur d’alors est toujours gravée dans son esprit. « Je me rappelle encore de l’interdiction de notre très remarquable directeur, feu El Hadj Mamadou Diouf. A l’époque, il nous défendait de sortir du périmètre de cette école. Mais les enfants brisent souvent les interdits. Et c’est par des corrections historiques qu’il nous rappelait qu’il ne fallait pas dépasser le périmètre », se souvient le chef de l’Etat. Macky Sall de rendre hommage à l’une personne qui l’a marquée le plus dans sa vie scolaire, son instituteur de la CI au CM2, Diop Demba.
Promesse de soutien
Comme à Foundiougne, l’école Moustapha Baïdy Bâ de Fatick, située à quelques jets de pierre du fleuve Sine, est ceinturée par une foule de militants. Les posters aux effigies de Dr Kanté et du président de la République sont exhibés par la population qui défie la chaleur et entonne des chants de victoire.
Dans la cours de l’école, des élèves habillés aux couleurs nationales déclament l’hymne nationale avec maîtrise, soulevant la lueur du retour au civisme, au respect des principes républicains. Macky Sall se dirige, par la suite, vers sa classe de CM2 suivi de quelques anciens amis avec qui il passa des minutes. A sa sortie, il promet de soutenir l’établissement et l’inspection. C’est toute la symbolique de cette Semaine de l’école de base, à travers laquelle le chef de l’Etat voudrait que chaque Sénégalais apporte sa contribution à la consolidation de notre système éducatif.
L’enseignant à la retraite, Mamadou Ndiaye a eu à suivre le président de la République en classe de CM2. M. Ndiaye retient de lui un élève travailleur et effacé. « Macky Sall, issu d’un milieu modeste, était sérieux et ne se distinguait pas dans la masse. Il avait de la retenue dans la masse », témoigne-t-il.
Reconnaissance et hommage aux enseignants : Le chef de l’Etat, Macky Sall, a rendu un hommage appuyé aux enseignants et exprimé sa reconnaissance
Le président de la République reste émerveillé par la conscience professionnelle de ce pédagogue. « Me voilà revenu dans cette école où a commencé mon initiation à la lecture, au calcul, à la science, à la citoyenneté, avec des maîtres comme Diop Demba. Je salue ce maître qui m’a suivi du CI au CM2. J’ai demandé à Cheikh Sylla de lui dire que je prendrais de ses nouvelles », reconnaît-il. M. Sall l’avait rencontré lors d’un meeting, à Mbour, alors qu’il était Premier ministre. « Nous avons toujours éprouvé une grande admiration et un profond respect pour cet enseignant du fait de sa rigueur et de son sens de l’abnégation, mais surtout de l’amour qu’il avait pour son métier », poursuit le chef de l’Etat.
Au-delà de cet hommage, Macky Sall a exalté la conscience professionnelle de ces Sénégalais qui ont pour sacerdoce de transmettre le savoir, d’inculquer le savoir-faire et le savoir-être. « Je demeure plus que convaincu que le noble travail fourni par les enseignants n’a pas de prix. Il a une valeur inestimable que rien ne peut égaler », admet-il. Les habitants de Foundiougne, site touristique, se félicitent du retour au royaume d’enfance du président de la République. « La ville de Foundiougne s’honore de vous accueillir. Vous n’êtes pas en terrain inconnu », avance le maire, Boubacar Diamé.
Macky Sall, president de la Republique du Senegal : « Mon ambition, bâtir un système équitable et efficace »
Le chef de l’Etat tient à la scolarisation inclusive et à l’insertion des jeunes dans le monde du travail. Il a l’ambition de jeter les bases d’un système éducatif inclusif et qui répond aux défis du développement économique et social de notre pays.
Macky Sall inscrit l’équité au centre de la nouvelle feuille de la politique d’éducation et de formation. Celle-ci laisse une place de choix à la correction des « disparités persistantes » et à l’adaptation des contenus de formation en fonction des besoins du monde du travail. Les nouvelles orientations intègrent également la gouvernance inclusive. « Mon ambition est de bâtir, à l’horizon 2025, un système d’éducation et de formation équitable, efficace, conforme au développement économique et social, fondé sur une gouvernance inclusive, une responsabilisation plus accrue des collectivités locales et des acteurs, pour qu’aucun jeune, qu’aucun enfant ne se sente abandonner », explique le chef de l’Etat.
Il s’agira, dit-il, de créer une école de l’équité et de l’égalité des chances pouvant porter, de part en part, nos ambitions pour l’émergence et assurer à chaque Sénégalais, quelles que soient ses origines et ses moyens, une éducation et une formation de qualité. C’est dans cette perspective que les nouvelles autorités ont adopté le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet).
Pour le président Macky Sall, les défis qui ont pour noms instabilité cyclique, inefficience de l’utilisation des ressources financières et disparités, requièrent l’implication de tous, surtout de la communauté. « J’invite l’administration, les collectivités locales, les communautés, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers à se mobiliser, de façon permanente, autour de l’école », déclare le chef de l’Etat, qui a félicité le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, qui a initié cette démarche qui devrait, estime-t-il, pouvoir entraîner un élan de soutien et de solidarité des anciens envers leur école.
Moustapha Niasse fut un élève brillant, courageux et plein d’abnégation
Le président de l’Assemblée nationale était, Samedi, à Keur Madiabel, son village natal, pour un retour remarqué au royaume d’école. Un événement clôturant la Semaine de base dans le département de Nioro.
Moustapha Niasse, qui était accompagné du secrétaire général de l’inspection d’académie, représentant l’Ia de Kaolack, de l’inspecteur de l’éducation et de la formation de Nioro, de plusieurs députés et de ses anciens camarades de promotion de l’école 1 de Keur Madiabel, a été accueilli par le maire Alioune Kébé. Une occasion, pour l’enfant de Keur Tapha Mame Alassane, un village situé entre la célèbre et mythique vallée de Koutango et le village de Wélingara Walo, de parler de la fonction enseignante et ses valeurs multiples.
A en croire le président de l’Assemblée nationale, « l’éducation et la santé constituent, aujourd’hui, des priorités essentielles et fondamentales dans la politique que le chef de l’Etat a décidé de mener pour sortir le Sénégal du gouffre dans lequel 12 années de mal gouvernance ont plongé le pays ». Moustapha Niasse a exhorté les enfants à prendre exemple sur Macky Sall qui, dit-il, a montré l’exemple à suivre, en se rendant à Foundiougne et à Fatick, malgré son programme chargé de président de la République et la fatigue d’un voyage en France.
Souvenirs et émotions
Le député a également fait un véritable plaidoyer en faveur du maintien des filles à l’école, dénonçant les mariages précoces et autres formes de violences faites aux enfants. S’adressant aux élèves, il leur a demandé d’être respectueux envers leurs parents et de savoir que la réussite est au bout de l’effort. M. Niasse a aussi félicité le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, pour la pertinence du thème de la Semaine nationale de l’école de base de cette année et s’est réjoui de l’adhésion du chef de l’Etat et du Premier ministre.
Brillant élève, courageux et plein d’abnégation, Moustapha Niasse l’a été dans l’école 1 de Keur Madiabel où il a écrit en lettre d’or un passage remarqué qui débuta un certain 20 octobre de l’année 1946, date de création de l’établissement. La première promotion comptait 82 élèves. Les témoignages de ses anciens camarades de classe, mais également des autorités et des représentants des populations, ont couvert le parrain d’éloges. Ils l’ont décrit comme un « citoyen modèle qui aime son terroir ».
Moustapha Niasse a été plongé dans des souvenirs qu’il a partagés avec ses camarades de promotion, comme El Hadji Moussa Fall, Tayi Konté, Imam Daouda Diallo, Abdou Sémou Cissé, Mor Awa Thiam, Makha Diagouraga. Ces derniers étaient présents à la cérémonie. Le petit Moustapha, qui avait moins de 6 ans en 1946, chemina avec eux. En 1952, il réussit à l’entrée en 6e et fut orienté au lycée Faidherbe de Saint-Louis pour de longues études.
Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de remercier ses premiers maîtres (Diouf Madiop, Ndiaye Nguissaly et Mamadou Doudou Ndao), mais également ceux qui ont été à l’origine de la création de la première école de Keur Madiabel, notamment El Hadji Ibrahima Niass dit Baye Niass de Médina Baye, qui s’en ouvrit alors à Baye Mbaye Niass, Aliou Wade, Mamadou Clémenceau, un commerçant établi à Keur Madiabel, au chef de canton d’alors, Momar Béty Bâ, Samba Diawara, Demba Diagouraga, Aladji Ousmane Thiam, Amath Natou, qui donnèrent alors leur accord.