Gambie, libération d'un imam qui avait condamné des exécutions
BANJUL (Gambie), 11 mai 2013 (AFP) - Un imam gambien, arrêté en décembre pour avoir dénoncé l'exécution de condamnés à mort en Gambie, a été remis en liberté après avoir bénéficié du "pardon" du président Yahya Jammeh, selon un communiqué officiel dont l'AFP a pris connaissance samedi.
Le communiqué évoque un "pardon présidentiel" pour l'imam Baba Leigh, sans plus de précisions. La libération de Baba Leigh, après cinq mois de détention, a été confirmée par sa famille qui n'avait eu aucune nouvelle de lui depuis son arrestation le 3 décembre.
Des hommes en civil étaient alors venus le chercher à son domicile, en se présentant comme des officiers des services de renseignement.
Le président Jammeh, qui dirige son pays d'une main de fer depuis 1994, avait déclaré en août 2012 que tous les prisonniers condamnés à mort - plusieurs dizaines - seraient exécutés à la mi-septembre.
Une semaine plus tard, il en avait fait exécuter neuf, soulevant une vague de protestations internationales. L'imam Baba Leigh avait été arrêté après avoir ouvertement critiqué ces exécutions.
Amnesty international avait dénoncé la "détention au secret et sans inculpation" du religieux, tout comme l'Union européenne et les Etats-Unis, et l'ambassadeur du Royaume-Uni en Gambie avait demandé, à la mi-avril, "une enquête sur sa disparition".