France: Valbuena, une éclaircie dans la pénombre
<p>Au sein d'une équipe de France en manque de certitudes, Mathieu Valbuena, devenu le leader technique des Bleus depuis la prise de fonctions de Didier Deschamps, est le seul élément à sortir du lot au cours de la tournée sud-américaine.</p><p>Mercredi face à l'Uruguay (défaite 1-0), le milieu marseillais a été l'une des rares satisfactions du camp français. A l'aise dans son rôle de meneur de jeu, le poste qu'il affectionne, le "Petit" (1,67 m), comme l'appelait son ancien entraîneur à l'OM Eric Gerets, a surnagé, confirmant la place singulière qui est désormais la sienne en sélection.</p><p>Celui qui avait été curieusement oublié par Laurent Blanc à l'Euro-2012 (aucune entrée en jeu) renaît sous la direction du nouveau sélectionneur. Deschamps n'a pas hésité à lui confier les clés des Bleus alors qu'il l'avait snobé au début de ses années marseillaises avant de se laisser convaincre par sa justesse technique et d'en faire l'un de ses hommes de base lors de son prolifique mandat à la tête de l'OM entre 2009 et 2012 (6 trophées dont un titre de champion de France).</p><p>Valbuena a d'ailleurs été, avec l'infatigable récupérateur parisien Blaise Matuidi, le seul à avoir eu droit aux éloges du technicien français, jeudi, au lendemain de la décevante prestation de l'équipe de France au Centenario de Montevideo.</p><p>"Il y a un joueur comme Mathieu qui fait de très bonnes choses et qui a continué à en faire", a-t-il déclaré. Une manière de fermer la porte à un possible repositionnement dans l'axe de Yoann Gourcuff, totalement perdu sur le côté gauche pour son retour en tant que titulaire après plus d'un an d'attente.</p><p>Les joueurs référents se font tellement rares en bleu que le sélectionneur peut difficilement se passer de la vista de son créateur, qui enchaîne les parties de haute volée depuis plusieurs mois.</p><p>Pour Valbuena (28 ans, 22 sélections, 5 buts), l'oublié des centres de formation et passé par les chemins de traverse du National, le déclic en équipe de France date en effet du déplacement en Espagne, le 16 octobre 2012 en qualifications du Mondial-2014, où son entrée en jeu à la pause avait totalement métamorphosé les Bleus et posé les jalons de l'exploit à venir (1-1). Confiné jusque-là au banc de touche, le Marseillais est alors devenu plus qu'un recours, plutôt une évidence pour une équipe en mal de patrons sur le terrain.</p><p>Un mois plus tard, son but magnifique en amical en Italie (victoire 2-1) avait validé le choix de Deschamps et affirmé encore un peu plus sa nouvelle stature.</p><p>Car Valbuena n'est pas qu'un passeur mais sait aussi martyriser les gardiens. Lui qui s'était révélé à la face de l'Europe avec un but splendide inscrit avec l'OM à Liverpool en Ligue des champions (1-0, le 3 octobre 2007), l'unique victoire d'un club français dans le temple d'Anfield, s'est même permis d'ouvrir le score de la tête contre l'Allemagne en amical (défaite 2-1, le 6 février au Stade de France) avant de récidiver un mois plus tard face à la Géorgie (3-1, en qualifications du Mondial-2014) sur un geste beaucoup plus courant pour un joueur de sa taille, une reprise en demi-volée.</p><p>Si les médias brésiliens se focalisent surtout sur Karim Benzema avant le grand choc de dimanche contre la seleçao à Porto Alegre, ils feraient mieux de se méfier de Valbuena, la véritable valeur sûre des Bleus.</p>